Criminel

XXVI

Je suis devant le bâtiment de Samo, j'attends Laura, c'est la seule que je ramène avec moi pour chercher une robe. Awa travaille, donc je n'ai pas voulu la mettre dans l'embarras de ne pas pouvoir venir avec moi. J'allais inviter Sibel et Stacy, mais je préfère qu'elles passent du temps avec les gars, elles viennent de les retrouver, ça a été dur pour nous, et je peux les comprendre. Moi, je n'ai pas cette chance, même si on se voit avec Mero, ce ne sera que dans un endroit public, je ne tiens pas vraiment à m'enfermer dans une maison avec lui pour l'instant. Quand la portière s'ouvre, je sursaute un moment, mais je me ressaisis en voyant Laura, je lui fais un sourire et on se fait la bise. Je démarre et je conduis vers la première boutique que j'ai trouvé sur internet.

« - Alors, pas trop stressé ?

- Je peux mourir de stresse. On en rigole toutes les deux.

- Maria, tu es sûr de ce mariage ? Je sais que Sibel le prend mal, mais je suis sûr que toi tu ne le prendras pas mal.

- Non, je ne le prends pas mal. Je comprends ta position, ça ne fait que six mois, tout passe trop vite. En réalité, j'allais cacher ma relation à mon père parce que je savais que tout allait se passer comme ça, mais je ne voulais pas le décevoir. Sauf qu'en lui parlant de mon couple, voilà le résultat. Mon père presse les choses pour que les gens ne disent pas que Mero va me lâcher du jour au lendemain. Le père de Mero presse les choses pour que les gens arrêtent de dire que Mero n'est pas un mec sérieux et que c'est un coureur de jupon.

- Wow... C'est dur d'être de votre origine.

- Ma mère me disait ça aussi avant, elle a eu tellement de restrictions la pauvre. Et tu sais, je ne voulais pas cacher ma relation parce que j'avais peur que mon père me rejette comme sa famille l'a rejeté.

- C'est tellement triste.

- Oui, mais ça va, je tiens le coup. Et toi, tu penses pouvoir tenir le coup ? Elle soupire longuement.

- J'ai parlé à Samo hier soir. Il m'a dit que s'ils l'aimaient vraiment, ils l'auraient accepté avec ses défauts comme moi je l'accepte.

- Samo me fait vraiment de la peine, je ne sais pas comment il y arrive, être loin de sa famille, rester entre celle qu'il aime et sa famille. Ils ont fait subir la même chose à mon père et ma mère. Mais regarde, on est une belle famille. On n'est pas riche, mais on est riche en bonheur.

- Ça me rassure tellement de te parler. »

Je lui fais un petit sourire et j'essaye de la détendre en changeant de sujet. J'étais l'anxieuse, mais finalement, j'ai oublié mon anxiété pour penser à celle de Laura. J'arrête la voiture devant une boutique, selon mes recherches, c'est la boutique qui a les plus belles robes. On descend avec Laura, on rentre à l'intérieur et une femme vient rapidement s'occuper de nous. Je regarde autour de moi en souriant, les robes sont vraiment magnifiques. La vendeuse me demande quel type de robe je veux, je lui indique mes préférences et elle nous dit de la suivre. Je sens que ça va être long.

On est dans une autre boutique, je n'ai pas trouvé ce que je voulais là-bas. Mero m'a dit de venir ici parce que c'est la boutique d'une femme qu'il connaît, et d'après lui elle a vraiment de belles robes. Il n'a pas mentit pour le coup, parce que je craque pour plusieurs d'entre elles. Je sors avec celle qui m'a vraiment attiré, Laura me regarde avec des étoiles dans les yeux, c'est un bon signe. Je pars devant la glace et je me regarde longuement, c'est très jolie, magnifique. Elle pose le voile sur ma tête et je me tourne vers Laura.

« - Tu en penses quoi ?

- Elle est magnifique.

- Oui, elle est parfaite. Je pense que je vais prendre celle-ci.