Chapitre II

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* Les bandages sales*

Avec la plus grande douceur et la plus grande prudence, elle lui retirait un à un les bouts de verres avec une pince à épiler.

Il y avait une barrière qui s'était enlevée entre eux. Il lui tournait le dos, et elle en prenait soin. Elle debout, lui assis, il avait l'impression d'être à sa merci. Mais elle n'avait pas une aura inquiétante, au contraire, elle dégageait une tranquillité apaisante.

- Vous ne m'avez pas dit votre nom.

- Ode.

- Ode ?

- C'est exact.

Sans savoir pourquoi, il eut l'impression qu'aucun autre nom ne pouvait lui convenir. Qu'elle ne pouvait que s'appelait Ode.

Il respirait lentement, il ne ressentait aucune douleur. Ils ne se parlaient pas. Le silence qu'il avait tant détesté, il le savourait avec elle. Comme un baume. Elle était un baume. Mais il n'était pas une plaie, il était bien pire que ça, il était une blessure mortelle. Un baume reste un baume, c'était agréable, chaud, doux, apaisant. Elle était tout ça.

- Dans cette tour fermée, vous devez vous sentir piègé et seul, remarqua t-elle.

- C'est bien pire que ça, murmura t-il.

Il ne fit pas attention à  ses mots, il était dans cet état presque hypnotique. Mais Ode écoutait.

Elle désinfecta les blessures et entoura le haut de son corps nu d'un long bandage. Alors qu'il était presque hypnotisé par la douceur de ses mains en contact avec sa peau, elle le ramena brutalement à la réalité :

- Qui est cette personne, sur la photo ?

Automatiquement, le regard de Tony se posa sur le cadre posé sur son bureau. C'était une photo de lui et Pepper, juste après lui avoir demandé de l'épouser. Elle avait un sourire éclatant et montrait sa bague au photographe alors que Tony la tenait amoureusement par la taille. Il pouvait toujours entendre ce jour-là, sa voix, sa joie.

C'était la seule photo de lui et Pepper qu'il avait gardé. Il ne pu regarder plus de quelques petites secondes avant de baisser son regard. Pepper avait disparu, mais celui qu'il était sur la photo aussi.

- Ma fiancée, hum, on avait prévu de se marier, mais elle est.... elle s'appelait Pepper.

Il était bien content de tourner le dos à Ode, il n'aurait pas supporter voir sa mine désolée, comme tous les autres, alors qu'ils ne comprenaient pas ce qu'il traversait.

- Elle était très jolie, fit-elle.

Il fut un peu interloqué, elle n'avait pas sortit des banalités, des condoléances vides. Au lieu de ça, ses mots avaient fait ressortir en lui les souvenirs du visages de Pepper qui lui souriait. Il admira sa beauté dans ses souvenirs, ses tâches de rousseurs, ses lèvres qu'il dévorait, et ses yeux. Sans s'en rendre compte, un petit sourire rêveur se dessina sur son visage. Quand il s'en rendit compte, il fut surpris par ce sourire fugace qui disparu.

- Vous n'avez pas idée, souffla t-il.

Elle l'avait fait sourire. Même si ce n'était qu'une seconde. Il eut un peu peur de ce pouvoir qu'elle avait sur lui. Pour la première fois depuis longtemps, il avait pensé à Pepper avec un doux bonheur rêveur, non une atroce douleur.

Qu'on ne s'y trompe pas, ça ne voulait pas dire qu'elle était insensible à cette mort, au contraire, elle l'avait sentie au moment même où elle était entrée. Elle savait juste manier les mots et savait composer avec les sentiments des autres. Bien trop même, ce qui fit ouvrir les yeux de Tony.

 Ode Aux Ascenseurs Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang