Amour de Vacances

Chapitre 6

PDV Emma :

Je pouvais entendre en arrière plan des voix et de l'agitation. Je sentais que je commençais à me réveiller. J'ouvris doucement les yeux et regardai mon environnement. La lumière filtrait dans la chambre en dessous du simple rideau qui cachait la fenêtre. Les voix ne m'étaient pas étrangères. Ingrid s'adressait à Neal. Je ne pouvais entendre ce qu'ils disaient. Puis, le souvenir de la veille revint dans mon esprit. La soirée, Regina, ma proposition pour aujourd'hui, la danse. Tout. J'avais passé une excellente soirée mais elle avait pris fin bien trop vite. Mais j'allais revoir Regina aujourd'hui donc j'étais très heureuse. Je pris mon téléphone qui était sur la table de nuit à droite. 9h30. J'avais une heure pour me préparer et être à l'heure au mobil-home de la brune. Je sortis de mon lit et ensuite de ma chambre. Ma mère et mon frère tournèrent la tête vers moi et me saluèrent en me faisant la bise.

"J'ai bien cru que tu n'allais pas te lever, lança la blonde. On te laisse, on va au marché. Passe une bonne matinée.
- Merci. À toute à l'heure !"

Le deux sortirent du mobil-home. Je fis un rapide passage aux toilettes avant de prendre mon petit-déjeuner. Je regardai les dernières nouvelles sur mon téléphone en attendant que ma boisson chaude soit prête. Auguste m'avait envoyé un message disant qu'il était arrivé en Australie. J'avalais mes céréales et mon chocolat chaud rapidement. Je filai alors dans la salle de bain en prenant des vêtements dans ma chambre en passant. Je me déshabillai et me mis sous la douche. J'actionnai la pression et laissai l'eau tiède couler sur ma peau. J'étais plutôt à l'étroit dans cette douche mais ça ferait l'affaire pour ces deux semaines de vacances. Mes pensées divaguaient déjà sur les heures à venir. J'avais hâte de faire plus ample connaissance avec Regina mais le doute s'empara de moi. Et si c'était une mauvaise personne ? Mon pouls et mon souffle s'accélèrent. J'étais terrifiée, terrifiée que l'enfer tombe à nouveau sur moi. Je secouai la tête. Je ferais attention mais je ne m'empêcherai pas de connaître cette fille.

Prête, je fermai la porte du mobil-home derrière moi. J'avais un peu plus de cinq minutes pour trouver la location de Regina. J'avais déjà repérer le chemin que je devais prendre sur le plan et cela me paraissait plutôt simple à suivre. Je descendis les deux marches de la terrasse et arpentai les allées du camping. Très rapidement, j'arrivai à ma destination. J'étais en face du mobil-home 45. Je regardai l'heure. 10h. J'étais pile à l'heure. Je montai sur la terrasse en bois et toquai à la baie vitrée. J'attendais qu'une des deux brunes m'ouvrent. Et ce fut Regina qui arriva. Je pus voir un sourire se dessiner sur ses lèvres avant d'ouvrir la porte.

"Salut ! Comment vas-tu ?
- Bien et toi ? demandai-je à mon tour.
- Ça va. Je reviens, je vais juste chercher mes lunettes de soleil."

Je la suivis du regard et elle revint quelques secondes plus tard avec ses lunettes sur son front.

"Tu avais prévu quoi pour cette matinée exactement ? s'enquit-elle en fermant la porte derrière elle.
- Eh bien, j'avais pensé se promener dans le camping ou on peut tout simplement se poser à un banc à l'entrée.
- Les deux me vont. On peut faire un tour et ensuite s'asseoir ? proposa la brune.
- Parfait."

Je fis demi-tour et nous commençâmes à déambuler dans les allées du camping. Sur notre chemin, nous croisâmes quelques campeurs. Je ne savais pas vraiment quoi poser comme questions et Regina semblait être dans le même état. Alors, je commençai par le sujet de la famille, des amis et des études. J'appris que son père était mort il y a quelques temps, qu'elle vivait avec sa mère à Boston et qu'elle faisait des études de droit avec Belle, sa meilleure amie. Elle avait également une soeur plus âgée, Zelena. Elles n'avaient pas le même père mais cela ne changeait rien à leur complicité. Zelena vivait à New York et travaillait dans le commerce international. Regina me raconta aussi son quotidien avec sa mère, Cora. Elle me dit qu'elle était restée auprès d'elle pour s'assurer qu'elle allait bien plutôt que par choix. Elle ajouta que sa génitrice n'acceptait pas le fait qu'elle soit lesbienne. Et j'en était désolée. Je n'avais pas eu de problèmes avec ça. Les problèmes étaient arrivés avant mon coming-out.