Chapitre Final

603 100 38
                                    

Minho laissa son regard traîner sur la rue qui faisait face à sa chambre. Personne n'était dehors malgré le soleil brillant et le vent frais qui faisait bouger doucement les feuilles des arbres. Il soupira de lassitude, il était épuisé. De grandes cernes prenaient place sous ses yeux encore rouges de ses récents pleurs. Dans sa main droite, qu'il avait posé sur son genou, reposait la seule photo qu'il avait pris de Chan. Le blond ne l'avait jamais su, il avait réussi à sortir son appareil et à le prendre sans qu'il ne le voie. C'était son trésor. Sur la photo, le garçon était de profil, un sourire sur les lèvres, et regardait par la fenêtre à l'endroit même où Minho s'était assis.

Les doigts de sa main gauche vinrent effleurer la figure immobile de celui qu'il aimait. Chan lui manquait, plus que n'importe qui. Il serrait les dents chaque nuit pour ne pas l'appeler. Il s'était promis de le laisser en paix, de s'effacer de sa vie pour toujours. Ainsi, Chan n'aurait plus jamais à craindre pour sa vie. Jamais plus il n'irait à l'hôpital pour un état aussi grave que celui dans lequel il avait été, deux semaines auparavant.

Ses yeux se remplirent de nouveau de larmes lorsque l'image du corps sans réaction du blond lui revint en mémoire. Il n'avait cessé de pleurer depuis qu'il était sorti de l'hôpital. Il n'avait pu se retentir alors qu'une brulure nouvelle prenait place en lui. En rentrant chez lui, il avait pris la décision de ne plus jamais blessé quelqu'un. Il s'était promis que plus personne ne serait affecter par sa condition. Il avait alors verrouillé sa porte et n'avait pas répondu lorsque son cousin était venu y toquer pour comprendre sa fuite soudaine.

Minho ne dormait plus depuis ce jour-là. Lorsqu'il n'était pas attentif aux allées et venues de Changbin dans la maison, il ressassait sans cesse tous les souvenirs qu'il avait avec Chan. Il ne les épuisait jamais et, lorsqu'il avait marre de les imaginés encore et encore, il prenait la photo du blond pour la contempler. Peut- être devenait-il fou, ainsi obsédé par une seule et même personne, ainsi heurté par une absence qu'il ne connaissait pas quelques mois plus tôt. Il se rendait compte, plus que jamais, à quel point Chan avait marqué sa vie. Son absence était plus intenable que les supplications de son cousin.

En pensant à ce dernier, son estomac se serra. Son petit-ami – il ne pouvait pas l'appeler autrement, pas encore – pouvait passer à autre chose, il en était persuadé. Mais cela allait être plus difficile pour Changbin. Ils habitaient ensemble. Il pourrait demander à sa tante de l'emmener avec elle et de le laisser dans un autre pays, une autre ville.

Mais il ne voulait pas. Il ne voulait rien de tout cela et c'était ce qui lui faisait le plus mal. Minho voulait continuer à voir Changbin, il voulait embrasser Chan encore et encore pendant que le blond le rassurerait sur tout. Il voulait rester à l'abris, dans la maison qu'il avait toujours connue, avec les rares personnes qui ne voulaient pas le fuir. Mais il voulait aussi qu'elles soient en bonne santé, tout le temps. Et ce dilemme tournait dans sa tête depuis des jours.

Il ne pouvait s'empêcher d'être heureux de l'apercevoir, lorsque le blond essayait de venir le voir. Il se tenait toujours devant la maison, à découvert, le visage haut et la posture droite. Minho se mettait alors loin de la fenêtre, assez pour ne pas être vu mais tout de même assez proche pour pouvoir l'admirer. Dans ces moments-là, l'ombre d'un sourire disparu apparaissait sur son visage fatigué.

Mais Chan n'était pas venu depuis des jours, confortant Minho dans sa résolution de ne pas l'approcher. Le blond commençait à passer à autre chose. Il commençait à avancer et à comprendre qu'il ne pourrait plus s'approcher du noiraud. Pourtant, cela ne lui réjouit pas. Au contraire, son cœur sembla se serra si fort qu'il crut pouvoir en mourir.

Il étouffa un sanglot, totalement détruit par l'absence du garçon qu'il aimait, lorsque des coups se firent entendre à sa porte. Il tourna la tête vers cette dernière, se doutant bien de la personne qui se trouvait derrière. Quelques secondes plus tard, et sans une once de surprise, la voix de Changbin retentit faiblement dans la pièce.

Chronosaurus - MinchanOnde as histórias ganham vida. Descobre agora