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   Leur discussion traine en longueur et je ne sais pas pourquoi mais l'un des deux flics a une dent contre moi et il insiste pour que j'aille au poste et qu'on fasse révoquer ma conditionnelle. Il me déteste, ok je l'ai fait courir mais merde ce n'est pas une raison pour me pourrir la vie et m'envoyer en taule! Si?

" Donc vous êtes en train de nous dire que vous avez donné l'autorisation à Ghost de sortir avec ce jeune homme en pleine nuit, qu'ils sont partis sans sac et qui sont revenus ce matin seulement? Le tout sans voiture pour aller dans un quartier comme le Bronx sans protection? Je pourrais vous faire retirer votre droit d'accueillir pour ça. S'exclame le flic qui me déteste.
- Écoutez, Ghost vient de ce quartier et ce n'est pas parce que mes parents l'ont accueillie qu'elle va devenir la petite fille parfaite. Elle a un passé et des amis dans le Bronx et même dans le Queens, elle avait une soirée là-bas et Keaton a proposé de l'accompagner pour rassurer mon père. Reagan s'énerve et en sentant sa main devenir plus ferme je la lâche. Elle est partie avec ses chiens et elle est connue là-bas alors elle ne risque rien, pourquoi vous vous acharnez sur elle? C'est parce qu'elle est muette et qu'elle vient des quartiers défavorisés? Vous profitez de la situation et c'est dégueulasse. Dit il en affichant un dégoût plus vrai que nature.
- Je ne l'ai pas quitté d'une semelle et elle n'a pas fait ce tag. Vous ne vous êtes pas dit que quelqu'un voulait lui faire porter le chapeau? Questionne Keaton alors que je panique, ce n'est pas du tout comme ça que ça devait se passer. Les flics devraient déjà être partis.
- Qui ferai ça? Demande l'autre policier.
- Vous n'avez qu'à rechercher #Gohst. Lui réponds Keaton d'une voix froide. C'est clairement de l'harcèlement depuis qu'elle est à Staten. Il ajoute en leur montrant son portable.
- Et comment vous expliquez le fait qu'elle aient les mains recouvertes de la même peinture que celle pour faire les tags? Questionne le flic pourri, je me crispe, on n'a pas réfléchi à cette question, je suis morte.
- Elle a fait ma cabane. Intervient Bonnie d'une toute petite voix derrière moi.
- Ta cabane? S'interroge le flic.
- Dans le jardin, Ghost l'a entièrement repeint comme le voulait notre fille pour son anniversaire. Confirme Angela. Cette petite vient de me sauver la mise.
- Mais alors pourquoi être partie en courant quand on est venu vous chercher? Me demande le flic sympa en me fixant.
- Elle ne parle pas, elle aurait été incapable de vous dire tout ça, vous lui auriez mis la pression et elle aurait paniqué. Explique Clay. Elle a vraiment eu une vie compliquée et vous savez, je pense qu'avec l'éducation de base en ayant grandi dans le Queens et le Bronx, on n'a jamais dû lui apprendre que ce n'est pas une obligation de fuir la police. Il ajoute en rigolant alors que je souris discrètement. C'est vraiment l'éducation de base de fuir les flics dans le Bronx et le Queens. Tu te barres en courant si tu les croises, même si tu n'as rien à te reprocher.
- Bien, on va mener l'enquête sur votre imitateur mais on vous garde à l'œil alors faites attention. S'exclame le flic pourri en se levant."

   Je fais rapidement demi-tour et monte dans ma chambre en courant. J'ai toujours aussi froid, je n'arrive pas à me réchauffer. J'entends encore les flics et mes nouveaux parents d'accueil parler puis la porte d'entrée claque. Je me réfugie sous ma couette et Orphan monte sur mon lit pour venir se coller dans mon dos comme une bouillotte. Je me réchauffe peu à peu et je finis par m'assoupir. Cette journée a été longue et épuisante.

...

   Il fait nuit, l'air est glacial vu que c'est la tempête et qu'on est le soir de Noël. Je suis pieds nus, en tee-shirt et je suis frigorifiée. Je n'ai pas été gentille, j'ai parlé sans qu'on me dise de le faire.
Monsieur Weller n'était vraiment pas content pourtant je n'ai dit que la vérité, il boit trop mais il m'a dit que c'était de ma faute parce que je n'étais qu'une sale pétasse d'orpheline qui n'écoute pas. Je ne sais même pas ce que ça veut dire pétasse mais je suppose que ça ne veut pas dire que je suis une gentille fille.

   Il m'a puni, il m'a mis une grosse claque qui m'a chauffé la joue avant de prendre sa cigarette et de l'écraser sur mon bras. Il fait toujours ça, ça me brûle toujours et après j'ai des petits ronds qui me font mal. J'en ai quinze et avec celui-là ça fera seize. Puis il m'a mis dehors sans mon manteau en me disant que c'était par gentillesse qu'il me laissait rentrer dans la maison mais que je ne le méritais pas aujourd'hui alors je ne rentrerai que demain.

   J'ai froid, mes dents claquent et mon bras me fait mal. Pourquoi ma vraie maman n'est jamais venue me chercher ?

...

   Je me redresse d'un coup, mon bras me démange et par réflexe je pose ma main dessus pour couvrir les traces mais la sensation sous ma paume me répugne et je me lève d'un bon pour aller vomir dans la salle de bain.

   Je panique complètement, je n'arrive pas vraiment à me situer, la pièce tourne autour de moi et j'ai froid, je suis même frigorifiée comme lorsque je passe une nuit de tempête d'hiver dehors. J'entends un aboiement et un truc me pousse gentiment la main mais je me recroqueville et mon estomac se vide de nouveau. Aidez moi!

   D'un coup une porte s'ouvre et une main vient se poser délicatement dans mon dos. Je lève les yeux et croise ceux de Reagan, mes larmes se mettent à couler, je ne suis plus chez les Weller, je suis chez les Dilaurentis.

   Je suis en larmes, gelée et à moitié allongée sur le sol des toilettes et en face de moi Reagan est torse nu avec seulement un bas de jogging, les cheveux en pétard et des petits yeux tout endormi, il me fixe gentiment puis m'aide à me relever.

" Qu'est-ce qui se passe Wildy? Il me demande gentiment et je secoue la tête. Je ne veux pas en parler. D'accord, j'ai compris. Retourne te coucher, il est deux heures du matin et viens me voir si tu as besoin d'un truc. Il ajoute en parlant doucement."

   Il retourne dans sa chambre alors que je reste debout comme une abrutie, je me décide à retourner dans ma chambre et comme d'habitude je retranscris avec le plus de précisions et de détails la scène qui s'est jouée sous mes paupières. Je mets pratiquement deux heures avant de le finir et j'ai beau tourner et tourner, je n'arrive pas à dormir.

   Je soupire et me lève, je jette un coup d'œil dans la salle de bain et la curiosité me pousse à aller dans la chambre de Reagan. J'ai besoin que quelqu'un veille sur moi. Je m'allonge dans son lit, en me maintenant à l'écart pour qu'il ne me touche pas, et reste là à le fixer pendant qu'il dort comme un bébé. Finalement le sommeil a raison de moi et je m'endors.

GhostWhere stories live. Discover now