Chapitre XVII

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*Si tu devais choisir*

Deux jours. Ils s'étaient laissés deux jours avant d'appeler les Avengers. Deux jours, à être ensemble, à tout faire, à ne rien faire. À danser comme des fous, à casser des assiettes dans leur joie furieuse. À faire l'amour tendrement et violemment. À regarder le soleil se coucher et le soleil se lever. À faire des plans sur la comette. À s'imaginer se lever à l'aube sur les plages asiatique et courir à la mesure de leur espoir.

Ode cousu sur un petit bout de tissu blanc une tasse de café décorée de dessins aztèques, celle qu'elle prenait toujours, tous les matins et soirs. Elle cousu cette petite tasse miniature et la donna à Tony.

- Je te la prête, je veux que tu reviennes me la rendre, lui avait-il.

Pour qu'il la garde sur lui quand il partira. Parce qu'il allait partir. Parfois il la regardait en coin avec ses yeux sérieux qui savaient le départ prochain. Il essaya d'imaginer ce qu'elle ferait sans lui, comment elle serait. Il trouvait ça un peu triste, de l'imaginer seule à la fenêtre dans son petit appartement. Mais ça lui plu aussi de l'imaginer comme ça, de savoir que quelqu'un l'attendait. Il regardait alors son pendentif, et il se dit qu'il n'était pas la seule personne qu'elle attendait.

Tony et les Avengers devaient aller dans leur QG pour tout organiser. Avant ça, ils devaient venir pour aider Tony à transporter son matériel.

C'est ce qu'ils firent, deux jours après, quand Tony les appela. Ils étaient entré le visage déterminé, ils avaient tout de suite suivi les directives de Tony sans prêter attention à Ode. Sauf Scott Lang qui vint automatiquement la saluer. Il discuta un peu avec elle jusqu'à ce que les autres lui gueulent dessus parce qu'il ne foutait rien.

- Vous devez me le ramener, ordonna Ode en désigna Tony.

- Je ferai tout pour, sourit Scott.

Il lui mit amicalement la main sur l'épaule avant de partir aider au déménagement. Elle les regardait faire avec une certaine angoisse. Puis son regard se posa sur Clint. Elle se souvint de ce qu'elle lui avait dit, l'histoire du fermier. Elle voyait son sourire plein d'espoir, c'était presque arrogant. Elle pensa à Blaise. À tout le mal qu'il avait causé, qu'il lui avait causé, sa cruauté désespérée, son malheur qui n'excusait rien. Elle ne pu s'empêcher de lui en vouloir, à Clint, malgré tout, elle trouvai ça injuste qu'il soit lavé de tout comme ça. Alors elle trouva la fin de l'histoire que lui avait réclamé Clint.

Elle choisit un moment où il était isolé des autres, portant un carton lourd qu'il déposa dans le salon pour se reposer, et elle s'approcha de lui.

-Ode, quel plaisir de vous revoir, Dit-il.

Elle trouva son bonheur arrogant, ça ne lui plu pas trop, alors elle attaqua directement :

-Vous m'avez demandé quelle était la fin de l'histoire du fermier.

Un peu interloqué, il répondit :

- C'est vrai.

-Alors voilà. Après s'être arrêté de commettre des horreurs, le fermier qui n'en était plus un comprit que la mort et que le vengeance ne lui avait rien apporté. Il veut se tenir à nouveau dans la lumière, et il y met un pied. Il décide de redevenir un simple fermier, comme si rien ne s'était passé. Il revient à son bourg originel et reconstruit sa ferme qui avait brûler. Mais bientôt il se rendit compte que tout avait changer. Il vit se balader des orphelins ou des veuves eplorées et il se souvint de leur visage. Puisque c'était lui qui avait rendu l'épouse veuve et le fils orphelin. Tout son village portait la trace de sa fureur passée avec désolation. Ils regardaient les conséquences de ses actes et comprit que sa ferme brûlée n'était pas une excuse pour répandre la misère. Peu importe qui il voulait être, peu importe sa rédemption, les veuves resteront veuves et les enfants orphelins. Il comprit qu'il ne pourrait plus jamais redevenir un fermier, que la lumière ne voulait pas de lui. Il n'y avait pas de pardon pour les hommes comme lui. Alors il quitta son village pour traverser le pays, mais il n'y vit que la désolation qu'il avait laissé. Il avait été banni de ce monde par les âmes qu'il avait prises et par celles qui étaient restés les pleurer. Il loua un studio insalubre à Brooklyn. Là, il se rendit compte qu'il n'avait jamais pris le temps de dire au revoir à sa famille. Coincé entre quatre murs, il pleura sa famille et celles des autres et il se pleura lui dans l'obscurité de son logement jusqu'à ce qu'il parte.

Les yeux grands ouverts, Clint n'en revenait pas que des mots si durs soient sortis si facilement d'une si jolie bouche. Il n'était pas idiot, il sentait l'agressivité dans le regard d'Ode, il n' avait pas besoin de la comprendre, elle était là.

- C'est une fin bien triste, remarqua t-il.

- Vous trouvez ? Je trouve que ça ne change pas grand chose, les morts restent morts et ceux qui les pleurent les pleurerons toujours. Que le fermier soit heureux ne change rien.

- Alors pourquoi ne pas le laisser vivre en paix ?

Ode fut bouche bée, elle ne s'était pas attendu à ce qu'il réplique, et surtout pour qu'il lui pose une colle. Pourquoi Ode, hein ? Parce que c'est juste, parce que c'est le retour du bâton, c'est ce qui devrait se passer. Qui était-elle pour dire ce qui était juste ou non, pour faire la morale ? Elle qui avait avait l'habitude de la pitié, de pardonner, se trouva soudain bien dure.

Mais alors elle vit dans le regard de Clint qu'il ne lui demandait pas son avis, non, il la suppliait. Comme s'il lui demandait l'autorisation de vivre en paix, parce qu'il ne pouvait pas se l'accorder tout seul. Ils avaient tout les deux torts. Clint ne pouvait recevoir la rédemption de la part de quelqu'un d'autre, et Ode ne pouvait pas décider si elle la donnait ou non. Elle s'en rendit compte et eu presque pitié d'eux deux.

-Je crois que seul lui décide de ça. Même s'il ne peut pas, murmura t-elle.

Clint lui fit un petit sourire gentil. Il comprit. Il prit un autre carton et sortit le déposer sous le regard presque hypnotisé d'Ode. Du coin de l'œil, Tony la regardait. Elle était comme une poupée désarticuler à qui on enlevait le décors.

Tout fut terminé en peu de temps, ils étaient déjà prêts à partir. Il était temps de dire au revoir à Ode, dans un ton d'espoir d'un à bientôt mais avec l'ombre d'un adieu.

- Je te téléphonerai. Je te dirai quand nos nous seront prêts à retourner dans le passé.

-Écris-moi plutôt. J'aime les lettres.

- Je t'écrirai alors.

- Puis tu reviendra.

- Je reviendrai, et ton garçon sera là, tout le monde sera là. Je sonnerai à ta porte, j'aurais les cheveux coupés et je serais bien habillé, je te rendrai ta tasse, tu me feras entrer, et je resterai.

Ode hocha lentement la tête. Elle ne savait pas bien comment agir, elle craignait que ce soit des adieux, mais elle espérait que ce ne soit qu'un revoir. Et puis elle ne savait pas quoi dire, elle avait l'impression que ses mots s'entrechoquaient dans sa gorge et aucun n'arrivait à arriver jusqu'à sa bouche. Elle alors répondit simplement mais sincèrement.

-Ce serait parfait.

- Et ce sera.

Il l'embrassa et la serra dans ses bras. Lui aussi était terrorisé. Il craignait que quelque chose arrive à Ode. Il craignait de ne pas revenir, il ne pouvait pas laisser Ode. Dans la chaleur de ses bras, Ode se rendit compte à quel point elle s'y sentait bien, que le creu de ses bras étaient son chez elle. Les larmes lui montèrent aux yeux et les mots sortis tout seuls de sa bouche

- Tony, si tu dois choisir entre l'univers et toi, choisis toi, pense à moi.

Il vit ses petits yeux inquiets. Il lui pardonna ces mots, cette faiblesse, cette égoïste lâcheté. Il lui caressa la joue.

-Je te choisirai toi, répondit-il.

Elle lui adressa un petit sourire inquiet et soulagé. Il ne voulait pas la voir endeuillé mais sourire à ceux qui étaient revenus.

Elle le regarda s'éloigner, partir avec ses amis pour le QG des Avengers, fermer la porte derrière lui.

Dans le camion, Tony était toujours ému et pensait à Ode. C'était si voyant que Scott lui demanda :

- Ça ira, pour elle ?

Tony releva la tête vers lui et affirma avec un air rêveur :

- C'est Ode, elle sera triste pendant un moment, mais je suis sûr qu'en fin de compte, elle ira bien.

Scott ne pu s'empêcher de sourire un peu. Cette confiance que Tony avait en Ode, c'était à la fois tragique et si heureux.

Le souffle d'Ode était le seul dans la tour. Elle resta immobile, prise dans le silence. L'absence résonnait partout dans cet espace trop grand. Elle l'attrendait oui, mais pas ici.

Elle comprit qu'il était finalement temps qu'elle rentre chez elle.

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 Ode Aux Ascenseurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant