LXXXIII

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Je suis en train de ranger les affaires d'Enes dans le sac, il ne me lâche pas du regard, maintenant qu'il va mieux, il peut se lever pour pouvoir marcher et bouger tranquillement, et donc sortir de l'hôpital. Il réajuste son t-shirt, je vais le voir pour l'aider à enfiler sa veste, il a un grand sourire sur le visage, il est pressé de sortir d'ici et de rentrez chez lui avec moi. Après un long moment cauchemardesque, on va enfin pouvoir rentrer chez nous, comme avant.

Je le ferme le sac et je l'aide à se lever. Il en profite pour déposer un baiser dans mon cou, il est heureux, mais en sortant d'ici, je sens qu'il ne va pas l'être avec ce que je vais lui dire. Quelqu'un frappe à la porte, c'est Emirhan qui entre, il est venu récupérer le sac et s'assurer que tout va bien. Pour le moment, tout va bien. On marche ensemble, il a un bras sur mes épaules, mais pas pour marcher, ça je l'ai bien compris, il en profite juste. Tout le monde est heureux de le voir debout et en bonne forme, je fais signe aux gars de venir vers la voiture, chose qui intrigue Enes.

« - On s'est réconcilié avec Enes. Mais je ne retourne pas à la maison.

- Quoi ? S'étonne Enes. Non mais qu'est-ce que tu racontes, Maria ? Tu te fous de moi ?

- Non. Je vous avais dit que j'avais un plan. Vous allez maintenant savoir ce que c'est. »

Enes déteste entendre ça, il sait que cette phrase est le début des problèmes, il ne veut pas que ce soit le début des problèmes justement, il veut juste rentrer chez nous avec moi pour qu'on puisse se reposer et se réveiller tranquillement demain. Mais il sait bien que je ne vais jamais renoncer à ce plan, parce que je l'ai en tête depuis un moment.

Ils me regardent tous, ils écoutent attentivement, Enes n'est pas d'accord avec mon plan, ça il le montre très clairement. Quand je finis de tout leur expliquer, je le regarde. Je hoche la tête, comme pour avoir sa confirmation, mais il la secoue. Pourtant, on n'a pas le choix, ils sont tous obligés de l'accepter, sinon cette situation ne va jamais s'arranger et ils le savent très bien. Je l'aide à monter dans la voiture, je monte à ses côtés et Furki démarre avec cette colère en lui, il me jette un coup d'œil à travers le rétroviseur.

« - Je ne suis pas d'accord avec ce plan. Dit Furki en nous regardant. Et si ça tournait mal ?

- Il faut qu'on fasse attention, c'est tout. Je lui réponds mais il secoue sa tête.

- Mero, pourquoi elle a toujours des plans farfelus ta femme ?

- Je ne sais pas, pourquoi ta meilleure amie a toujours des plans farfelus ?

- Vous la fermez tous les deux. Ça va peut-être nous permettre de trouver Damien Frayes.

- Peut-être ? Je croyais que tu en étais sûr. Je pince le bras de Furki. Ah !

- Au moins, vous aurez ses gars sous la main. »

Enes n'est pas rassuré, il ne dit pas grand chose, il regarde juste devant lui. Je passe ma main dans la sienne, il tourne sa tête vers la mienne pour me regarder et il finit par me faire un petit sourire pour ensuite déposer un baiser sur mon front. On arrive chez moi, tout le monde descend, mais vraiment tout le monde, Enes enfile sa casquette, je descends avant lui ensuite je l'aide à descendre, on rentre tous ensemble chez moi, ils restent tous près des escaliers. Que le plan commence...

Je suis en train de m'occuper de quelques papiers, pendant ce temps, un groupe d'homme attend devant chez moi, et après avoir reçu l'autorisation de Damien Frayes, ils viennent jusqu'à ma porte. L'un d'entre eux l'ouvre, se croyant discret, il le fait lentement, mais j'entends tout. Je me lève et je pars dans la cuisine tranquillement, je sors la théière pour commencer à me préparer un thé. Ils montent tous, j'ai le dos tourné, l'un d'entre eux pointe son arme sur moi, mais ils n'ont même pas le temps de faire un mouvement qu'Enes et les gars sortent des chambres. Je me tourne vers eux, je vois qu'ils se sont fait entourer des nôtres. Enes vient rapidement à mes côtés et il me regarde.

CriminelWhere stories live. Discover now