XXXIV

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Je sors de chez Awa, je dois aller voir un avocat qui a accepté de prendre en charge mon dossier. Je n'ai pas donné trop de détails, notamment sur le nom d'époux, parce que si je dis Meral, ils vont me poser des milliers de question, et surtout trouver que je suis la femme d'Enes Meral. Ils vont finir par le savoir, bien évidemment, mais j'aurais au moins le temps de leur expliquer que j'ai vraiment besoin de ce divorce. Oui, je suis déterminée. J'y vais à pied bien évidemment, je ne peux pas me permettre de prendre un taxi, je dois m'en sortir comme ça. Peut-être que quand je vais déménager, je pourrais même me permettre d'avoir une voiture. Qui ne risquera pas d'exploser cette fois-ci.

J'arrive devant le cabinet, je rentre à l'intérieur, je pars dans la salle d'attente et le stresse monte d'un coup. Je ne dois pas stresser, bien au contraire, je dois être soulagée de pouvoir me débarrasser de lui. Oui... Je vais mettre fin à tout ça. Je touche là où je suis censée avoir mes bagues, je ne porterai plus rien ici. La porte s'ouvre, une femme sort et elle m'appelle, je me lève pour aller lui serrer la main. On rentre dans son bureau et elle me fait signe de m'asseoir.

« - Maria Maden, c'est ça ? Je hoche la tête. Vous m'avez dit que vous voulez divorcer. Votre époux ne le veut pas ?

- Non.

- Pourquoi vous voulez divorcer ?

- On... On ne s'entend pas bien. Et... Il y a de la violence aussi.

- Je vois. Vous pouvez peut-être l'appeler et je pourrais le convaincre pour signer quelques papiers.

- Non, c'est impossible. Elle hoche sa tête et elle ouvre le dossier.

- Pouvez-vous me donner son prénom et son nom, s'il vous plaît ?

- Enes Meral. Elle lève sa tête vers moi d'un coup. Je sais que c'est compliqué, mais s'il vous plaît, j'ai besoin de ce divorce.

- Je... Elle se racle la gorge. J'ai un peu entendu les histoires qui sont arrivées. On nous a prévenu pour le divorce, je... Je ne suis pas en mesure de...

- Je me suis faite battre, humilier, insulter. Je ne peux pas continuer ce genre de vie où on ne me fait pas confiance et où je risque de me retrouver dans ce genre de situation.

- Je comprends mais... Vous savez quoi, je vais vous rediriger vers un collègue qui est assez fou pour accepter cette affaire. Il s'en occupera bien. Je vais l'appeler, vous permettez ? »

Je hoche la tête, elle se lève et elle attrape son téléphone. Bon, au moins j'aurais quelqu'un. Elle parle à voix basse, je ne comprends rien à ce qu'elle dit, elle finit par raccrocher et elle revient s'asseoir avec un petit sourire.

« - Il a accepté. Je soupire et elle prend son stylo. Je dois juste lui fournir un dossier avec quelques informations.

- D'accord. »

Elle me pose quelques questions, elle écrit ensuite quelque chose sur un papier et elle le met dans une enveloppe qu'elle ferme. Elle prend un petit papier où elle écrit une adresse, elle me le donne avec l'enveloppe, je la remercie, je me lève et je lui serre la main avant de partir. Je sors de son bureau puis de son cabinet, j'allais taper l'adresse qu'elle m'a donné sur le GPS de mon téléphone, mais quelqu'un m'attrape le bras. Je lève ma tête vers cette personne, en voyant Mero je suis très étonnée, lui il est assez énervé.

« - Qu'est-ce que tu fous là ?

- Lâche mon bras. Il se rapproche un peu plus de moi.

- Tu veux divorcer sans même m'en parler. Et tu pensais que je ne le saurais jamais ? Tu penses vraiment que quelqu'un va accepter de prendre une affaire où il y a mon nom ?

CriminelWhere stories live. Discover now