Chapitre 5 - partie 1

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               Pleine lune : « Phase où la lune, la Terre et le soleil sont plus ou moins alignés. Le soleil éclaire entièrement la face de la lune et son rayonnement en est plus fort au point d'avoir des effets sur certaines races de Magiques, dit les Magiques Lunaires, ou ceux liés à la lune. »

***

Léo avait refusé d'utiliser la balance. Il avait simplement regardé son maître de stage faire. Pas question de toucher à un objet aussi précieux et rare. Il n'avait pas envie de l'abîmer par mégarde ou maladresse. Surtout qu'il était certain de ne jamais pouvoir, ou devoir, utiliser un jour un tel objet.

Apprendre à l'utiliser n'était donc pas nécessaire. Il fut néanmoins admiratif face à la précision de cette balance. Elle n'avait strictement rien à voir avec les balances à trébuchets classiques, et il était persuadé qu'il y avait de la magie dans cet objet. Dante lui avait affirmé qu'il s'agissait surtout de la façon dont il avait été forgé, mais il n'excluait pas que les mains elfiques aient pu aider l'objet à obtenir une telle perfection autre que par la forgerie.

On disait la plupart du temps que les meilleurs forgerons faisaient parties du peuple nain. C'était apparemment vrai. Il n'y avait pas meilleurs matériels que quelque chose fait de la main d'un nain. Mais les elfes n'étaient pas réputés pour demander de l'aide ou faire du troc, encore moins avec les nains. Ils avaient leurs propres forgerons et leurs propres façons de faire.

Le résultat était incroyable. La précision de la balance était à en faire peur ou à en devenir fou.

Dante avait une patience particulièrement solide pour retoucher chaque petit gramme qui n'allait pas. Apparemment, le médicament qu'il devait fabriquer requérait une telle précision.

— C'est pour quel type de client ?

— Le genre que tu n'as pas envie de rencontrer.

— C'est-à-dire ?

Dante ne lui répondit pas. Léo avait fini par tirer une chaise pour s'y asseoir et observer la préparation de ce médicament mystère pour ce client mystère. D'abord accoudé, il avait fini par se coucher sur la table, ses bras croisés, sa joue contre ses avants bras, le regard tourné vers son maître de stage. Il se demandait comment celui-ci pouvait voir à travers ses lunettes. Il en avait déjà vu, des verres de lunettes sales, que ce soit à cause des cheveux qui tombent dessus ou de la poussière, mais pas au point qu'ils en soient jaunes ! Et puis, quel type de problème visuel avait-il ? Peut-être était-il myope ? Il ne les enlevait jamais alors il supposait qu'il n'était pas presbyte sinon regarder au loin le dérangerait. Ou peut-être était-ce carrément autre chose ? Il n'y connaissait rien, en problème visuel. Lui avait une excellente vue, comme tous les loups. Elle n'était pas plus développée que celle des humains, sauf dans le noir, contrairement à ses autres sens. Mais des yeux étaient toujours utiles.

Les cheveux noirs de Dante étaient beaux quand ils étaient lavés. Ils apparaissaient plus aériens, plus légers. Ils donnaient l'impression de chatouiller sa nuque découverte. Comme tout le temps, Dante portait des vêtements trop larges pour lui, au point que quand il se penchait en avait, le col laissé apercevoir ce que le tissu était censé cacher. Comme actuellement.

La poitrine de Dante était plate, sans une once de graisse ou de muscle. D'ici, Léo voyait ses clavicules saillantes et même ses côtes. Sa peau semblait si blanche par rapport à ses cheveux que s'en devenait indécent. Du moins à ses yeux.

Il pouvait même entrevoir un de ses tétons. Quelle mauvaise idée. Ce n'était vraiment pas le moment de baver sur le corps trop mince de l'apothicaire qui lui servait de supérieur. Mais en même temps, c'était une telle torture ! Le vent lui apportait ses douces fragrances en continue et même s'il faisait jour et qu'il était à l'intérieur, Léo sentait l'attraction de la lune jouer sur lui.

Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant