Avant toi

Ch.3 Akio

PDV Akio

Il faisait sombre et froid. J'avais passé la pire nuit de tout ma vie dans cette pièce. Mes yeux ne cessaient de produire des larmes et mon corps tremblait si fort que j'en avais mal. Tout s'était passé si vite que je n'avais même pas eu le temps de réagir à la situation. Comment avait-il pu changer si rapidement. Sa douceur et son élégance s'étaient envolées en un claquement de doigt. Il m'avait enfermé dans sa maison, dans cette pièce lugubre sans aucune pitié. Son regard de hier soir me donnait encore froid dans le dos.

J'étais en boule sur le lit, quand soudain j'entendis la clé de la porte s'introduire dans la serrure. Je fis un bon suite au bruit et me mis dans un coin, le plus loin de la porte. J'avais si peur, peur qu'il me touche, et me fasse du mal. Je m'attendais au pire... La porte s'ouvrit et laissa un rayon de lumière illuminer la pièce, puis la silhouette d'Hisoko apparut dans l'encadrement de la porte.

-Je te laisse descendre, le déjeuner est prêt. Dit Hisoko calmement.

Je me figeai soudain au son de sa voix. Il repartit en laissant la porte ouverte. Je n'avais qu'une idée en tête courir pour atteindre la porte de sortie et m'enfuir le plus loin possible. Mais terrifié par la peur, j'avais l'impression que mes pieds étaient enracinés dans le sol. Je regardai en face de moi afin de voir où Hisoko était. Il s'arrêta au milieu du couloir, puis se retourna et dit,

- Allez Akio, sinon ton café va refroidir.

Comment pouvait-il être si calme? Il m'avait crié dessus et enfermé chez lui toute la nuit, et là, il faisait comme si de rien n'était. Je commençai à avancer afin de sortir de la chambre, je ne voulais pas qu'il s'énerve comme hier, alors sans réfléchir je le suivi. Arrivé à la salle à manger, il tira ma chaise et me fit signe de m'asseoir. Je m'avançai à lui avec une boule au ventre. Il poussa délicatement la chaise afin que je sois assez prêt de la table pour manger, puis il s'essaya à son tour, face de moi. Je fixai mon assiette pour éviter à tout prix son regard. Mon souffle était saccadé et je sentais déjà de futures larmes couler le long de ma joue.

-Alors tu ne manges pas ? Me demanda Hisoko.

J'eus envie à cet instant de crier et de lui lancer mon assiette en pleine figure, mais aucun son sorti de ma bouche. Alors sans même lui répondre je pris un bout de croissant que je mis dans ma bouche. J'avais du mal à mâcher. Mon estomac n'avait pas envie d'avaler quoi que ce soit. Je levai la tête afin de voir le visage d'Hisoko. Il souriait de satisfaction. Personne ne m'avait jamais regardé ainsi parce que j'avais mangé un misérable bout de croissant. Je baissai le regard et me replongeai dans mon assiette. Le silence avait pris possession de la pièce, mais Hisoko décida de briser ce calme.

-Je voudrais reparler de hier soir. Je m'excuse, je devais être fatigué et facilement irritable et tu en as fais les frais.

Mes yeux s'écarquillèrent tout à coup. Il s'excusait vraiment ? Personne ne faisait cela quand on était fatigué. Ce n'était pas une excuse.

-Laisse-moi rentrer chez moi Hisoko... S'il te plaît... Dis-je timidement.

-Mais tu es chez toi. Répondit Hisoko satisfait.

-Non, chez moi on ne m'enferme pas dans une pièce lugubre sans fenêtre et toilettes !

Un silence éclata dans la salle à manger. J'eus l'impression que je venais de lancer une bombe. Je le fixai afin de voir sa réaction, et à ma plus grande surprise, je vis une larme s'échapper de son œil. Je fronçai alors les sourcils ne comprenant pas cette scène. Pendant l'espace d'un instant, j'avais l'impression d'être devenu le méchant et lui la victime.

-Je m'excuse Akio... Je n'ai pas eu le temps d'aller acheter des meubles pour ta chambre, tout s'est passé... Si vite... 

Je laissai mon dos taper le dossier de ma chaise. Je ne comprenais plus rien. De quelle chambre parlait-il ?

-Ma chambre ? Hisoko je n'habite pas ici, d'accord.

-Maintenant oui. Dit-il durement.

Il me fusilla du regard et se leva tout en prenant sa tasse de café, qu'il déposa dans la cuisine. Je voulais retrouver mon appartement et oublier tout cela. Mais c'était impossible. Je compris à cet instant précis que j'allais être enfermé à jamais chez lui.

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Hey, comment ça va? Je viens de finir d'écrire le chapitre 3. J'espère qu'il vous a plu, et si c'est le cas n'hésitez à aimer et à commenter, ça me ferait super plaisir!!!