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   Ce sont des murmures qui me sortent de mon sommeil. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux, je suis fatiguée à cause de ma mauvaise nuit et en plus je ne me sens pas bien du tout, ce qui n'est pas étonnant vu que je n'ai rien dans le ventre après avoir tout vomi en plein milieu de la nuit.

" Mais qu'est-ce qu'elle fout dans ton lit? Demande la voix que je reconnais comme appartenant à Keaton.
- Pas la moindre idée, elle n'était pas là quand je me suis rendormie en plein milieu de la nuit. Répond Reagan. Je suis dans son lit? Pourquoi?
- Qu'est-ce que tu racontes? Soupire Keaton. C'est vrai que je suis venue dormir dans le lit de Reagan hier.
- Elle m'a réveillé en plein milieu de la nuit alors qu'elle dégueulait toutes ses tripes dans les toilettes. Elle avait l'air affolée et mal en point mais comme d'habitude elle n'a rien dit alors je suis retourné me coucher, seul. Lui explique Reagan en essayant de comprendre ce que je fous dans son lit.
- Tu penses qu'on doit la réveiller pour qu'elle vienne en cours ou pas? S'inquiète Keaton.
- Franchement non, il faut que je parle à ma mère de son comportement, elle ne va pas bien. Peut-être que mes parents pourront l'aider? Déclare Reagan alors que j'ouvre brusquement les yeux. Je suis toujours dos à eux mais il faut que je trouve un moyen de lui faire comprendre qu'il ne doit surtout pas faire ça.
- C'est une mauvaise idée, je ne pense pas qu'elle soit d'accord avec cette idée. Rétorque le beau mec aux yeux verts.
- Alors quoi? Je la laisse sombrer, ne rien avaler? Je ne peux pas la laisser dans son état. Elle va mal Keaton. S'énerve Reagan. Pour la discrétion on repassera.
- Ne fais pas ça Reagan. Si elle voulait que ça se sache, elle le dirait elle-même. Soupire Keaton.
- Elle ne parle pas Keaton, comment elle ferait si elle le voulait? Réplique Reagan.
- Elle sait se faire comprendre. Demande lui avant d'aller parler à ta mère. Elle est assez grande pour faire ses choix et je pense sincèrement qu'elle ne veut pas que tout le monde soit au courant de ses problèmes personnels. Répond doucement Keaton alors que je souris. Comment fait-il pour toujours comprendre ce que je pense sans que je fasse quoique ce soit?
- Je ne sais pas Keaton, ce n'est pas parce que toi tu ne veux pas parler de tes problèmes familiaux avec ta sœur et ton père que c'est forcément son cas. Lui fait remarquer son ami alors que je fronce les sourcils. Des problèmes familiaux?
- Rien à voir avec moi Reag, je te demande juste de lui poser la question. Et ne parle plus de mes problèmes. Ordonne Keaton d'une voix glaciale alors que je décide de me lever du lit.
- Wildy est-ce que... Reagan commence à me poser une question mais je le fusille du regard et secoue négativement la tête."

   Je retourne dans ma chambre pour me préparer. Je n'ai rien de mieux à faire que d'aller en cours... à moins que je me décide à retourner voir Santinachi, le tatoueur du Bronx. Ça c'est une bonne idée, mais ça veut dire qu'il faut que je passe chez Archie et ça c'est la pire idée du siècle.

   Archie c'est le fils de la dernière famille d'accueil qui m'a accueilli, c'est lui qui m'a fait entrer dans le trafic de drogue, les petits deals quand j'avais besoin d'argent. Il m'a hébergé pendant quelques mois mais c'est quelqu'un d'impulsif qui m'a défiguré plus d'une fois parce que je n'avais pas vendu assez mais je n'avais pas d'autres solutions à ce moment là. C'est d'ailleurs lui qui m'a fait la magnifique cicatrice qui court le long de mon cou et de mon épaule.

   Au point où j'en suis aujourd'hui, je peux bien passer deux petites heures de merde en plus. Je nourris les chiens et file sous la douche. Je m'habille d'un jeans avec les bretelles qui tombent, mon éternelle paire de boots, un débardeur échancré et ma veste en cuir.

" Bronx. J'appelle le chiot."

   Je l'appelle plusieurs fois, puis je fais de même avec Wild et Queens. J'entends les gars quitter la maison ainsi que madame Dilaurentis. Je descends prendre mon petit-déjeuner en compagnie des chiens tout en continuant d'appeler les chiots pour les habituer. Wild se reconnaît et je suppose que c'est parce que Keaton l'a déjà habitué un minimum.

   J'entends la petite voix de Bonnie appeler Bronx dans le couloir menant au bureau de son père. Le temps que j'avale un café et deux pancakes en faisant un tour sur les réseaux sociaux, la petite blonde joue avec les chiots. Ils se reconnaissent plutôt bien même si ce n'est pas parfait et ils répondent directement quand je les siffle, ils copient sur les grands alors je vais pouvoir les emmener.

   Je siffle les chiens et ils viennent directement se mettre à mes pieds. Bonnie me demande où je vais et je lui fais un clin d'œil qui la fait glousser avant de quitter la propriété des Dilaurentis.
   Je me dirige tranquillement vers la station de métro, on est en plein milieu de la matinée et ce n'est que lorsque je passe devant le lycée que je me rappelle qu'il y a une pause à cette heure là. Absolument tous ceux qui sont devant le lycée et sur le parking me fixent.

   Les chiots partent en courant vers le lycée alors que je soupire et m'approche pour les récupérer. Keaton vient vers moi en attrapant son chien et lève un sourcil alors que Reagan essaye d'attraper Queens et que Rick et Ander courent après Bronx qui zigzague entre les lycéens à toute vitesse.

   Je siffle et Shot aboie d'un coup sec, c'est une combinaison gagnant vu que mes chiots reviennent vers moi et que Keaton est obligé de poser le sien pour qu'il vienne aussi se coller dans mes pattes.
   Je ne perds pas de temps, je n'aime pas qu'on me regarde et qu'on me juge comme ils sont tous en train de le faire. Je continue mon chemin à travers le parking en direction du métro mais Keaton m'interpelle. Je soupire mais me retourne quand même, je ne voudrais pas qu'il se ridiculise et qu'il perde son image de bad boy qui fait tomber les filles comme des mouches.
   Je rigole toute seule alors qu'il me demande où je vais avec son chien et je lui souris avant de hausser les épaules. Il sait où je vais, il n'y a pas quinze endroits où je peux me rendre.

   Il me sourit, ainsi que Reagan qui sait également que si j'ai quitté la maison ce n'est pas pour m'éterniser dans Staten. Les deux ont l'air inquiet même si Keaton le cache mieux. Je les fixe essayant de leur faire silencieusement comprendre que je vais bien et Keaton me signe le plus discrètement possible de rapporter de la weed. Je rigole et alors que je tourne le dos, un mec qui fait surement parti de l'équipe de baseball me crie qu'il peut m'accompagner pour assurer ma protection. Je souris même si il ne peut pas me voir et lui montre mon majeur en faisant signe à mes deux gros chiens de se retourner en montrant les crocs puis je quitte définitivement le parking avec mes cinq chiens, direction le Bronx.

GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant