Chapitre 3

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Publié le 25/01/20

Ariella se tenait devant la porte de chez elle, et pensait qu'au mieux, le sac contenait une ou deux pièces d'argent et quelques pièces de bronze. Mais en l'ouvrant, elle ne vit que de l'argent. Elle fixait l'intérieur, il devait y en avoir au moins dix, malheureusement elle ne savait pas compter plus loin. Elle avait acquis ce savoir rien qu'en écoutant les gens. Comment allait-elle expliquer à ses parents la possession de toutes ces pièces. Elle repensait à l'attitude de son père face à Fandral, elle se sentait honteuse, certaine que le jeune garçon ne voudrait plus jamais la revoir après ça.

—Où es-tu ?

Elle se retourna et ferma la porte derrière elle, ses deux parents la dévisageant.

—Reviens sur Asgard ma fille.
—Désolée, mère.
—Qu'est-ce qu'il se passe avec toi et ce garçon ?
—Je l'ai rencontré au marché, on parlait pendant qu'on attendait nos parents, expliqua-t-elle en ayant le sourire aux lèvres.
—Qu'est-ce que vous avez fait à part parler ?
—On a marché, parlé des choses qui nous intéresse, ce genre de chose, dit-elle en haussant les épaules.
—Si jamais tu oses considérer lever ta jupe pour lui, la menaça sa mère. On ne peut pas se permettre de te garder si quelque chose arrive.
—Je ne ferais jamais... commença Ariella avec des gros yeux.
—Toutes les jeunes filles disent ça, mais aucune ne le pensent vraiment, continua sa mère.
—Il est mieux que nous autres, il a des grâces qu'il ne devrait pas avoir, commenta son père.
—Mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas envie de tremper son biscuit avec une pauvre pour amortir ses idées de grandeur, avertit la femme.

Ariella retint ses larmes, blessée, et hocha la tête avant d'aller dans son " lit " dans le coin de la pièce. Elle savait qu'elle devrait être plus prudente la prochaine fois qu'elle rencontrera son ami. Heureusement que, dans son état, son père n'avait pas remarqué que le jeune garçon aux yeux perçants était un haut né déguisé. Elle se mit à sourire en repensant à leur conversation au bord de l'eau, le surnom qu'il lui avait donné, signe qu'il la considérait vraiment comme son amie. Réalisant qu'on lui parlait, Ariella se retourna pour faire face à ses parents, qui semblaient tous deux effrayés.

—Oh par les Dieux, son expression, commenta sa mère avec peur. Est-ce que tu réalises que la seule manière de te trouver un homme qui veuille te garder, c'est d'être utile pour lui. Si tu as des bâtards aussi jeune, tu ne seras jamais une partenaire convenable. C'est ton seul espoir.

L'expression d'Ariella retomba subitement, réalisant le désespoir que ses deux parents ressentaient. Ils voulaient qu'elle ait une vie meilleure. Mais comme la situation ne s'arrangeait pas, que les payes étaient de plus en plus basses, elle savait que rien ne s'arrangerait jamais. Elle aimait Fandral, mais elle n'était pas stupide. Il marierait une jeune fille d'une bonne famille, ils auraient de beaux enfants bien éduqués, tandis qu'elle serait chanceuse si elle arrivait à avoir des chaussures aux pieds.

—Je sais mère, c'est ce que je veux.
—Alors oublie ce garçon de la ville et ses grâces et comporte toi correctement, dit-elle en oubliant sa colère en voyant la sincérité dont sa fille faisait preuve.
—Oui, mère.

***

Loki observait la ville, il pensait souvent à ce qu'Ariella possédait, et à ce qu'elle lui avait montré. Il y pensait tous les jours. Asgard, la glorieuse lumière du royaume, n'était pas faite d'or, mais simplement platiné or. Le peuple mourait de faim, n'était pas éduqué et devenait sans abris. Son père, le supposé grand et juste Odin, Roi d'Asgard, Père de toutes choses, Protecteur des Royaumes, accordait le fait que les habitants de sa ville puisse vivre dans la misère. Il repensait au frère d'Ariella, mort à cause d'un effondrement. Il avait sûrement espéré qu'on lui vienne en aide, mais personne n'est intervenu. Loki savait que l'opération aurait été difficile, mais avec les bons outils et des sorciers, cela aurait pu être fait. Ils auraient pu être sauvés. Quatre cents hommes, ce nombre était impensable. Se sentant énervé, il sortit en furie de la pièce et croisa son frère et ses amis deux couloirs plus loin.

[FR] Across the divideNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ