Still in Time ~{JJK}~

~Reunion~

Je n'avais même pas eu besoin de sonner que les portes en fer noir s'étaient ouvertes.

J'avais alors inspiré un grand coup, et j'avais pénétré dans le grand parc entourant leur demeure. Pas grand chose avait changé ici, à part les quelques centimètres pris par les arbres, et le rajout d'un petit salon de jardin sur la gauche. Le reste était intact, et je ne pus m'empêcher de me souvenir.

Combien de fois avions-nous joué ici? Combien de discussion avions-nous eu sur cette herbe désormais fraîchement coupée? Je ne pouvais même plus compter tellement il y en avait eu, mais surtout tellement cela semblait loin de moi. A l'époque, j'avais déjà commencé mes études, étant en avance sur mon âge. C'est sûr qu'en ayant eu mon baccalauréat à à peine 16ans, j'étais en avance sur tout: les cours, les études, le boulot, et en conséquence sur ma vie professionnelle. C'est pour ça que j'avais commencé à travailler à 23 ans, dans un cabinet de psychiatre m'ayant pris en stage. Et aujourd'hui, j'y suis leur plus fidèle employé, du haut de mes 25 ans.

Je continuai ma route sur le sol en gravier, détaillant toujours les alentours.

Mes jambes se faisaient lourdes désormais, et je commençai à ressentir la fatigue du voyage. Il était tant que je me pose une bonne fois pour toute, et surtout, il me fallait une bonne nuit de sommeil.

Mais avant ça... j'avais des personnes à redécouvrir!

J'arrivais, après quelques secondes, devant la grande porte en bois verni servant d'entrée, et m'empressai alors de frapper sur celle-ci.

Le devant de mon pied tapait frénétiquement le sol, impatiente de voir lequel d'entre eux allaient m'ouvrir en premier.
Je parie sur Chen. C'était toujours lui qu'ils envoyaient à la porte au paravent. Et je pense que ça n'a pas trop changé.

Un bruit de clé, un tournage de serrure, et la poignée s'abaissa.

La première chose que je distinguais derrière la porte, fut une paire de pied recouverte de simples chaussettes. En remontant mon regard, je me rendis compte que ma prévision avait été bonne, et je souris de toutes mes dents.

Chen fronça ses sourcils, et finit par avoir un visage crispé.

« Ya! Chan! Je t'ai déjà dit de ne pas donner notre adresse à tes plans culs! »

J'ouvris grand les yeux, et plaquai ma main sur mon front.

« Sérieux? Fit une voix dans son dos. A quoi elle ressemble aujourd'hui? »

La tête de Baekhyun passa dans l'ouverture de la porte, et sa bouche forma un O quand son regard croisa le mien.

« Pabo! Dit-il en frappant le torse de son ami. Elle est pas à Chan! C'est Saejin!

- Mais qu'est-ce que tu... hein? Sae??? »

Leur deux visages se tournèrent alors vers le mien, et je soupirai de plus belle.

« Bon, vous comptez me laisser dormir sur le pas de la porte, ou c'est comment? »

Je n'eus pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'ils m'avaient déjà sautée dessus, manquant de me faire basculer en arrière.

« La naine est de retour! Cria Baek dans mes oreilles. La naine est... »

Je lui pinçais la cuisse, et il couina légèrement.

« Non mais c'est vrai, t'as pas grandi! Compléta Chen en se desserrant de mon étreinte.

- Vous voulez vous prendre des claques, c'est ça?

- Bon, c'est quoi de ce boucan là? »

Kai fit également son apparition, accompagné de Sehun.

« Bon, allez j'en ai marre. Avouai-je. CÂLIN GÉNÉRAL! Hurlai-je à mon tour pour que toute la maisonnée m'entende. »

On entendit des bruits de pas, des descentes d'escalier rapide, et bientôt, plusieurs visages firent leur apparition dans mon champ de vision.
Je distinguais bien vite Xiumin, Chan, Suho, D.O, et le reste de la bande.

« Qui a parlé de câlin là? Intervint mon cousin sans se douter une seule seconde de ma présence.

- C'est moi couillon. Balançai-je nonchalamment. »

Son regard se dirigea instantanément sur ma voix, tandis qu'un léger sourire en coin illuminait son visage.

« Bienvenue, cousine. »

Son surnom me fit sourire à mon tour, et il s'approcha à grand pas de moi pour me serrer dans ses bras.

Il m'avait tellement manqué... il avait toujours été là dans les périodes les plus importantes de ma vie, et ne pas sentir sa présence à côté de moi m'avait rendu malade pendant un certain temps. Certes, j'avais fini par m'y habituer, mais je ressentais toujours ce vide affreux au fond de moi. Et aujourd'hui, il venait de se combler.

Je resserrais alors mon étreinte, valant mon menton sur son épaule.

Lorsque nous nous séparèrent, mon regard se répercuta sur le reste de la troupe, qui avait, je l'avoue, énormément changé en six ans. J'étais au courant grâce aux informations du départ de certain, et ça m'avait beaucoup affecté. Car j'avais compris que, dès que j'allais faire mon retour, il en manquerait à l'appelle. Et c'est le cas aujourd'hui. Quand je les avais quittés, ils constituaient encore un groupe coréens-chinois, mais aujourd'hui, tous ceux possédant une langue étrangère à ce pays avaient disparu, débutant pour la plupart une carrière solo ailleurs.
Et c'était le cas de Zitao, qui ne semblait pas être présent.

« Bon alors, on le fait ce câlin général? Intervint Xiumin. »

J'ouvris alors grand mes bras, et quelques secondes plus tard, une dizaine de petite boules foncèrent sur moi, ce qui me réchauffa le cœur.

Je me demandais alors aujourd'hui comment j'avais fait pour partir auparavant. Comment est-ce que j'avais réussi à me convaincre de les quitter, et de les laisser ici. Et surtout, comment j'avais fait pour m'en sortir en France, seule, sans eux à mes côtés.

Je fus prises de quelques remords, mais je me ressaisis rapidement. Il ne fallait pas que je m'attache. J'avais une vie en France, et j'allais devoir y retourner dans quelques semaines. Je ne voulais pas faire de mon départ quelque chose de difficile. Et heureusement que Tao n'est pas présent aujourd'hui, parce que ça aurait été plus compliqué que prévu.

Je m'extirpais alors doucement de leur étreinte, un léger sourire sur le visage.

« Alors, cousine, j'espère que tu es prête pour ta petite fête de bienvenue!

- Parce que tu étais au courant? S'imposa Sehun.

- C'est pour ça que Baek nous a demandé d'aller chercher à boire! Continua Chen.

- Et qu'il m'a demandé de faire à manger! Compléta D.O. »

Je lançai un regard accusateur à Chanyeol, et finis par pénétrer dans la maison.

« Pauvres petits choux. Dis-je en ébouriffant les cheveux de Chen et Sehun en même temps. Mon cousin est vraiment affreux! Plaisantai-je.

- On ne t'a rien demandé, la naine! Répondît-il. »

Je lui tirais la langue, et son rire résonna dans le hall.

De vrais gamins...