Therapie #3

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Dean était réveillé depuis plusieurs heures déjà. Il avait passé la moitié de la nuit à regarder le plafond ou les gouttes de pluies ruisseler sur la fenêtre donnant sur la cour intérieure. Il ne savait pas ce qu'il faisait là et pourquoi il restait. Il devrait partir, mais il sentait que ça n'allait qu'empirer les choses, et Castiel avait été gentil avec lui alors pour une fois, il pouvait peut-être faire un effort.

Alors il regardait ce plafond, essayant de compter le nombre de traces qui pouvaient y avoir et il essayait de retracer l'histoire de chacune d'entre elles. Un bouchon sous pression ayant volé, ou un coup de balais pour faire taire les voisins du dessus?  Peut-être étaient elles déjà là quand Castiel avait emménagé. Toutes ces questions ne riaient à rien, il avait les pensées trop chargées et avait besoin de se détendre.
Il se leva et fouilla dans sa poche.
Il ouvrit la fenêtre de la cuisine et se pencha par dessus la barrière.
Il ne fumait qu'occasionnellement, voire même rarement, la cigarette l'aidait à se détendre quand il se sentait stressé ou en proie à un véritable dilemme. Et là, il avait vraiment besoin d'en griller une.

La lune était haute dans le ciel. Il n'avait aucune idée de l'heure mais en voyant les quelques lumières allumées, il en déduisit qu'il était l'heure pour les premiers travailleurs de se lever. Un chien aboya quelque part au loin et on entendit deux personnes discuter sous le balcon. Elles ne venaient sûrement pas de se lever mais faisaient plutôt l'inverse.

Dean serra le plaid autour de lui pour se protéger du froid et s'appuya sur le rebord. Il entendit des pas derrière lui.

-Dean? Ça va?

-Oui, je voulais juste prendre l'air.

Il sentit Castiel passer derrière lui et se positionner à côté de lui. Il tourna la tête vers lui.

-Je peux? Fit-il en direction de sa main.

Dean ne dit rien et lui tendit sa clope, amusé.

Castiel essaya et toussa. Il lui rendit.

-C'est vraiment dégueulasse. Je savais pas que tu fumais.

-Je fume pas. C'est juste pour me détendre quand j'en ai vraiment besoin.

-Je vois. Je comprend.

-Dis moi Castiel. Tu n'as jamais pensé à te barrer d'ici? Pour de vrai? De ne jamais revenir, de tout plaquer?

-Tu veux dire d'oublier ma famille et mes amis et de commencer un nouveau départ ? Oui, je l'ai imaginé.

-Mais tu ne l'a jamais fait?

-Tu vois ces étoiles? Dit-il en pointant le ciel. Ce sont mes repères. Quand je crois que tout est perdu, je regarde le ciel et je me dis qu'elles sont toujours la. Parfois elles disparaissent à cause de la pollution ou des nuages, mais elles sont toujours là. C'est comme la famille, tu as beau partir, ils seront toujours là. Mais tu vois même en me disant ça, je n'arrive pas à me dire que je ne peux plus voir ces étoiles. Ma famille et mes amis, ils sont tout ce que j'ai.

Dean se retourna et fit les gros yeux.

-Wouah... Shakespeare sors de ce corps.

-Arrête t'es con, ria-t-il en le poussant du coude.

Ils se rejoignirent de nouveau dans le silence et Dean regarda la lune au loin.

-Castiel?

-Mmh?

-Je crois que je sais ce que je veux.

-Ah! Maya va être ravie. Qu'est-ce que tu veux Dean?

-Rester avec toi.

Et sur ses paroles, il s'approcha du brun et l'embrassa.

Castiel sentit des papillons s'envoler dans son estomac mais il ne répondit pas.
Quel imbécile! Depuis le début il avait un mec canon, gay et de son âge à ses côtés et il n'avait même pas capté !

Il sourit sous les lèvres du châtain et posa finalement sa main dans son cou, approfondissant le baiser.
Dean écarta les bras et enroula le plaid autour d'eux. Il serra le brun dans ses bras et l'enlaça, laissant reposer sa tête sur ses épaules.

-Tu vois j'avais raison, souffla Castiel en passant ses mains dans le dos de l'autre. Tu n'es pas si con que ça.

Dean rigola franchement et embrassa de nouveau le brun. Il le tira dans l'appartement et referma la fenêtre du pied, toujours emmitouflé avec Castiel dans le plaid, il avança jusqu'au salon et se dirigea vers le canapé.

-Non, non, le stoppa le plus vieux. J'ai mieux qu'un vieux canapé.

Alors il lui prit la main et le tira vers lui vers une porte au bout d'un petit couloir. Dean sourit et entra dans la chambre du brun qui s'assit sur son lit en tirant Dean vers lui. Celui-ci s'assit à califourchon sur lui et posa ses deux mains dans son cou, caressant l'os de sa mâchoires des pouces.
Castiel se laissa tomber en arrière et Dean suivit le mouvement. Puis le brun donna un coup de reins et se retrouva au dessus, surplombant le châtain, qui avait les cheveux ébouriffés.

-T'es... Beau.

-Toi aussi Cas'.

Le brun se redressa et tourna la tête sur le côté. Perdu.

-Vraiment?

Dean s'appuya sur ses coudes, perplexe.

-Oui, évidemment, pourquoi?

-Tu ne dis pas ça pour me faire plaisir?

Dean fronça les sourcils et compris enfin après quelques secondes de réflexion ce qu'il se passait.

-Castiel, souffla-t-il. Tu n'as pas à douter de toi. Tu es vraiment beau, et je ne te dis pas ça pour te faire plaisir mais parce que je le pense.

-C'est juste que...

-Chut... T'es beau, mais tu parles trop Cas'

Dean alla chercher les lèvres du brun et le força à s'allonger sur lui. En enroulant ses bras autour de lui, il le serra de toutes ses forces.
Leurs deux torses se collaient parfaitement, partageant leur chaleur.
Ils roulèrent dans les draps et finirent par tomber. Castiel le premier contre le parquet. Ils rirent et continuèrent parterre.
Ils n'allèrent pas plus loin, par respect et parce que ce n'était pas ce qu'ils voulaient, mais ils restèrent jusqu'au petit matin, sur le tapis de la chambre de Castiel, à se parler sans ouvrir la bouche et à se caresser, s'embrasser et rigoler.


Dean était finalement convaincu que la thérapie avait marché. Il pensait savoir ce qu'il lui manquait et c'était Castiel. Il aura toujours quelques questions à régler, mais maintenant, tout ce qu'il voulait c'était être l'invité qui ne dort pas dans le canapé mais dans le lit de l'hôte.

Quant à Castiel, il ne pensait pas que la rencontre avec le châtain allait finir ainsi, et maintenant, il songe déjà à réserver deux billets pour Paris. Il essayait de trouver les mots justes pour remercier Maya, qui avait compris ce qu'il se passait chez lui. Et chez Dean.

Les deux garçons ne sont plus jamais retournés en thérapie, l'Impala a été vidée de son camp de fortune et a désormais sa place dans le parking. Castiel se sent mieux et Dean, est déterminé à retourner voir ses parents pour avoir une discussion.

OS Destiel & MultiverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant