[Partie 1] Chapitre 8 :

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Carlos avait repris sa vie d'avant. Comme plus personne ne voulait de lui à Natilma, sur Psöryos, il n'avait plus rien à y faire. Cela faisait maintenant presque deux mois, qu'il était rentré chez lui, en Espagne, où il avait retrouvé sa mère, Alma, ainsi que son frère jumeau, Alvaro. Son vrai frère, pas Zachary.

Il s'était réinstallé dans sa chambre où il avait repris ses marques et ses anciennes habitudes. Néanmoins, retourner au lycée aurait été un fléau auquel il ne voulait pas encore penser.

Étant donné que son renvoi avait eu lieu au moment des vacances scolaires, il ne s'était pas encore décidé à avouer à sa mère ce qui s'était passé. D'ailleurs, au moment où il en parlerait, il faudrait qu'il ait préparé un mensonge crédible. Sa famille proche n'ayant aucun pouvoir magique, personne ne connaissait l'existence de ce monde parallèle dans lequel étudiait l'adolescent. Tous le croyait dans un lycée de sport-étude spécifique en Allemagne.

C'était Alen, la sœur d'Alma, et donc la tante de Carlos, qui avait compris qu'il était Pyrokinésiste, comme elle. Elle s'était occupée de tous les détails, étant une Sortiliste aguerrie. Elle l'avait emmené à Psöryos et l'avait présenté à la communauté des Sortilistes. C'était elle qui avait vanté les mérites de son neveu aux membres de la Clé Ensorcelée et qui l'avait ensuite entraîné dans leurs sombres magouilles. Alen était la seule Sortiliste dont Carlos recevait encore régulièrement des nouvelles. Mise à part la dernière lettre de son ancien frère d'arme, Zachary, le jeune homme n'avait aucune nouvelle de ses anciens amis, ni même du reste du monde de Psöryos.

Mis à part d'Alen, encore une fois. Chaque semaine, sa tante lui envoyait une courte lettre lui contant les projets de son groupuscule.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'un beau jour, il la découvrit sur le seuil de leur maison, un sourire aux lèvres. Mais il ne se leurra pas ; dès le premier coup d'œil, l'adolescent décela le regard triste de sa tante, trahissant l'imposture de son grand sourire.

Tout comme sa mère, sa tante était de taille moyenne, à la peau légèrement mate. Elles possédaient toutes deux une chevelure aussi sombre que la nuit. De longs cils noirs mettaient en valeur les grands yeux bruns d'Alen, soulignés d'un trait de maquillage. Elle portait une robe virevoltante rouge, de la même couleur que la légère touche de poudre qui recouvrait ses pommettes saillantes. Elle retira les chaussures à talons noirs qui pesaient à ses pieds avant d'entrer dans la maison familiale.

L'habitation avait appartenu à la grand-mère des deux femmes et n'avait pratiquement pas changée. Assez grande et relativement imposante, elle ne possédait en revanche pas de jardin mis-à-part une cour dallée de pierres blanches. Au rez-de-chaussée ne se trouvaient qu'une large pièce de vie ainsi qu'une arrière-cuisine correctement garnie. Dans un angle se tenait un bel escalier en bois clair menant au premier et seul étage. Quatre chambres de taille raisonnable divisaient la mezzanine, possédant chacune leur salle-de-bain personnelle.

Une petite chambre d'ami faisait face à la plus grande de toutes les chambres, celle d'Alma, la matrone du foyer. De chaque côté se trouvaient les chambres de chacun de ses fils, Carlos à gauche et Alvaro à droite.

La relation des deux garçons semblait très compliquée, ils passaient leur temps à se disputer. De plus, le fait qu'ils possèdent le même âge et que de nombreuses personnes les confondent à cause de leur ressemblance flagrante n'améliorait rien à ces conflits ; ils détestaient être pris l'un pour l'autre. Cependant, leur mère était parvenue à leur transmettre ses goûts pour le flamenco, la musique espagnole ou encore des œuvres cinématographiques dans les déserts d'un bon western. Grande amatrice culinaire, Alma aimait concevoir pour ses enfants de bons petits plats tous plus délicieux et originaux les uns que les autres.

Octo/ tome 2 • L'appelWhere stories live. Discover now