IX

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Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés dans cette position apaisante. Deux minutes? Une demie-heure? Une heure? Le temps n'a aucune importance. 

Mais lorsque j'entends son ventre pousser un cri d'agonie, je me dégage en riant de son étreinte.

- Je crois que... t'as faim. 

Il prend un air outré en posant sa main sur le haut de son torse.

- Moi?? Pas dans un moment pareil! Ca me ressemble pas! Pour qui tu me prends?!  

- C'est bien là, le problème. 

Le grisé m'imite avec une voix haut perchée en levant les yeux au ciel tandis que je me tourne vers mon réfrigérateur. 

- Un gamin, je grogne. 

- T'as dit quoi? sa voix à lui serait plus comparable à un cri. Il est choqué que j'ai pu rétorquer quelque chose. C'est vrai, on ne la fait au commandant de l'unité Alpha.

- Un GAMIN! je fais en articulant bien. Puis je lui tends le reste d'un gâteau. Ses yeux bruns s'arrondissent à la vue d'un met aussi délicieux. Bizarrement, il à l'air d'avoir oublié ma précédente remarque. La nourriture avant son honneur. Je lève les yeux au ciel à cette pensée, un agent des forces spéciales? Laissez-moi rire. Pourquoi ce changement de couleur? je désigne ses cheveux gris d'une main. 

Il hausse les épaules, la bouche pleine de crème au chocolat et de caramel.

- Je sais pas vraiment. Je suis passé devant un salon de coiffure et j'ai vu que c'était moitié prix pour les couleurs. Alors... je sais pas... je suis juste rentré. Le mec m'a montré les couleurs qu'ils avaient et... me voilà. 

Ca, c'était du Jimin tout craché. Ne pas se soucier des conséquences, juste foncer tête baissée et on verra bien le résultat. 

Je passe mes doigts dans ses mèches grises, toutes douces, et lorsque je baisse les yeux vers les siens, je vois qu'il les a fermé. Ses traits sont si paisibles, une bouille d'enfant, et des lèvres pulpeuses. Il s'est mit un peu de crème au coin de ses lippes, alors l'air de rien, je l'enlève avec mon pouce. 

Le grisé rouvre les yeux d'un coup et me dévisage, d'un regard si brûlant que ça me donne envie de m'écarter, de peur de me brûler.

- Pourquoi tu veux être mon ami? ma voix n'est qu'un chuchotis. 

- Je te l'ai déjà dit. 

- Non. Je veux dire... Pourquoi moi, spécialement? 

- Tu as l'air d'en avoir plus besoin que les autres. 

A ces mots, il passe ses bras autour de ma taille, me rapproche de lui, puis pose sa tête contre mon torse. 

- Je crois que tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques. Prendre soin de moi, c'est carrément un travail à plein temps.

J'essaie de lâcher un petit rire, mais j'échoue, lamentablement. 

- Je prends la responsabilité de ton bonheur. Dès maintenant. Et si tu m'appelles à trois heures du matin, et que tu es trop triste pour parler, alors j'écouterai ton silence jusqu'à ce que tu t'endormes.

Les larmes reviennent, mais ne passent pas la barrière de mes paupières. Comme si elles ne voulaient pas gâcher ce moment précieux pour moi. Elles en ont, de la compassion. Elles ruisselleront bien assez tôt, dans tous les cas. 

- Merci. 

C'est peu, comparé à sa déclaration que je trouve touchante. Mais ça signifie tellement. Ce simple mot représente beaucoup. 

Pinky Promise -J.PKWhere stories live. Discover now