Grégory Saige

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« Baissez votre arme ». Le regard d'Emily se posa sur Aaron qui se tenait maintenant à quelques mètres de l'homme qui venait de pénétrer dans leur lieu de vie. Son ton était calme mais sec. Il fixait le suspect, arme braquée sur lui.

Par réflexe, et ne sachant pas comment la situation aller évoluer, Prentiss attrapa Jack et l'attira contre son côté droit, entourant sa tête dans son bras afin de cacher la vue et boucher les oreilles du garçon.

Elle profita également de la demi-seconde de distraction du suspect suite à la demande de Hotch pour presser la touche droite de son téléphone, qui se trouvait au fond de sa poche.

« Les lettres, c'était vous, n'est-ce pas ? » continua Hotch voyant que le suspect tentait de l'ignorer et garder l'arme pointée sur Emily et Jack.

Il ne voulait pas appuyer sur cette détente car il savait pertinemment qu'en abattant l'homme qui menaçait sa famille, une balle perdue était risquée. Trop risquée.

« Toujours aussi perspicace Aaron » rigola doucement l'homme sans quitter du regard la brunette. « Vous m'avez utilisé pour me prendre ce que j'avais de plus cher » ajouta-t-il en tournant cette fois-ci le regard vers Hotch. Ce dernier était glaçant, rempli d'une haine que le grand brun s'efforçait de percer à jour.

« Vous savez que nous n'avions pas le choix

-Pas le choix Agent Hotchner ?! » s'emporta Grégory. « Vous auriez pu faire votre boulot sans faire de moi la personne qui mettrait mon propre sang en prison et le condamnerait à mort ! Vous n'en avez rien à faire de détruire des familles, détruire des vies tant que vos petites affaires sont bouclées. Est-ce donc ça la BAU ? Un jeu politique. Aucune répercussion sociale, psychologique suffisamment impactante pour être prise en compte avant d'agir ». Plus il avançait dans ce qu'il avait à dire aux deux agents, plus ses yeux s'embuaient et sa colère s'extériorisait soit par le ton qu'il empruntait, le son de sa voix qui augmentait, ou la couleur de son visage qui s'échauffait.

Morgan décrocha son téléphone de manière peu nonchalante quand il vit Emily Prentiss s'inscrire sur l'écran de son portable. Que pouvait-elle vouloir lui dire de si important pour l'en déranger un week-end. A y repenser, cela n'était pas le genre de sa coéquipière. Morgan fronça les sourcils et s'arrêta un instant de faire des théories en entendant la voix d'un homme et non celle d'Emily à l'autre bout de la ligne. Les lettres, c'était vous, n'est-ce pas ?

A ces mots, il bondit de son canapé où il était en train de se reposer, attrapa ses clés de voiture et quitta son logement au pas de course. Sans raccrocher, il composa le numéro de l'analyste.

« Derek Morgan, je t'aime mais si je ne peux pas prendre une douche sans pouvoir être dérangée—

-Garcia, j'ai besoin que tu me donnes la localisation du téléphone de Prentiss

-Je-

-Sans poser de question. Il y a un problème.

-Euh ok, ok laisse-moi ouvrir --» se coupa-t-elle alors que Derek l'entendait s'activer probablement pour trouver son ordinateur et se connecter. A peine quelques secondes écoulées, laissant le temps à Derek de démarrer son SUV et sortir de son garage qu'il entendit Pénélope marmonner dans sa barbe.

« Pénélope ?

-Elle est chez elle. Chez Hotch je veux dire. La maison. ». Pour seule réponse elle entendit la sirène de la voiture de Morgan se mettre en route.

« Derek ? Dis-moi ce qu'il se passe !

-Je ne sais pas. Pas encore du moins. Je crois qu'ils ont des ennuis. A en croire le coup de fil reçu par Prentiss, l'homme qui écrivait des lettres de menace à Hotch est chez eux. Je te laisse, je suis en chemin ».

Le temps d'une histoireWhere stories live. Discover now