Un engagement mutuel

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Je me souviens...

Quand je rentrais chez moi le dimanche soir, après ce week-end intense, un mail de Lui m'attendait. Un peu anxieuse, je l'ouvris. C'était un message court, qui m'invitait à prendre connaissance du contrat d'appartenance qu'Il avait mis en pièce jointe.

Si ce que j'avais vécu entre Ses mains durant ces deux jours correspondait à mes attentes, et que je souhaitais poursuivre avec Lui, il me fallait accepter les termes de l'accord. Je pouvais Lui indiquer si des points me dérangeaient, mais, pour mieux vivre ma soumission, Il préférait ne rien négocier.

Après avoir imprimé les papiers, je commençais ma lecture, le cœur battant. Confortablement assise dans mon canapé, j'ai parcouru une première fois rapidement pour me faire une idée de ce qu'Il attendait exactement de moi. Puis, je repris un par un les différents articles.

En acceptant de le choisir pour Maître, mon corps devenait Sa propriété exclusive. Il pourrait en faire ce que bon Lui semblerait pour Sa satisfaction personnelle. Mon statut serait celui d'une esclave sexuelle, dans les limites qui seraient définies entre nous.

Pour ce faire, Il m'éduquerait, me formerait avec les moyens mis à Sa disposition par le contrat, afin que je puisse répondre à Ses exigences, et devenir une chienne docile et disciplinée. Il me faudrait adopter une attitude respectueuse envers Lui, obéir sans retenue à tous Ses ordres.

« Esclave sexuelle » ! « Chienne docile » ! Ces expressions terrifiantes me renvoyaient une image de la femme rabaissée à l'état d'animal ou d'objet de plaisir. Mais en même temps, mon intimité se liquéfiait en visualisant les scènes érotiques qu'elles implantaient dans mon cerveau.

Si je ne le souhaitais pas, Il s'engageait à ce que mon entourage ne s'aperçoive pas de la nature de notre lien. Quelque part, Ses mots me rassuraient. Je ne me sentais pas prête à afficher devant tous mes désirs, qui étaient encore trop souvent considérés comme déviants.

Par contre dans l'intimité, ou dans les soirées dédiées aux pratiques BDSM, je serais dans l'obligation de porter tous les signes distinctifs de ma condition qu'Il jugerait bon de me voir arborer. J'aurai au minimum, un collier de cuir auquel Il pourrait accrocher une laisse.

Toutes mes tenues, même celles pour aller au travail, Lui seraient présentées pour obtenir Sa validation. Elles devraient être féminines et attirantes, mettant en valeur mes formes. Il se réservait le droit de vérifier la bonne exécution de Son ordre sur simple demande de photo.

En Sa présence, mes vêtements seraient plus sexy, plus moulants. Immédiatement, j'imaginais des mini-jupes si courtes qu'Il verrait l'arrondi de mes fesses, des tee-shirts où mes tétons pointeraient insolemment, des bas résille qui gaineraient mes jambes.

N'allais-je pas ressembler à une pute ? J'associais ce genre vulgaire aux filles faciles, qui écartaient les cuisses en échange de quelques billets. Pourtant, même s'Il ne me donnait pas d'argent, j'allais faire pareil, je m'allongerai d'un claquement de doigts.

Quand je serai avec Lui, mes trois orifices devaient être disponibles et offerts sur simple demande. Il se réservait le droit de les pénétrer ou de les dilater selon Ses désirs. L'image des godes géants que j'avais vus chez Lui me revint à l'esprit. Jamais cela ne pourrait entrer sans me déchirer.

Devais-je lui faire part de mes craintes, de mes doutes ? Une main contre la poitrine, je tentais de calmer mon cœur qui s'affolait. Je devais lui faire confiance. Il ne ferait rien qui puisse porter atteinte à mon intégrité physique de façon permanente. Il me l'avait assuré. Et c'était même écrit noir sur blanc.

Néanmoins, les punitions pourraient me laisser des marques, temporaires, pour me rappeler les fautes que j'avais commises. Dans le contrat, il était stipulé que, par avance, je consentais à toutes pratiques et sanctions qu'Il pourrait choisir pour me corriger.

Il me faudrait les accepter gracieusement, les porter avec fierté, et surtout le remercier, car Il agirait pour mon bien et le bon avancement de mon éducation. J'étais prévenu. Aucune infraction à la lettre ou à l'esprit de notre accord ne serait tolérée sans que j'en subisse les conséquences.

Je lus, et relus chaque paragraphe, chaque mot, m'imprégnant de leur sens, de leur implication dans ma vie. Bien sûr, la phrase « ... donner, prêter la Soumise à d'autres Maîtres, des connaissances et amis » me fit un peu trembler. Je comprenais mieux le « on » qu'Il avait employé.

Et pourtant, ce jour-là, je n'ai pas hésité une seule seconde à apposer ma griffe au bas de la page. Si c'était à refaire, je signerais à nouveau les yeux fermés, tant cet engagement m'apporte du bonheur, du plaisir.

Or, aujourd'hui, je n'ai pas respecté ma promesse envers Lui. J'ai contesté un de Ses ordres sans même réfléchir aux conséquences de mes actes. Je mérite d'être punie. Mon corps tout entier appel Sa cravache, Sa badine ou Son martinet.

Roulée en boule sur le canapé, j'attends. J'attends Sa punition, preuve qu'Il est toujours mon Maître. Que je suis toujours quelque chose pour Lui. Qu'Il a pardonné mon Non insolent.

Pourquoi Il n'appelle pas ?

Insolente...Where stories live. Discover now