Qui aime bien, châtie bien

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Je me souviens...

Longuement nous avons discuté du déroulement de mon apprentissage. Surtout des sanctions, qui le jalonnent, que ce soit pour souligner un effort, ou pour punir une faute commise. Elles font partie intégrante d'une relation D/s.

Les récompenses sont indispensables pour stimuler la soumise, lui donner envie de faire mieux, et dépasser ses limites. Elles ont lieu quand une épreuve importante a été réussie, pour inciter à persévérer sur la lancée.

A contrario, la punition est là pour reprendre un comportement non conforme, un manquement aux règles établies. Elle n'a pas pour objectif de donner du plaisir. Si la dominée faute, elle doit craindre la correction, et non pas l'attendre avec impatience.

Sa philosophie est qu'une bonne soumise n'a pas besoin d'être châtiée. La punition est une obligation qu'Il exécute parce que c'est une des composantes de l'éducation, et non pas par simple sadisme. Il n'en tire aucun plaisir, si ce n'est, à la fin, celui du devoir accompli.

Les corrections peuvent être de différentes sortes : des châtiments corporels, des humiliations, parfois un mélange des deux. Même si leur réalisation mange du temps sur nos rencontres, elles me rappellent mes écarts de conduite, mes erreurs, et m'encourage dans ma progression de soumise et de femme.

L'idée d'une punition était une notion trop abstraite pour que je la prenne vraiment au sérieux. Je n'arrivais pas à L'imaginer perdre du temps avec ça. Les moments que nous passions ensemble étaient courts.

Étant en déplacement, Il ne put me recevoir pendant un mois. Du fait de notre éloignement, je me sentais un peu comme un cheval à qui on aurait laissé la bride sur le cou. J'avoue en avoir profité, me montrant parfois rétive à accéder promptement à Ses ordres.

C'est donc confiante que j'arrivais le vendredi soir à notre rendez-vous. Comme Il me l'avait indiqué sur son message, une clé était sous le paillasson. J'entrais à dix-neuf heures tapantes, laissais mes vêtements dans le placard du hall.

Je me suis dirigée nue vers le salon. Il n'était pas là, mais je savais comment je devais L'attendre. Je guettais Son pas, excitée de le revoir. Mon sexe s'humidifiait, tant j'anticipais Sa venue, L'imaginant arriver et me baiser à même le sol sans autre forme de procès.

Mon dos me tirait douloureusement quand enfin Il entra. D'un ton sec, il m'ordonna de prendre la position de La Punition. Soudain inquiète, j'obtempérai rapidement. Il marchait lentement, tournait autour de moi.

Il était calme, Sa voix posée, quand Il énuméra mes fautes. Pour toutes mes petites effronteries envers lui, je recevrai dix coups de cravache. Dix... cela ne me parut pas insurmontable. Et pourtant...

À genoux sur une chaise, je me tenais droite, les mains croisées sur la tête. Je frissonnais. J'entendis le sifflement de la cravache fendant l'air. Quand le cuir cingla mes fesses, je sentis la chaleur de l'impact irradier dans tout mon corps. Je détestais immédiatement cette sensation.

Désemparée, je ne pus retenir un cri. De surprise ? De douleur ? De peur ? Un peu des trois sûrement. Encore neuf. Je pensais que jamais je ne pourrais supporter un tel châtiment. Que c'était au-dessus de mes forces.

Quand le sifflement recommença, instinctivement, je me cambrais, tentant de projeter mon bassin vers l'avant pour m'éloigner de l'instrument de torture. Mais c'était peine perdue. De nouveau, la douleur se diffusa, me faisant haleter. Je cherchais ma respiration.

Il prenait son temps, évitant d'asséner deux coups au même endroit. Sous la souffrance infligée, je me tordais, mes mains massaient la zone touchée pour me soulager. Patiemment, Il m'ordonnait de reprendre la pose avant de continuer.

Contrairement aux vidéos que j'avais vues sur Internet, Il ne me roua pas de coups comme un fou furieux. Mon cul n'était pas en sang, mais suffisamment meurtri pour m'indisposer quand je prenais appui dessus. Un rappel supplémentaire de mes fautes.

Mes larmes, mes suppliques ne Le firent pas flancher. La sentence était de dix, j'en recevrais donc dix, dans la position demandée. Il ne tenait qu'à moi de tout faire pour qu'iL n'ait pas à recommencer.

Malgré tous mes efforts, cette sanction n'a pas été unique. À plusieurs reprises, ma croupe a tâté de Sa cravache, ou d'autres instruments de son choix. Ces moments me laissent toujours un goût amer dans la bouche. L'impression de L'avoir déçu, de n'avoir pas su répondre à Ses attentes.

Pourtant, une fois la punition effectuée, on en parle pour rectifier l'erreur commise, puis Il ne revient plus sur le sujet. Mais elles me rongent, me culpabilisent. J'essaye de me surpasser pour Lui faire oublier ma désobéissance.

Et aujourd'hui, que dois-je accomplir pour qu'Il me pardonne une nouvelle fois? Combien de coups pour qu'Il juge l'affront absout? D'ailleurs, existe-t-il une punition assez forte pour laver l'offense de mon insolence?

Pourquoi Il n'appelle pas?

Insolente...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant