Chapitre 3

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Nico ouvrit un oeil, hésitant. Lorsqu'il tourna la tête vers la fenêtre, s'attendant à voir l'obscurité toujours régner, mais eut la surprise de voir que le soleil était déjà haut dans le ciel. Fronçant les sourcils, il attrapa son téléphone pour regarder l'heure. 9:36. Il semblerait qu'il ait dormi, tout compte fait...

Il grimaça en apercevant les notifications. Trois appels manqués de Percy. Merde, ils ont dû l'appeler... Il supprima les messages. Son cousin devait certainement être en train de travailler à l'aquarium, il ne voulait pas le déranger. Le jeune homme commençait à regretter de l'avoir inscrit comme contact d'urgence... Il connaissait Percy, et savait très bien que celui-ci allait s'inquiéter pour rien.

Nico tenta de s'asseoir dans son lit, mais une vague de nausée le saisit. Avec stupeur, il se rendit compte qu'il était affamé. Il réalisa que cela faisait plus d'une douzaine d'heures qu'il n'avait rien avalé, et que son ventre réclamait à grands cris de la nourriture. Pendant un instant, il hésita à appeler quelqu'un, et pensa à attendre le repas du midi, mais un gargouillement plus bruyant que les autres le fit changer d'avis.

Il appuya donc sur la petite sonnette, et attendit. A vrai dire, il ne savait pas vraiment ce qui allait se passer. Est-ce que quelqu'un allait rentrer ? Est-ce que l'appel allait à la salle de repos des infirmiers ? Est-ce qu'il était censé parler ?

Nico fut tiré de ses pensées par la porte qui s'ouvrit. L'infirmier Solace entra. L'alité tenta de masquer son soulagement de le voir.

—  Pourquoi c'est toujours toi qui viens ? répondit-il à la place.

Le blond sourit, avant de refermer la porte derrière lui.

—  Chaque patient à son infirmier attitré, et il se trouve que je suis le tien ! Donc, qu'est-ce que tu voulais ? C'était ma pause café, et j'ai besoin de café pour fonctionner.

—  Désolé. A vrai dire, je t'ai appelé pour savoir s'il était possible d'avoir un petit déjeuner.

Le visage de l'infirmier s'éclaira comme si Nico venait de lui annoncer qu'il avait trouvé le remède contre le cancer.

—  C'est une super nouvelle ! Il faut que tu manges si tu veux te remettre. Je vais te chercher un truc aux cuisines. Je te garantis pas que ça soit bon, mais bon, ça sera déjà ça. Bouge pas, je reviens !

La porte claqua à nouveau, et Nico rit sous cape. L'enthousiasme du médecin faisait plaisir à voir, même si Nico avait du mal à voir pourquoi il s'emballait autant pour un simple petit-déjeuner.

Dans le silence qui suivit, le jeune homme sursauta en entendant son téléphone vibrer plusieurs fois de suite. Je ne l'avais pas mis en silencieux ? Il observa le petit appareil d'un air circonspect, avant de s'en saisir. Percy is calling, affichait l'écran. Avec une grimace, il décrocha.

—  Allô ?

—  Nico ! Je suis content de t'entendre. Comment tu vas ?

—  Bien.

—  Que s'est-il passé ?

—  Je me suis évanoui, hier, en cours.

—  Je sais, l'hôpital m'a appelé, je pensais qu'il s'agissait d'autre chose. Tu m'as mis en contact d'urgence ? J'en suis flatté, blagua-t-il.

—  Tu es l'une des seules personnes que je connaisse.

Un silence inconfortable lui répondit. Nico pouvait imaginer son cousin se mordre la lèvre, à l'autre bout du fil, et cette pensée le fit frémir.

—  Tu as besoin qu'on t'apporte quelque chose ? Si tu veux, on peux passer à ton appart et te ramener des vêtements, des affaires, ce que tu veux.

—  Ça devrait aller, merci. Je vais gérer. J'ai appelé pour... Pour éviter que tu ne t'inquiètes de trop, dit-il en regrettant immédiatement ses mots.

—  Merci, Nico. Je sais que, entre nous, les choses sont un peu compliquées, mais ça me touche que tu aies pensé à moi.

Il reçut un grognement pour toute réponse.

—  Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, OK ?

—  OK. A bientôt.

—  A bien-

Nico avait déjà raccroché. Il posa son téléphone sur la table de chevet, mentalement éreinté. Au même instant, Solace ouvrit timidement la porte, avant de la pousser en grand.

—  J'ai entendu que tu étais au téléphone, je ne voulais pas te déranger. Tout va bien ?

—  Oui.

Et c'était vrai. Quelque part, il se sentait un peu mieux, maintenant qu'il savait que son cousin ne s'inquiéterait plus.

—  Voilà ton petit-déj' ! Une compote, un yaourt, une brique de jus de pomme et du pain, j'ai réussi à te rajouter un peu de beurre. Bon appétit !

—  Merci.

L'estomac de Nico gargouilla alors qu'il ajustait le plateau sur ses genoux.

—  Tu as encore besoin de quelque chose ?

—  C'est bon, ça ira, merci.

Le blondinet sourit.

—  Je dois y aller. Sonne si tu as besoin de quoi que ce soit !

La porte claqua une dernière fois. A bout de forces, Nico se laissa retomber sur ses oreillers. Il était affamé, et la nourriture lui semblait de plus en plus alléchante (ce qui n'était pas vraiment bon signe, puisqu'il s'agissait de nourriture d'hôpital)... Il l'attaqua sans plus tarder, et le plateau fut bientôt vide.

Fight me [Terminé]Where stories live. Discover now