Le sang de l'arène

25 - In the security of his father's arms

Les quatre adolescents arrivent aux portes de la Grande Pomme à la tombée de la nuit , à l'heure où le soleil se couche , dessinant de grandes tâches rouge et or dans le ciel au-dessus de la ville . Les hauts buildings leurs tendent les bras , le goudron sous leurs pieds couvrant les rues et les avenues dont ils ont tant rêvés . Ils avancent sans bruit , marchant sur la route où seulement quelques véhicules circulent , leurs regards fixés sur les corps des quatre ex-captifs dont l'allure est semblable à des déguisements d'Halloween bien que ce ne soit pas la période .

Après tout comment les habitants habitués au confort de la civilisation ne pourrait pas être surpris par les visages sales de terre , de poussière et de sang de quatre adolescents ayant en leurs possessions tout un attirail militaire capable de faire beaucoup de dégâts . Devant marchent Jasper et Olivia se soutenant l'un l'autre , la fatigue physique les rattrapant,  prenant le pas sur le mental et la joie pure d'avoir enfin rejoint la ville qui ne dort jamais .

Au contraire à l'arrière du quatuor , Peter continue de boiter , se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas hurler , la douleur lui rongeant le genou comme un feu ardent ravagent les branchages . À ses côtés , Kimberly est tendue , ses sens à l'affût , ses doigts prochent des deux couteaux rangés dans la ceinture de son short abîmé , prête à s'en saisir où à attraper l'arme à feu automatique dans son dos . Elle a quitté sa ville , celle de son enfance qui regorge encore des souvenirs qu'elle possède dans lesquels ses parents sont encore en vie ainsi que son frère , il y a six ans et elle ne sait pas comment se sentir maintenant , gardant ses armes à portée de main comme elle le faisait après le claquement de doigt et la disparition de la moitié de la population , lorsqu'elle était encore une enfant .

Ils marchent , le bruit de leurs chaussures claquant contre le goudron de la route brisant le silence lourd et anormal dans le quartier réputé populaire et animé , les gens les dévisageant aux fenêtres , certains avec un téléphone pressé contre l'oreille .

Soudain , des sirènes hurlent , les gyrophares éclairant les bâtiments autour de leurs lueurs rouge et bleu alors que les véhicules se stoppent  au deux extrémités de la rue , entourant les quatre ex-captifs . Deux agents sortent , des armes de points à la main , évaluant la menace que représente les adolescents . Dans un mouvement de réflexe défensif , le jeune femme surnommée Bloody Cheer attrape sa propre arme et la pointe devant elle , le cran de sécurité retiré , son doigt sur la gâchette , prête à faire feu à la moindre seconde .

L'un des deux gardiens de la paix vêtus de leurs uniformes officiels , sort un mégaphone et hurle à l'intérieur. 

- Lâchez vos armes .

Les trois adolescents lâchent des regards insistants à Kimberly qui refuse d'obtempérer , resserrant la prise de ses doigts sur le métal de son arme car elle se souvient que ce sont des hommes en uniforme de force de l'ordre qui exécutaient les rafles de jeunes pour les emmener dans l'enceinte de la colonel Pria . Les hurlements des sirènes continuent de résonner dans la rue alors que Peter regarde son ancienne voisine de cellule , la suppliant de ses yeux de chiots . 

Elle détourne son attention une demie-seconde des hommes qui les entourent et dont les armes de poings sont pointés sur eux , les canons dans leurs directions quand l'un d'entre eux la plaque contre le capot de l'un des véhicules , sa petite taille l'empêchant de toucher le sol alors que l'un des agents de police lui bloquent les bras dans le dos . Elle tente de se rebeller , donnant des coups de pieds dans tous les sens , les pleurs terrifiés d'Olivia lui parvenant aux oreilles , sa joue écrasée fortement contre la carrosserie du véhicule , son arme envoyée loin de sa portée. 

Elle sent le froid du métal des menottes enserré ses poignets fins alors que les lumières des gyrophares attirent la foule curieuse . Soutenue par Jasper , la seule blonde du quatuor est prise d'un nouveau vertige , elle tente de se rattraper au bras du garçon mais le manque de quelques millimètres et s'effondre sur le goudron dans un petit cri  de détresse . Les quatre ex-captifs sont encerclés par les forces de l'ordre , l'une d'entre eux écroulée sur la chaussée alors qu'une autre est coincée contre le capot de l'un des véhicules bruyants de la police new-yorkaise .