• Chapitre 26 •

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- Je peux l'essayer ?

- Quoi ?

- Ta couronne ? Dis-je avec un sourire

Elle me sourit en retour avant de l'ôter de sa tête pour la mettre sur la mienne. Le métal froid au contact de ma tête me fait frissonner.

- Wahou, je me sens pleine de pouvoirs maintenant ! Dis-je d'un ton ironique.

- Elle te vas super bien tu devrais la garder.

- Non, surtout pas ! Que serait ma Cendrillon sans sa couronne ?

- Cendrillon ? Dit elle surprise

- Oui avec ta robe bleue et ta couronne tu ne peux qu'être ma princesse.

Elle sourit doucement et passe ses bras autour de mon cou.

- Alors Cendrillon peut danser avec sa cavalière ? Dit elle

- À condition qu'elle rentre avant minuit.

Elle glousse et commence à mener une petite danse dans la lumière du lampadaire. Je passe à mon tour mes bras autour de sa taille et nos yeux ne se quittent plus. Le silence de la nuit est si apaisant, mais il n'y a pas que ça, la présence d'Emy elle même est apaisante.

Curieuse, sans quitter son regard, je demande :

- Et moi ? Je suis laquelle des princesses ?

- Tu n'es aucune princesse

Je l'interroge du regard.

- Tu es bien plus que ça, aucune n'est à la hauteur pour te comparer. Achève t-elle.

- Ho, d'accord...

Gênée, je baisse le regard.

La lumière du lampadaire tourne autour de nous. Ou alors c'est nous qui tournons. Je ne sais plus...

Soudain, rien. La lumière arrête de tourner. Que se passe-t-il ? Emy s'est arrêtée ?

Je redresse la tête pour interroger Emy du regard mais sa tête me stoppe net. Elle me fixait avec un regard d'effroi. Qu'est-ce qu'elle a ? J'ai dis quelque chose ? Pourquoi elle me fixe ?

Non.
Ce n'est pas moi qu'elle fixe. Elle regarde quelque chose derrière moi.

- Qu'est-ce que tu rega... dis-je en me tournant.

Derrière moi la rue était déserte. Le vent secouait légèrement les branches et la nuit assombrissait le paysage.

- C'est rien fais pas attention. Me répond t'elle

- Tu as vu quelque chose ?

- C'était sûrement un animal t'en fait pas.

Elle me dit de ne pas m'inquiéter mais elle-même a l'air paniquée. Son souffle s'est très rapidement accéléré et elle a retiré ses bras de mon cou.

- T'es sûre ?

- Il faut y aller. Dit elle en tirant mon bras.

Elle m'entraine vers la direction opposée de l'endroit qu'elle fixait sans que je comprenne.

- Emy qu'est-ce que...

- Suis moi je te dis.

Elle était à deux doigts de la crise de panique et moi je suis à nouveau impuissante et ignorante.

Une poubelle se renverse derrière nous. Quelque chose se trouve dans l'ombre du lampadaire ? En jetant un regard par-dessus mon épaule je peux enfin comprendre. Deux silhouettes venaient d'apparaître dans le coin de la rue. L'un nous montrait du doigt et l'autre se mit à courir dans notre direction. Un mot sorti de la bouche de celui qui venait de se mettre à courir. Mais ce simple mot a réussi nous mettre des sueurs froides dans le dos :

- EMY !

On connaît toutes les deux cette voix. Celle qui résonne dans le noir comme un film d'horreur. Celle d'un ange gardien transformé en démon. Celle d'un petit ami transformé en menace.
Celle de Swann.

Je me retourne dans la précipitation.

- Emy cours !

Les lumières des lampadaires défilent de plus en plus vite autour de moi. Dans la précipitation Emy a perdu sa couronne qui est tombée à terre dans une résonnance métallique. Je la vois courir légèrement derrière moi mais toujours dans mon champ de vision. À cause de sa précédente crise de panique son souffle était déjà à bout donc son endurance ne va pas tarder à la lâcher.

Nous sillonons les rues désespérément à la recherche d'une personne ou d'un abri. Mais à cette heure-c il n'y a pas une voiture qui traine sur la route.

Emy ralentit un peu plus chaque mètres jusqu'à complètement disparaître de mon champ de vision.
Mais ce n'est pas le manque d'énergie qui l'avait handicapée.
Non.
C'était Swann qui avait fini par l'attraper par le poignet. Il est allé plus vite que je ne pensais.

Swann l'a tiré tellement fort vers l'arrière qu'elle a perdu l'équilibre et est tombée par terre. Dans sa chute Emy a poussé un cri d'horreur qui a brisé le silence de la nuit. Mais pas que le silence. Ce cri a aussi transpercé mon coeur. Un éclair est passé à l'intérieur de moi pour me couper la respiration et réveiller la colère que j'avais pourtant réussi à enfuir au plus profond de moi.

( à suivre... )

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