5(2/2)Versus

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 Leszeck ne se releva pas de suite. Il resta prostré contre moi. La bonne nouvelle était qu'il ne m'écrasait plus de son poids. La mauvaise était que sa main entourait encore ma gorge et il entaillait petit à petit la peau fragile avec ses griffes. Cela ne sembla pas le perturber, au contraire il s'amusa à lécher les rigoles qui tombaient de son côté. Il m'avait mis sur le flanc en chien de fusil et s'était coulé contre mon dos. Cela faisait un petit moment que nous étions là. Je n'osais pas bouger, quand j'avais essayais de me dégager, il avait resserré ma gorge jusqu'à ce que le manque d'oxygène me force à me calmer. Je m'étais évanouie une minute ou deux. Il n'avait pas réagis quand je m'étais éveillée dans un sursaut. Mais je n'avais pas froid non plus à rester ainsi. Ce n'était pas tant la position qui me gênait, bien que ce fusse le cas, c'était plutôt le fait que me toucher ne lui faisait plus mal. Il avait une emprise sur moi et s'en servait pour me maintenir dans un rôle inoffensif. Je restais donc prostrée, il augmentait ma soumission en me léchant allègrement la nuque. C'était dégoûtant.

Je me sentais terriblement fragile face à sa puissance qu'il s'efforçait à déployer comme une aura et qu'il laissait peser sur moi. Cela me faisait haleter autant que son souffle dans le creux de mon oreille. 

Puis je me tendis quand je le sentis murmurer. Pourtant sa respiration était régulière et mon oreille n'avait pas été effleurée par ses lèvres qui auraient dû bouger d'avoir prononcer ces mots. 

Nous allons te travailler, Chaton.

Je bloquais ma respiration quand sa voix résonna dans ma tête. Je me mis à trembler alors qu'il se relevait. Ce n'était pas que de froid. Il me surplomba de toute sa hauteur avec un sourire mauvais. Des loups surgirent du sous-bois, la tête basse et les babines retroussées. Certains se retransformèrent dont un des jeunes qui m'avait coursé. Celui qui avait été à une griffe de m'avoir et qui avait laissé une belle estafilade dans mon dos. Il me fixait avec colère, je baissais immédiatement les yeux après qu'il m'ait promis une mort douloureuse d'un simple signe.

L'Alpha invita ses loups à s'avancer et il commença à parler :

—Le spectacle organisé par l'Alpha Irvan débutera dans un mois. Il a expressément demandé à ce que mon chaton y participe. Or, elle n'est ni prête mentalement ni physiquement. C'est à Angus que je charge son entrainement psychique, et vous, vous êtes là pour lui apprendre à combattre. Ce n'est pas un louveteau, elle n'est pas encore capable de faire appel à ses crocs et ses griffes alors vous ne mordez pas trop. Je ne veux pas la voir devant la guérisseuse avec un membre en moins, elle perdrait de sa valeur. 

—On ne va pas la chatouiller pour autant, Alpha, prévint le jeune.

—Je n'ais pas dis d'être doux, Elpidéphore, il faut faire ce qui est nécessaire afin qu'elle puisse tuer un loup. 

Les membres de la meute grognèrent et rabattirent leurs oreilles sur le crâne. Un loup gris vint se frotter contre les jambes de l'Alpha en guise d'assentiment. Le jeune baissa le regard sur moi et sourit encore plus. Il ne me cacha pas son envie de sang qui débordait de tous les pores de sa peau.

—Je vous laisse vous en occuper. Je veux que vous soyez tous de retour ce soir. Bonne chance Chaton.

Sans un mot les loups m'encerclèrent, ils semblaient communiquer entre eux. Le jeune fronça les sourcils à un moment avant de s'approcher rapidement de moi et de me retourner dans tous les sens pour coller son nez dans ma nuque. Il me repoussa et je tombais au sol. Brusquement une mâchoire de loup claqua juste devant mon nez. Le jeune s'était transformé et semblait plus que prêt à en découdre. 

—Pour l'instant, tu évites, petite. Comme tu peux. Et ça ira de plus en plus vite. Celui qui déclare forfait le premier perd et se voit contraint de céder sa part de repas à l'autre, parla un homme plus proche de la quarantaine. 

AsservissementWhere stories live. Discover now