Still in Time ~{JJK}~

~A new Direction~

Ma maquilleuse attribuée était en train de faire son travail, modifiant légèrement mon visage à l'aide de poudre, ou d'autres choses dont les noms m'échappaient.

Je ne sais pas comment Jungkook avait fait pour me convaincre de monter sur scène ce soir. Parce que, au départ, ce n'était pas du tout mon intention.

Je savais qu'après ce qui allait se passer, rien ne serait plus jamais pareil.

Tout d'abord, j'allais me faire renvoyer pour avoir entretenu une relation avec un patient.

Ensuite, j'allais recevoir des messages haineux de la part de armys complètement dingues de Jungkook et espérant avoir une chance de finir avec lui.

Et enfin, il allait falloir que je me fasse une nouvelle réputation ici, en Corée, en m'intégrant dans une agence qui saura tout de mon parcours professionnel.

Sans compter sur ma grossesse, qui allait clairement me prendre le plus clair de mon temps.

Jungkook avait tenté de me rassurer en me disant que tout se passerait bien, et que tout le monde finirait par s'y faire. Y compris mon futur patron.

Mais je n'y croyais pas trop.

Je n'arrivais pas à me faire à l'idée que, d'ici quelques mois, j'allais avoir un enfant, une famille en fondation, avec un nouvel emploi dans un pays que je ne connaissais que trop bien.

Est-ce que j'étais vraiment prête à avoir un bébé?

C'est vrai que je n'ai jamais vraiment pris le temps d'y réfléchir.

Mais à chaque fois que j'aperçois le visage de Jungkook, ou même que j'entends sa voix, je ne peux m'empêcher de me dire que ça marchera.

Parce que j'ai confiance en lui, désormais. Une confiance aveugle, qui, pourtant, pourrait me jouer des tours.

Parce que ça a déjà commencé.

Il est sorti tard hier soir. Je lui ai dit que je m'étais endormie, mais c'est faux. J'ai gardé les yeux ouverts toute la nuit, attendant son retour, malgré ma fatigue incessante.

Il est rentré à quatre heures du matin, vacillant dans le salon de son appartement, s'accrochant à tout ce qu'il pouvait pour ne pas tomber.

Et je ne sais absolument rien de ce qu'il s'est passé pour lui ce soir là. Je ne sais pas ce qu'il a fait, je ne sais pas avec qui il était, ni même où il est allé.

Ce matin, je ne lui ai pas adressé la parole. Et malgré ses questions incessantes pour savoir ce que j'avais, je ne lui ai pas répondu. J'étais beaucoup trop énervée pour dire quoi que ce soit. Et, par dessus tout, je ne voulais pas qu'il croit que je le surveille. Nous ne sommes qu'au début de notre relation, et tout va extrêmement vite.

On va être parents, et l'assumer devant des millions de personnes.

Je ne veux surtout pas qu'en plus de ça, il se sente oppressé.
Mais je ne veux pas non plus qu'il se croit tout permis.

C'est la raison pour laquelle je ne lui ai pas parlé de toute la journée. Pour qu'il comprenne qu'il avait merdé, cette nuit.

Parce que, oui, on a décidé de garder l'enfant, mais qu'est-ce que je suis censée faire s'il me quitte à six mois de grossesse? Je vais devoir l'élever seul? En lui disant que son père était trop occupé par son travail pour rester?

« Mademoiselle? Demanda la maquilleuse, me sortant de mes pensées. Je viens de terminer, et il y a quelqu'un qui... »

La porte s'ouvrît alors qu'elle n'avait même pas terminé sa phrase, et je tournai la tête dans cette direction.