Chapitre 11 - Partie 2

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Les recherches en compagnie de Dante sur ce qui avait pu traumatiser Roy s'étaient poursuivis au-delà d'une simple journée. Léo avait plus appris sur les Magiques à ses côtés qu'en allant à l'école ou à l'université. Dante était un puits de connaissances insoupçonnées. S'il n'avait pas réponse à tout, il connaissait suffisamment de grands groupes de Magiques pour devenir professeur. Le sujet des wendigos n'était jamais revenu, et Léo n'avait jamais ressenti la fragrance si particulière qu'il avait remarqué sur Dante lorsqu'ils en avaient discuté.

Outres ça, l'apothicaire lui avait expliqué que si beaucoup de Magiques étaient endémiques de régions bien spécifiques, les migrations existaient, d'autant plus depuis le Retour et l'acceptation de Lois qui autorisaient tout Magique à pouvoir se déplacer partout sur le globe. Evidemment, selon des contraintes en fonction de sa nature et des régions hôtes. Léo se doutait bien que Dante ne pouvait pas déménager comme bon lui semblait. Si beaucoup de races Magiques n'avaient pas bougé de leurs terres d'origines, ou y étaient revenus, il n'était pas à exclure des déplacements isolés d'individus. De fait, les races Magiques que Léo avait exclues lors de ses premières recherches pour cause de barrière géographique n'étaient pas tant à mettre de côté.

— Il ne s'agit pas forcément d'un Magique à la mauvaise réputation. Un Magique est bon ou mauvais non pas par sa nature mais par sa personne.

Léo plissa les yeux, captant bien la subtilité de ce propos. Ce qui faisait de telle ou telle race une race Magique mauvaise, ou bonne, n'était autre que le jugement des hommes vis-à-vis d'eux. Si quelque chose leur était défavorable ou nuisible, forcément, la race entière était mauvaise. Et inversement.

Il y avait aussi, là-dedans, une importante part historique. Certains Magiques se voyaient condamner à cause de temps plus sombres, où l'humain n'avait fait qu'entretenir leur peur via ces races. C'était par exemple le cas des sorcières qui avaient subies nombre de sévices et de tortures au cours du temps. Si aujourd'hui elles étaient protégées par les Lois et le Gouvernement, elles n'en restaient pas moins discriminées et évitées. Les loups-garous étaient un autre cas, un peu plus spécial.

— Un Fae aurait pu l'effrayer à ce point ?

— Pourquoi pas. Nombreux sont les Fae aux pouvoirs importants.

— À quoi tu penses ?

L'apothicaire resta silencieux, en pleine réflexion.

— L'absence d'indice ne nous aide que peu.

Léo chouina à ces mots, les sourcils froncés.

— On fait ce qu'on peut.

— Ce n'est pas ce que je veux dire. Je ne te blâme pas. L'absence d'indice est un indice en soi.

Le métamorphe inclina la tête sur le côté, confus.

— Explique-toi.

— N'importe qui n'aurait pas pu entrer sur le territoire d'une meute, faire ce qu'il avait à faire, et repartir sans laisser la moindre trace.

— Quel Magique peut faire ça ?

— Principalement ceux affiliés à la forêt. Ou des esprits puissants.

Ça ne les avançait pas vraiment. Il y avait beaucoup de Magiques forestiers. Quant aux Esprits, Léo ne voulait pas y penser. Mais la plupart était rare, et l'absence d'indice, de trace quelconque, les laissait au point mort.

Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant