Chapitre 14 : Demi-Vérité

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— Chapitre ni relu, ni corrigé. Fautes présentes ⚠️



L'heure des aveux, mais aussi des souvenirs refoulés.

~*~

Marinette

Je recommençais à me retourner vers mes tourments, et toute la peur qui me rongeait depuis un an se réveillait et transperçait d'un coup d'épée mes défenses affaiblies par le mal du cœur. Malgré la confiance aveuglante que j'infusais en l'avenir, je n'arrivais à cesser de craindre les conséquences du passé. Toujours aussi lourd était le poids de mes souvenirs ainsi que des erreurs qu'ils dessinaient.

Plus le temps avançait et plus notre vie se chargeait. Elle empruntait un sens, à travers plusieurs choix qui ne faisaient souvent, que de nous détruire. Cela assassinait ma douleur, pour la réduire en charpie. L'éliminer était l'effacé et permettre à l'illusion de son vécu de se confondre à sa disparition. C'était aussi malsain, qu'un mensonge. Et moins pesant qu'un meurtre.

Malgré la détermination dont je faisais preuve pour me refuser à omettre mes faits et mes gestes, j'osais dire que je me voilais complètement la face sans honte. Et par-dessus le marché, j'extériorisais mon orgueil derrière de tendres sourires bourrés de sincérité. Je mentais si bien, que cela me terrifiait. Mes illusions se mélangeaient tellement bien à mes certitudes, me poussant bientôt à remettre en doute toute la personne que j'étais.

Le mensonge qu'était mon bonheur, se comparait à une poupée posée sur une étagère, heureuse de ne pas avoir atterri, après toutes ces années, dans une déchetterie. La souffrance me faisait si mal, qu'elle me fendait, quand je me permettais d'y songer, la poitrine en deux. De ma vie, j'avais osé trop aimer, donner plus que ce que je n'avais. J'offrais mon amour comme la pluie tombait, sans jamais rien demander en retour. L'espoir qu'un être qui m'entoure ne conçoive pas de ressentir les mêmes sentiments à mon égard ne frôlait pas mon esprit. Pour moi, autrefois, dans un temps qu'à ce jour, je réalisais, le mal et toute la douleur de la vie, ne m'avais jamais atteinte tout simplement car je n'y pensais pas. J'ignorais même, presque, qu'elle puisse exister.

Et on appelait cela : se voiler la face.

Moi, je surnommais plutôt cela : s'aider à vivre.

Être gentil, était possible. Se voiler la face sous prétexte de fuir un bonheur que nous pensions, n'était que le fruit de personnes faibles refusant indéniablement la puissance de leur affection. Apparaissait alors, au fond de mon cœur, une pointe de gêne empoisonnée d'un malheur noir, décoré de cendres. Mes douloureux souvenirs s'appuyaient, une nouvelle fois, sur ma cicatrice qui s'acharnait à contraindre ma guérison à l'exil.

— Ce n'est plus séparé que nous affronteront Sans-Cœur la prochaine fois, mais ensemble. Annonçai-je en me reculant. Les bras toujours enroulés autour de son cou, je décidais d'à nouveau lui faire face dans les yeux. Alors, est-ce que tu accepterais de... venir ce soir ? Lui demandai-je d'une voix douce en l'observant tendrement.

Sous le coup de l'émotion, mon coeur avait décidé de parler et d'écarter toute logique que mon cerveau aurait pu prétendre.

— Bien sûr que je viendrais. Je te suivrais jusqu'au bout du monde s'il le fallait. Avoua-t-il sur un ton doux qui me fit poser une main sur sa joue, avec un sourire que je ne pus m'empêcher d'avoir.

Adrien et ses promesses que je croyais toujours, malgré tout.  

Prendre conscience que la personne pour qui nous pourrions mourir était celle qui ne cessait de nous décevoir, amenait à nous damner. J'existais quand il n'était pas là, mais en sa présence, je me sentais vivante. Exister et vivre restaient deux synonymes très distincts. L'un décrivait, la masse corporelle, l'autre l'état moral et psychologique. Quand on existait sans vivre, comme c'était mon cas, il s'agissait de regarder la vie défiler et de la laisser nous emporter sans bouger. La vie continuait à s'éloigner et elle acheminait son chemin alors qu'on restait blême et sans vie.

Haute Tension Où les histoires vivent. Découvrez maintenant