Criminel

XIX

Je vais mieux, je n'utilise plus les béquilles, on m'a retiré mes points de suture aussi, tout va bien. Tout va vraiment bien, on n'a pas de problème. Je suis juste triste que mon oncle Malik et Esra soient partis, je les aime beaucoup, du coup leur absence me touche toujours autant. J'ai quand même passé une année entière avec eux, ils m'ont tellement aidé, et ils continuent de m'aider. Si j'en suis à ce stade de ma vie, c'est clairement grâce à eux.

Je suis dans la cuisine, je prépare le dîner pour ce soir. Melissa est partit faire les contrôles de son bébé avec mon frère, ils sont tellement pressés, je les comprends totalement d'ailleurs. Ma mère rentre avec Bruno, elle rentre avec des courses plein les mains, je la regarde en fronçant les sourcils et Bruno ramène le reste des courses. Ma mère regarde ce que j'ai préparé et elle souffle de soulagement.

« - Maman, tout va bien ?

- Oui, on a fait les grandes courses.

- Tu aurais dû me prévenir.

- Tu n'as plus de voiture et je ne veux pas que tu bouges trop avec cette jambe.

- Maman, je vais bien.

- Je sais, mais je m'inquiète quand même. Elle s'arrête un instant et elle me regarde longuement. Enes te parle en ce moment ?

- On se parle tous les jours. Pourquoi cette question ?

- Je m'assure que tout va bien entre mon beau fils et ma fille. Je ne le crois pas entièrement mais je ne dis rien. Ça me fait toujours aussi bizarre de me dire que tu vas quitter le foyer un jour. Encore une fois...

- Maman... Je la prends entre mes bras. On ne sait même pas quand est-ce qu'aura lieu le mariage, peut-être que ce sera dans un an, voir plus.

- C'est tôt un an. Je rigole et je lui fais un bisou sur la joue.

- Ne t'inquiètes pas, je serais toujours là avec vous. »

Elle soupire et elle me serre entre ses bras. Je me retourne quand je sens une légère odeur de cramé, j'arrive à temps heureusement. Alors que j'étais concentrée à cuisiner, ma mère me regarde tristement, je ne l'ai même pas vu, mais elle avait les yeux larmoyants, et elle est partie pour que je ne le vois pas. J'éteins le feu, ensuite je vais ranger les courses. La porte s'ouvre à nouveau, je cours parce que je sais que c'est mon frère et Melissa, elle a un grand sourire sur le visage, c'est un bon signe. Elle me montre les résultats, ça me rassure énormément. Vivre ce genre de journée m'avait manqué, sans problème, avec de bonnes nouvelles.

On est tous à table, ma mère n'arrête pas de me vanter, elle explique à mon père à quel point j'ai été investit pour la cuisine, il me regarde avec un grand sourire. Je m'assois et je regarde ma belle soeur qui n'arrive pas à enlever son sourire. Je parle du bébé à mon père, il est tellement heureux de pouvoir être grand-père, il est très très impatient.

« - On devrait acheter le lit et les affaires du bébé dès maintenant. Dit mon père et ça nous fait sourire.

- C'est tôt, non ? Répond mon frère.

- J'ai juste hâte de porter l'enfant de mon fils entre mes bras.

- Je vais être tonton moi alors. Ajoute Bruno avec un grand sourire.

- Oui, le meilleur des tontons. Mon frère lui fait un bisou sur la tête. Tu veux un neveu ou une nièce ?

- Un neveu, je veux jouer au foot avec lui. On rigole tous.

- Tant que l'enfant est en bonne santé, fille ou garçon, on s'en fiche. J'interviens et Melissa me fait un grand sourire.

- Ensuite, ce sera au tour de Maria d'avoir un enfant. »