Offerte

4.4K 57 11
                                    

Je me souviens...

Quand je reçus Son texto m'ordonnant de me rendre ce mercredi à 21 h dans un petit hôtel de banlieue, mille questions tournèrent dans ma tête. Déjà, à cause de nos boulots respectifs, c'était très inhabituel qu'on se voie en pleine semaine.

Et en général, on se voyait chez lui. Pourquoi dans un endroit si éloigné ? En plus, de mes recherches, le motel était très bas de gamme, presque un routier. Me rendre là bas, seulement vêtue de bas avec un porte-jarretelles et des escarpins m'angoissait.

Ce jour-là, je fus peu concentrée sur mon travail tant j'avais hâte de Le retrouver pour découvrir le pourquoi de ce rendez-vous dans ce lieu insolite. Je filais chez moi pour me préparer, disposant de pet de temps, le trajet me prendrait une bonne demi-heure.

Dans le métro, je sentis le regard concupiscent des hommes qui me détaillaient, se demandant sûrement ce que caché mon petit imperméable. J'avais la sensation qu'un gros néon clignotait au-dessus de ma tête pour proclamer à tous que j'étais nue. Et humide d'anticipation.

À la sortie, je me dépêchais d'aller à l'hôtel, grimpais rapidement à la chambre où Il m'attendait. J'observais la pièce, somme toute banale. Mais ce qui accrocha mon regard fut les rouleaux des cordes noires, lovées tels des serpents sur le couvre-lit.

Mon cœur fit un bond. Ma respiration s'accéléra. Je ne savais pas ce qu'Il avait prévu, mais je mourrais d'envie de le découvrir, et ôtais fébrilement le manteau qui me couvrait qui tomba à mes pieds. Un petit sourire étira Ses lèvres devant ma quasi-nudité.

Il prit les cordes, caressa ma peau frissonnante avec, avant de m'entraver dans une infinie lenteur. Les liens se resserrent comme un étau, m'emprisonnant dans une étreinte de chanvre qui me dit défaillir. Il ne s'était encore rien passé que j'étais déjà ruisselante.

Après m'avoir mis un bandeau sur les yeux, Il m'allongea sur le lit, Ses mains volant sur moi : partant de la cheville, remontant sur le mollet, descendant la cuisse, frôlant ma chatte. Dans un souffle, Il me murmura à l'oreille de passer une bonne soirée.

J'entendis Son pas s'éloigner, la porte s'ouvrir, se fermer, puis plus rien. Seul le bruit de ma respiration haletante troublait le silence. À l'affût, je guettais le moindre son. J'aurais dû être inquiète, mais la situation dans laquelle Il m'avait laissée m'excitait terriblement.

J'avais une totale confiance en Lui. Jamais Il ne m'avait mise en danger, et je savais qu'Il n'autoriserait personne me faire du mal. Sauf s'Il était présent pour diriger et contrôler le bras qui maniait l'instrument.

Quand la porte s'ouvrit, une odeur puissante d'after-shave m'assaillit les narines. Deux mains saisirent mes chevilles, m'attirèrent brutalement vers le bord du lit tout en m'écartant largement les jambes, offrant ma chatte à un regard que je devinais avide.

Des doigts glissèrent, faisant crisser la soie de mes bas, avant de se planter durement dans la chair tendre de mes cuisses m'arrachant un petit cri de douleur. Pourtant, l'instant d'après, c'est de plaisir que je hurlais.

L'homme me léchait avec habilité, sa langue s'introduisait dans ma fente. Ses lèvres se refermèrent sur mon bouton gorgé de sans, ses dents le mordillèrent. Je jouis sous ses gestes, et je l'entendis laper mon jus avec gourmandise.

Encore dans le vague, je reconnus le zip d'une fermeture éclair qu'on ouvre. Un sexe épais investit ma chatte qu'il avait si bien préparée. Elle était grande ouverte, humide à souhait, il coulissait sans effort.

Après quelques va-et-vient rapides, il se tendit, et grogna sa jouissance tandis qu'il se vidait au fond de moi. Il se retira et le bruit de plastique, m'appris qu'il avait mis un préservatif, ce qui me rassura. Même si jamais Il ne permettrait qu'un inconnu n'en porte pas.

La porte claqua, j'étais, de nouveau, seule dans la chambre, le dos sur le lit, le bassin dans le vide, les jambes largement ouvertes, campées sur mes talons aiguilles. Je me devinais d'une indécence totale.

Qu'allait-il se passer ensuite ? Serait-ce Lui, ou bien un autre homme qu'Il m'enverrait ? L'attente me paraissait insupportable, interminable. Surtout que la patience n'était toujours pas mon point fort.

Quelqu'un entra. Pas d'odeur particulière, pourtant, instinctivement, je sus que ce n'était pas Lui. Qu'allait-il faire ? Qu'allait-il me faire ? Cette incertitude me faisait tellement mouiller que j'avais l'impression de goutter sur le tapis.

Heureusement que j'étais bien lubrifié, car l'homme enfonça un gros gode assez rudement dans ma fente. Sûrement un genre de rabbit, quand il se mit à vibrer, mon clitoris fut lui aussi stimulé.

L'inconnu attrapa mes hanches, me retourna sur le ventre. Ses mains écartèrent mes fesses, sa langue se posa sur mon anus, m'arrachant un gémissement de plaisir. Goulûment, il me lécha, assouplissant mes sphincters.

Et losque son gland me pénétra, ils s'ouvrirent pour le laisser passer sans problème. Rapidement, il me pilonna, tout en variant les vibrations du sex-toy. J'étais à la limite de l'orgasme quand il se figea pour éjaculer.

Il se releva, et m'abandonna frémissante, le vibromasseur ronronnant toujours en moi, mais pas suffisamment pour me faire basculer. Frustrée, au bord des larmes, je ne remarquais pas qu'un nouvel arrivant était dans la pièce.

Mon cœur s'affola quand des doigts effleurèrent mon cul. Puis Son odeur m'enivra, je souris. Sa queue chaude et palpitante prit à son tour possession de mon fourreau étroit. Sa main mania le gode avec vigueur.

De Sa voix grave, Il me déclara qu'Il était fier de moi, d'une limite que j'avais repoussée. Et que, la prochaine fois, ce serait peut être une dizaine de gars qui useraient de moi, de mes orifices si accueillants. Voire plus selon Son désir.

Ses mots crus, Son déhanchement, le jouet qu'Il manipulait avec habilité me firent perdre pied. Je hurlais Son nom quand l'orgasme me terrassa.

Les yeux fermés, je revois la scène quand, après m'avoir détachée, Il m'avait fait prendre une longue douche, pour effacer les traces des autres hommes. Comment Il m'avait prise toute la nuit, me marquant de Son sperme.

Si au début de notre relation, la notion d'être prêtée était dégoûtante, voir avilissante, elle avait pris ce soir-là, une tournure sensuelle bien réelle. Et même si je préférais rester avec lui, j'ai aimé chaque instant qu'Il m'a offert lors d'échanges éphémères avec d'autres, Dominants.

Soudain, la peur s'insinue en moie. Les échanges peuvent être plus ou moins longs... voir définitifs. Est-ce pour ça que mon téléphone reste inerte ? Est-Il en train d'organiser mon transfert à un autre Maitre ?

Ai-je mon mot à dire dans ce cas là ? Je ne me souviens plus des termes du contrat, impossible de me rappeler de la moindre phrase, mon esprit s'embrouille. La terreur étreint mon cœur de ses serres insidieuses.

Pourquoi Il n'appelle pas ?

Insolente...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant