VIII

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- Me fais plus jamais une chose pareille. 

Ce sont les premiers mots que m'adresse Jimin lorsqu'il est enfin autorisé à me voir. 

- Parce que tu crois que je fais exprès?

Et voilà, l'envie de le tuer revient. Etrange, n'est-ce pas?

- Et toi, tu crois que je me sens comment quand je t'ai vu étaler par terre, les mains autour de ton cou, hm? C'était pas vraiment fun non plus, tu sais?

C'est lui qui m'a trouvé?

- Comment ça se fait que ce soit toi qui m'ait trouvé?

- Je passais par là. De base, je voulais juste aller à l'épicerie du coin pour m'acheter de quoi bouffer, mais bon, t'as eu l'air d'en décider autrement.

- Tu pouvais passer ton chemin si ça t'ennuyais tant que ça. 

Il se contente de rouler des yeux, agacé. Mais lorsqu'il croise de nouveau mon regard, quelque chose comme de la... tendresse s'installe sur ses traits enfantins. Mais ça ne peut pas être de la tendresse... si?

- Ca ne m'ennuiera jamais.

Je note le passage du "vous" au "tu". Est-ce parce que je considère que m'avoir vu dans une pareille situation ne nécessite plus de formalités, ou alors est-ce que je me fais à l'idée que Jimin, comme ami, est une bonne chose? 

- Et aussi... 

Il est nerveux, son regard navigue partout dans la pièce mais évite le mien. Suspect. 

- Je... Ca t'était déjà arrivé avant ces hallucinations?

Comment pouvait-il savoir? Je ne l'avais dit qu'au médecin.

- Comment tu sais ça?

- J'ai entendu. La porte était ouverte... tu m'en veux? 

- Non, j'hausse les épaules, résignée. Tu l'aurais sûrement su à un moment ou un autre.

- Au passage, Julian te dit que tu peux avoir deux semaines de repos. 

- Pas besoin.

- Non. 

Le blond bondit de sa chaise, furieux. Qu'est-ce que j'ai encore fait?

- T'arrêtes tes conneries maintenant! Tu t'évanouis, t'as des hallucinations, y'a rien qui va! Alors tu vas rester sagement chez toi. Je... Je viendrai te voir, si tu veux. Dès que j'aurai du temps, je passerai chez toi. 

Je pousse un soupir lasse, déjà vaincu. Ca ne servirait à rien d'argumenter avec lui. 

- Une semaine? je tente quand même de négocier. 

Quelques secondes plus tard, il acquiesce. 

- Je passerai ici dès que j'en aurai l'occasion. Prends soin de toi et repose-toi. A plus. 

Après une hésitation, il se penche vers moi et dépose ses lèvres sur mon front. Puis, dans un élan de joie, me décoiffe de sa petite main. 

- Tu vas le regretter, lui dis-je avec un sérieux feint tandis qu'il passe la porte de ma chambre aux murs clairs. 

Il se contente de m'adresser un petit signe de la main désintéressé en me tournant le dos et je ne peux empêcher un petit sourire d'orner mes lèvres sèches. 

***

Quelques jours plus tard, j'ai enfin la permission de sortir de l'hôpital. Revenir dans mon appartement me procure un sentiment de sécurité et d'apaisement direct. Et soudainement, je me demande ce qu'il se serait passé si je n'étais pas sortie de chez moi pour prendre l'air. Si je m'étais évanouie sur le sol moquetté. Personne ne s'en serait rendu compte.

Pinky Promise -J.PKWhere stories live. Discover now