Sodome...

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Je me souviens...

J'ai bien cru que le dimanche allait ressembler au samedi. Des le petit déjeuner avalé, Il me fit de nouveau prendre différentes poses. Il vérifia ainsi que j'avais bien assimilé les noms et le maintien à adopter pour chacune.

Les courbatures de la veille tiraient sur mes muscles fatigués. Les tressaillements des tendons m'empêchaient de rester parfaitement immobile. Des larmes de rage perlaient à mes yeux et je me maudissais de ne pouvoir contrôler davantage mon corps.

Il m'expliqua qu'avec de la pratique, la souplesse et l'endurance viendraient. Pour les acquérir, le mieux serait de faire du yoga et du fitness. Même si c'était énoncé comme un conseil de Sa part, je compris parfaitement qu'il s'agissait d'un ordre, et qu'Il vérifiait son exécution.

Est-ce le fait que j'étais fatiguée, ou que je sois dans la position de la Chienne ? En tous cas, Il estima que c'était suffisant. Il cala donc un petit pouf sous mon ventre, sur lequel je pouvais me reposer. J'appréciais cette attention, qui me permettait de souffler et reprendre des forces.

Pendant que ma respiration se calmait, Ses doigts allaient et venaient paresseusement sur mes fesses que mes mains tenaient toujours écartées. Ils les effleuraient doucement, se glissaient dans ma raie pour aller titiller mon orifice serré. Pour finir par s'immiscer entre mes lèvres trempées.

Prenant appui sur le coussin, je basculais mon bassin pour Lui offrir plus facilement l'accès à mon intimité. Deux de Ses doigts plongèrent, me fouillèrent lentement, tandis que Son pouce se posa sur mon anus. Délicatement, Il pressa dessus, testa sa résistance.

Un seul amant m'avait prise par là, et j'en gardais le souvenir d'une douleur aiguë qui m'avait transpercée. Par peur, je me tortillais afin d'éloigner ce doigt inquisiteur de mon petit trou, une manière de lui faire comprendre implicitement mon refus de la sodomie.

Un ordre sec, accompagné d'une claque retentissante sur la fesse me figea instantanément. Posément, Il m'expliqua que, si je choisissais de rester avec Lui, Il me posséderait entièrement. Tous mes orifices lui appartiendraient, et Il en userait et en abuserait selon Sa volonté.

Je devais prendre ma décision en le sachant. Mais je devais comprendre aussi que Son but était de m'apporter un maximum de plaisir, pas de me faire souffrir inutilement. Pour cela, Il allait apprivoiser mon corps, l'amener à s'ouvrir à Lui.

Il était doux, prenait son temps, laissant ma rosette se dilater pour accepter le passage de Son pouce. Son index était sorti de ma chatte et la pulpe tournait sur mon clitoris gonflé. Le plaisir qui irradiait de mon ventre masquait la gêne que je ressentais à le savoir dans mon cul.

Quelle chute quand Il retira tous Ses doigts d'un coup. Alors que j'étais sur le fil du rasoir, Il s'arrêta, me laissant brûlante d'un orgasme inachevé. Avec une petite tape sur le derrière, Il m'ordonna de ne pas bouger.

Quand Il sortit de la pièce, je n'avais qu'une seule envie : finir ce qu'Il avait commencé, et me masturber comme une folle pour me faire jouir. Lâchant mes globes fessiers, mes mains se dirigèrent vers mon antre trempé. Les yeux fermés, j'étais toute à mon plaisir solitaire.

Une douleur brûlante sur les fesses qui me fit prendre conscience de Son retour, et qu'Il était mécontent de mon geste. Mon regard se leva timidement vers Lui pour jauger sa réaction. Son visage était fermé, Ses yeux m'étudiaient avec attention.

Dans une de ses mains, Il tenait une petite badine avec laquelle Il venait de m'asséner un coup. Mon cul devait arborer une jolie zébrure rouge. Il avait aussi ramené un plug transparent qu'Il compter sûrement enfoncer dans mon fondement.

Avec lenteur, Il posa la fine baguette dans le creux de mes reins. Elle paraissait délicate, mais je venais de découvrir que sa morsure pouvait être cuisante. Mon cul me brûlait encore à l'endroit où elle avait cinglé ma peau tendre.

Bizarrement, ce n'est pas l'instrument de punition qui me fit le plus peur. De mes lectures et recherches, je savais qu'une soumise était sanctionnée en cas de désobéissance. Je n'avais pas écouté Son ordre, pas respecté Sa consigne, je devais donc être corrigée.

Non, ce que je craignais surtout, c'est qu'Il me renvoie sur-le-champ, qu'Il ne veuille plus de moi, moi qui n'avais même pas été capable d'observer une instruction pourtant simple. Inquiète, je repris la pose. Tête baissée, échine courbée, signe de ma soumission envers Lui.

Sans un mot, Il se replaça derrière moi. Au lieu de Ses doigts, c'est le plug qui s'enfonça dans mon intimité toujours humide malgré l'interlude. Et c'est lubrifié de mon jus qu'Il le posa sur ma rosette. Tournant dans un sens puis dans l'autre, avec des petits va-et-vient, Il l'entra entièrement.

— Si tu avais été sage, dit-Il, je t'aurais fait jouir. Peut-être plus tard.

Mais comme cela n'avait pas été le cas, je resterais sur ma faim, le ventre en feu. Avec un sourire narquois, Il enleva le pouf, et reprit le jeu des positions. Avec le sex-toy entre mes fesses, j'avais du mal à me concentrer, mais je m'appliquai de mon mieux à le satisfaire.

Ces souvenirs de notre première rencontre me font prendre conscience combien j'attendais un Maître comme Lui : ferme, autoritaire, mais patient avec la novice que j'étais. Il était tout cela et plus encore, pour mon plus grand plaisir.

Durant tout le week-end, Il avait su susciter mon envie de Lui? J'avais désirais sentir le poids de Son corps sur le mien, sentir Sa queue me remplir la chatte à me faire hurler. Jamais je n'avais éprouvé un besoin aussi impérieux.

Dans la lumière blafarde des lampadaires, je regarde sans vraiment le voir, mon téléphone, qui reste désespérément muet. À cet instant, je hais ce banal objet qui est cause de mes tourments intérieurs, et qui me fait souffrir si intensément.

Pourquoi Il n'appelle pas?

Insolente...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant