Chapitre 10 - Partie 2

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La mort n'était pas ce qu'on lui avait décrit. On lui avait promis le repos éternel, la quiétude permanente, l'absence total de douleur. Il avait bien trop mal pour être mort. Il sentait son corps, lourd, brûlant, insupportable. Une fièvre sans précédent le martyrisait. Son corps, en sueur, était bouillant, bien plus que la normale. Lorsqu'il parvenait à ouvrir un œil, Dante hallucinait complètement. Il avait l'impression d'être plongé tour à tour dans des bains de feu, de glace, d'aiguilles, d'acide.

Sa tête tambourinait à en devenir fou et il était persuadé ne plus être seul dedans. Il entendait des choses. Des choses qui n'existaient pas. Il pouvait sentir ses os gémirent, les entendre grincer douloureusement, et même bouger.

Dans une phase de demi-conscience, il ne put retenir un cri de douleur quand il fut certain que son fémur changea seul de position. Les yeux à moitié ouvert, la vision flou, il ne vit pas le ciel, mais comme un plafond en bois. Il ne fut pas certain, mais quelque chose de froid vint se poser sur son front, n'apaisant qu'un instant, sa brûlante fièvre.

— Sa température continue d'augmenter, crut-il comprendre.

— C'est à cause de l'infection. Il assimile le venin et transforme son corps.

Tout ce que Dante savait, lui, c'était qu'il souffrait. Il avait l'horrible impression que sa tête allait exploser, qu'on poussait sur ses dents pour les déchausser, et que sa mâchoire inférieure allait se déboiter du reste de son crâne.

Une nouvelle vague de feu ravagea son corps déjà ardent, prenant naissance de son flanc gauche. Un cri s'arracha de sa gorge quand la morsure de lave rongea un peu plus ses chairs. Il ne sentait plus les os de son bassin, certain qu'ils avaient dû fondre sous cette chaleur intenable. C'était comme le brûler au fer rouge, mais de l'intérieur. C'était insupportable, intolérable, à vouloir mourir plutôt que d'en supporter plus.

Mais son corps, son cœur, continuait de résister, de lutter, de le maintenir en vie, dans cette agonie inhumaine.

— On devrait le tuer tout de suite, suggéra la seconde voix, masculine.

— On ne peut pas ! Ce serait un crime.

— Le vrai crime serait de laisser un nouveau monstre naître, alors qu'on peut empêcher ça.

Dante distingua clairement, par-dessus les battements frénétiques de son cœur, les bruissements des individus autour de lui. Il crut sentir l'odeur d'un feu de cheminée, et celui du cèdre. Il se concentra dessus, essayant d'ignorer la bête qui le grignotait de l'intérieur, qui se délectait de sa détresse, qui riait de sa souffrance.

— Nous n'en avons pas le droit ! Les Lois sont claires, et elles ont changé. Nous ne pouvons plus tuer impunément des Magiques.

— C'est un monstre !

— Pas encore ! Il est encore humain. Si on le tue, nous seront accuser de meurtre.

— Tu suggères d'attendre que sa transformation soit complète et qu'on le chasse ensuite ?

Il n'y eut aucune réponse orale, mais Dante distingua, dans le brouillard de ses hallucinations, une tête hocher.

— Il agonise ! Le tuer maintenant serait lui rendre service ! D'autant plus qu'il a presque était coupé en deux !

— Il lutte contre sa nouvelle nature. Il ne l'assimilera qu'à la prochaine pleine lune.

Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin