Chapitre 24

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L'air affolé de Changbin explosa lorsqu'il entendit les cris provenir de la maison. Il accéléra sensiblement le pas et pénétra dans l'entrée en poussant violemment la porte, restée entre-ouverte. Un peu perdus mais aussi très inquiets, Chan et Hyunjin n'hésitèrent pas à lui emboîter le pas. Ils suivirent la voix inconnue qui semblait proférer des phrases plus affreuses les unes que les autres et atterrirent dans un salon peu semblable à celui qu'ils avaient eu l'occasion de voir de nombreuses fois auparavant.

L'endroit toujours propre et rangé était sens dessus dessous. Plusieurs cadres photos jonchaient le sol garni de bouts de verre. L'un d'eux, aux pieds de Chan, représentait les sourires heureux d'un Minho et d'un Changbin âgés d'une dizaine d'années. Un autre, un peu plus loin, était une capture d'un moment heureux dans le grand jardin que le blond n'avait jamais pu visiter avec son petit-ami. Aux côtés des photos se trouvaient plusieurs pétales de fleurs, auparavant placés dans un vase brisé en mille morceaux. Quelques affaires un peu plus intactes avaient été projeté de leur place originelle. Le canapé, normalement placé contre le mur avait été mis en travers de la pièce et certaines chaises étaient renversées sur le sol. L'une d'elle avait perdue un de ses pieds qui reposait plusieurs pas plus loin, surement cassée dans l'accès de rage que semblait avoir l'homme au milieu de la pièce.

L'attention de ce dernier ne s'était pas portée sur eux lorsqu'ils étaient entrés dans le salon. Son regard était ancré sur une forme, dans un coin de pièce, et même les hurlements de Changbin, à la fois furieux et paniqué, ne le détournèrent pas de sa cible qui n'était autre que Minho.

Le cœur de Chan se brisa quand il fit cette constatation malgré son esprit perdu dans le trop plein d'émotions et d'informations qui lui faisait face. Minho, son petit ami, son sauveur, était recroquevillé plus loin, contre un coin qui avait l'habitude d'accueillir le canapé. Son visage était caché entre ses genoux alors que ses mains pressaient ses oreilles pour faire venir le silence. Son corps était pris de tremblements que nul ne pouvait ignorer.

« Tu mérites de crever espèce de monstre ! continua de proférer l'homme. Une putain comme toi n'aurais jamais dû exister ! »

Le corps du noiraud ne s'en crispa que plus alors que son cousin franchit enfin les quelques pas qui le séparait de son père pour le pousser et le faire tomber. Jamais Chan n'avait une si grande colère peinte sur les traits de quelqu'un. Son ami en était presque effrayant. Mais cette pensée ne fit que l'effleurer alors que son attention se concentrait totalement sur son petit-ami qui n'avait pas bougé malgré le bruit sourd qu'avait fait son oncle en tombant sur le sol.

Il passa devant quelques travailleurs qui avaient surement été alerté par les cris mais qui n'avaient pas osé agir devant les deux inconnus – ils n'avaient jamais vu Minho après tout – et s'arrêta devant le noiraud toujours tremblant. Il déposa une main tendre sur son épaule et ne s'étonna pas du sursaut qu'il eut en retour. Le regard effrayé qu'il reçu quand son petit-ami releva le visage vers lui dans une crainte palpable ne lui brisa que plus le cœur. Puis, Minho s'agrippa à sa main comme à une bouée de sauvetage et Chan l'aida à quitter la pièce remplie des hurlements de Changbin et de son père.

Le regard de Hyunjin les suivit lorsqu'ils atteignirent les escaliers. Le corps de Minho était serré contre le sien pour qu'il puisse le protéger du mieux qu'il pouvait ainsi que pour l'aider à se déplacer malgré son angoisse. Le plus était resté dans le salon et s'était mis en barrière devant la porte pour que l'homme n'atteigne plus le noiraud. Il regardait, impuissant, Changbin se battre verbalement avec son père.

Chan lui envoya un regard de soutien. Lui ne pouvait pas rester au rez-de-chaussée alors que son petit-ami avait besoin de lui. Il continua donc son chemin, un pincement au cœur devant la scène qu'il laissa mais il ne retint pas un soupir de soulagement en atteignant le palier. Il n'aimait pas la violence qui semblait habiter le père de Changbin et était bien heureux de ne pas avoir à y faire face. Mais son soulagement ne fut que de courte durée puisqu'il dû se dépêcher de rejoindre la chambre de Minho et de s'y enfermer pour ne plus entendre la voix désagréable.

Chronosaurus - MinchanWhere stories live. Discover now