ch.5 Akio

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PDV Akio

Comme chaque soir Hisoko m'enfermait dans ma chambre à 21 heures. Ni avant ni après. Mais ce soir-là, ce n'était pas pareil. Il était 22 heures passé et Hisoko regardait tranquillement la télévision pendant que je nettoyais les assiettes à la cuisine. Mon cerveau allait exploser d'une minute à l'autre. Je ne pouvais pas m'empêcher de réfléchir à comment j'allais m'en sortir. Je le haïssais si fort. Il ne pouvait qu'être détestable. Comment n'avais-je jamais vu son côté psychopathe en lui. En même temps, qui pouvait le soupçonner d'une telle chose. Il était si galant, toujours poli et serviable. Je comprenais désormais la citation, "l'habit ne fait pas le moine". Je ne l'avais jugé qu'à son apparence sans me douter une seule seconde du monstre qui se cachait sous son accoutrement de gentleman.

Je réfléchissais à un plan afin de m'enfuir de ce cauchemar. J'avais besoin qu'il me fasse confiance un maximum, pour que le jour où il doutera le moins de moi, je pourrai m'échapper facilement. J'essayais de me repasser dans la tête tous les scénarios de films dans lesquels il y avait un kidnapping. Tout paraissait si simple quand je regardai ça. A chaque fois je me demandais pourquoi la victime ne tuait pas son ravisseur et quittait ensuite la pièce dans laquelle elle avait été enfermée et torturée pendant de longues semaines, voire des années. Malheureusement je prenais conscience que je vivais exactement cette situation et que ce n'était pas simple, au contraire. Tout paraissait impossible et infranchissable. La peur me terrifiait à chaque secondes, le moindre bruit me faisait mettre sur mes gardes, sans parler du regard d'Hisoko et son contact quand il posait ses mains sur moi. Je tremblai tout à coup en y repensant. Je ne voulais pas rester comme ça éternellement, mais je devais gagner sa confiance, et ça devait commencer dès maintenant.

Je nettoyais tranquillement la dernière assiette quand je vis Hisoko se lever du canapé et se diriger vers moi. Mon souffle se coupa net et mon cœur commença à battre si fort qu'on pouvait l'entendre résonner dans la cuisine. Il posa son livre sur l'ilot central puis il se mit derrière moi. Je me raidis soudain. Ses mains vinrent faire le tour de ma taille, puis je sentis ses lèvres se poser sur mon cou. Un frisson de dégoût me prit tout à coup de la tête aux pieds. Je fermai les yeux pour ne pas faire face à cette scène. Une larme coula le long de ma joue, puis un sanglot sorti de ma bouche. Il retira son emprise sur moi et me prit le bras tout en me retournant pour que je lui fasse face.

-Pourquoi pleures-tu Akio? Demanda Hisoko tout en effaçant la larme sur ma joue.

J'haussai les épaules. Que pouvais-je lui dire ? Pourquoi pleurai-je ? Parce que tu m'avais frappé, emprisonné, et que tu m'enfermais tous les soirs sans lumière ni fenêtre. Voilà ce que j'avais envie de lui répondre. Mais au lieu de cela, je m'étais contenté de lever les épaules au ciel. Je n'arrivais pas à prononcer un seul mot face à lui, j'avais si peur qu'il utilise ses mains pour me répondre.

-Tu veux regarder un film ? Je suis sûr que ça ne peut que te faire du bien. Dit-il en souriant.

Je lui rendis un faux sourire pour le satisfaire. Il était si bizarre. Le matin il me frappait et le soir il était aux petits soins pour moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander pourquoi il m'avait soigné la dernière fois, alors que c'était lui-même qui m'avait fait cela. A croire qu'il voulait réparer ses bêtises. Je lui fis signe de la tête tout en me dirigeant au salon. Il fallait que je m'en tienne à mon plan, Hisoko devait avoir confiance en moi. Je savais que ça n'allait pas être simple, mais je ne voulais en aucun cas rester ici.

-Je vais faire des pop-corn. En attendant choisis le film que tu veux. Dit Hisoko tout en prenant un bol dans le tiroir.

Je décidai de mettre le dessin animé "Raiponce", dans l'espoir qu'il s'identifie à la mère de celle-ci, et qu'il comprenne ce que j'étais en train de vivre en ce moment même.

Il arriva avec deux boissons et deux bols, qu'il déposa sur la table basse. Je pris la couverture qui était posée sur le tabouret du salon puis la déposai sur moi.

-Attends je vais t'aider à la mettre sur toi. Dit-il, en prenant la couverture.

-Merci... Hisoko? Dis-je incertain.

-Oui Akio.

-Je... Enfin, ici je n'ai pas d'habits à moi, et l'hiver approche. J'aimerai bien aller chercher mes habits chez moi demain.

Un silence éclata dans le salon. Je regrettais déjà d'avoir ouvert ma bouche. Je me voyais déjà compter le nombre de coups qu'il allait me faire. Je fronçai légèrement les sourcils tout en attendant sa réponse.

-Je t'en achèterais demain.

Je me décomposai sur place. C'était mon seul espoir pour moi de sortir, et je venais de griller ma dernière chance. J'étais condamné à rester là...

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Hey les gens, comment ça va? Je viens tout juste de finir d'écrire ce chapitre. J'espère qu'il vous a plu, et si c'est le cas n'hésitez à aimer et à commenter, dire votre avis, ça me ferait super plaisir!!!

Avant toiWhere stories live. Discover now