Chapitre 15

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La rue devant lui paraissait calme. Personne ne se promenait dehors, pourtant le ciel était clément en ce lundi midi. Une douce chaleur semblait transpercer le froid encore présent. Il le ressentait même à travers la vitre de sa fenêtre. Il posa une main contre la surface lisse et se rapprocha un peu plus. De ce qu'il pouvait voir, plusieurs personnes travaillaient devant leur maison. Peut être que sa tante avait enfin décidé de s'en occuper. Minho n'avait jamais aimé cette partie de la maison. Le reste était si beau comparé à la verdure brouillon qui entourait l'entrée de leur demeure.

Ces jeunes gens étaient sa seule distraction de la journée. Il n'avait pas le droit d'aller observer le jardin, sa tante le lui avait toujours formellement interdit, de peur qu'un des employés ne le voit et en devienne curieux. Elle n'avait jamais eu l'envie que son existence soit découverte. 

La mine neutre du garçon devint triste à cette pensée. Bien sûr, il savait que sa tante ne voulait que son bien. Elle voulait le protéger des gens comme son oncle, ceux qui refusaient de comprendre. Pourtant, parfois, elle semblait agir comme eux. Elle fuyait le domicile et faisait en sorte de ne jamais être trop longtemps en contact avec lui. Même si le tout n'était pas intentionnel, Minho la savait vraiment attristé du départ de l'homme de sa vie et le tenait comme responsable.

Il se détourna de la fenêtre de sa chambre et alla s'allonger dans son lit. Si Changbin avait été là il l'aurait immédiatement rassuré. Mais son cousin était en cours alors Minho laissait ses pensées divaguer et son cerveau travailler seul. Une unique larme coula sur sa joue qui souffrait d'un manque de soleil et il l'essuya rapidement.

Il ne devait pas être triste. Il était en vie et c'était un miracle... ou une malédiction. Il ne le disait jamais, de peur d'inquiéter les autres, mais le jeune homme se sentait affreusement seul. Il n'avait jamais eu d'ami et les seules personnes qui ne l'avaient pas fuit en souffraient tous les jours.

Alors ce Chan, qui semblait simplement heureux de le rencontrer et de lui parler, lui insufflait un vent nouveau. Le garçon ne semblait pas effrayé par la possibilité de mourir sans signe annonciateur. La canine blanche de Minho vint frotter sa lèvre inférieure alors qu'un sourire fleurissait sur ses lèvres lisses. 

Le matin même il avait demandé à son cousin un service. Il voulait faire passer un message jusqu'au blond et son cousin allait l'y aider. Il voulait le revoir et savait que cette envie devait être réciproque. Il se souvenait des paroles échangées. Elles ne dataient que de quelques jours mais cette discussion lui avait donner envie de plus, aussi superficielle soit-elle. Il avait envie de découvrir ce garçon. Peut être son premier ami...

Alors il attendait impatiemment le retour de son cousin. Il tournait en rond, tel un lion en cage, et n'arrivait même pas à se concentrer sur les livres qui peuplaient la bibliothèque familiale. Il ne pouvait pas lire une seule phrase sans que son esprit ne divague jusqu'à ce garçon.

Changbin lui avait dit, un jour avant, que leur manière d'être était étrange et peu appropriée pour des personnes qui se rencontraient pour la deuxième fois. Mais c'était ainsi. Le garçon ne savait pas si Chan ressentait la même chose, mais lui voyait un vrai lien se créer, surement dû au sauvetage du blond. C'était fort, si fort qu'il se devait de le revoir encore et encore.

La journée passa lentement. Il resta enfermé dans sa chambre tout du long et ne descendit pas pour avaler quelque chose. L'impatience avait le don de lui nouer l'estomac. De toute façon il ne pouvait pas descendre. Il entendait les allées et venues des employés de jardin et la voix de sa tante résonnait toujours dans sa tête.

Il passa son temps à changer d'activité. Il prit d'abord l'un de ses livres, posés sur sa table de nuit. C'était un des rares livres qui n'étaient pas là pour lui instruire quelque chose. Simplement une dose de fantastique pour le faire sortir de sa routine parfois difficile à supporter. Mais bien vite il se rendit compte qu'il ne pouvait pas lire, tout comme les livres de la bibliothèque il n'y voyait pas d'intérêt et son esprit divaguait bien vite. Une fois le livre posé, il retourna à sa première occupation.

Chronosaurus - MinchanWhere stories live. Discover now