ROCK - A love story (terminée)

Chapitre 22 - Urgence

Je me réveille en sursaut dans un vacarme énorme. Un bruit de casse. Je saute du lit, dévale les escaliers et vois ma mère allongée par terre dans la cuisine, du sang autour de son bras. Je panique, je crie, elle ne réagit pas. J'appelle les pompiers, les minutes sont interminables :

"Oui elle a un pouls, non elle ne réagit pas, oui ça a l'air d'être juste une entaille, non je ne sais pas pourquoi elle est tombée..."

Les pompiers arrivent et je grimpe dans le camion avec eux, je suis en pyjama, en panique, j'ai même pas prit mon portefeuille.

Aux urgences, on me dit de patienter dans la salle d'attente. Insupportable. J'appelle mon frère. Il va venir. Je me sens seule, j'ai peur. J'essaye d'appeler Monsieur Réservé, j'ai besoin de lui. Il ne répond pas. Il m'envoie un SMS :

"Laisse moi un petit peu de temps pour réfléchir avant qu'on rediscute stp. Je te promets de faire de mon mieux pour qu'on retrouve notre complicité mais j'ai besoin d'un peu de temps."

Mon frère arrive au même moment. Je pose mon téléphone et fond en larmes dans ses bras. Putain, faut que je lui dise tout ce que je sais sur la santé de notre mère mais par où commencer ? Il me coupe dans mon élan :

"Qu'est-ce qu'elle a ? C'est lié à son cancer ?"
"Hein ? Mais t'es au courant pour le cancer ?"
"J'ai vu maman hier soir, elle m'a tout expliqué. Je suis désolé de t'avoir envoyée à la pêche aux infos, je voulais pas faire face moi même, j'ai été un con sur ce coup là..."

Soulagement ! De ne pas avoir à expliquer tout depuis le début m'enlève un poids énorme. On s'installe sur des vielles chaises jaunes soudées au sol et au mur (Y a des gens qui les volent sinon ?). Et on attend, on attend, on attend... Une infirmière s'approche finalement de nous et on se lève dans un même élan. Elle nous indique que ma mère est installée dans la chambre 15B et qu'on peut aller la rejoindre en attendant le médecin.

J'entre dans la chambre, elle a les yeux ouverts, soulagement !!! Elle ne sait pas trop ce qu'il s'est passé et est un peu dans les choux mais elle est consciente !

On attend, on attend, on attend... Le docteur arrive et nous explique que son malaise est directement lié à son opération encore récente. C'est à surveiller et il souhaite la garder quelques jours pour faire des examens complémentaires. Il tente d'être rassurant mais je vois bien qu'il reste très prudent sur l'avenir, donc à suivre. Ma maman doit se reposer, faut que je la laisse ici mais ça m'est difficile. Cela dit, je n'ai pas mangé de la journée et je suis toujours en pyjama donc c'est assez motivant pour rentrer.

–

Je partage le repas avec mon frère avant qu'il ne reparte. On s'arrange pour se retrouver le lendemain pour retourner à l'hôpital.

"Allez à demain petite sœur. Et mets des vrais habits cette fois stp !"

Tssss. Je prépare un SMS pour la conversation du groupe :

"Salut. Ma maman a fait un malaise ce matin et a dû aller à l'hôpital. Ça va mais elle va faire des examens complémentaires demain et je serai avec elle donc pas de boulot pour moi, désolée. Je vous tiens au courant pour les jours suivants dès que j'en sais plus. Bisous à tous."

Mon téléphone sonne dans la foulée, Monsieur Réservé :

"Je te dérange ?"
"Non non, je suis chez moi."
"Je suis désolé pour le SMS hors sujet de ce matin, comment ça va ?"
"Oh t'inquiète, y a aucun soucis. Faut qu'on arrête les SMS toi et moi, ça nous réussit pas."
"Putain c'est clair. T'es chez toi ? Je peux passer te voir ?"
"Oui et oui avec plaisir."
"OK, je devrais arriver dans vingt minutes."

Merde, faut que je m'habille ! Vite !

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Il passe la porte, ça me fait trop bizarre de le voir chez moi et trop du bien en même temps. Il me dit :

"Comment tu te sens ?"
"Inquiète mais contente que tu sois là."

Je lui raconte toute l'histoire, le déroulement de la journée, ça fait du bien. On discute un moment. Il me parle aussi de lui, de sa famille. Il me détend, comme d'habitude. Bon, il se fout aussi un peu de moi avec ma visite de l'hôpital en pyjama et éclate de rire quand je lui montre le pyjama en question (un T-shirt noir avec écrit en gros « Rock » en rouge et en écriture gothique et un pantalon rose pâle en toile avec des petits nounours dessus. Le look improbable...). Il en pleure presque de rire. J'adore. Je le trouve tellement beau à cet instant, j'ai envie de l'embrasser...

J'approche mon visage du sien mais il pose sa main sur mes lèvres :

"Je ne veux pas vous embrasser dans un moment de faiblesse, Madame. Mais tu peux venir dans mes bras si tu veux."

J'accepte évidemment volontiers. Ses bras sont rassurants, agréables, je ne veux plus jamais en sortir. J'adore son odeur, sa voix, son rire, je l'adore tout simplement. Après quelques minutes au paradis, il relâche son étreinte pour me dire qu'il doit rentrer chez lui (oh nonnnn). Pour être honnête, j'ai envisagé de perdre la clef de ma porte d'entrée pour qu'il soit obligé de rester. Mais il serait sûrement sorti par la fenêtre donc bon... Je le laisse partir du coup... Que d'émotions en ce moment...

–

Les nouvelles du lendemain sont rassurantes. Ma mère va passer encore deux jours à l'hôpital mais rien de pire n'est à anticiper. Quel soulagement... Son bras a été ouvert par une assiette qui a cassé pendant sa chute mais ça aussi, ça reste superficiel. Je suis heureuse et j'ai hâte qu'elle rentre à la maison. J'avoue que j'ai aussi carrément hâte de retrouver le groupe de mon côté. Enfin une personne surtout.