Exhibition mondaine

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Je me souviens...

Un samedi, plutôt que de rester tous les deux dans Sa maison, Il décida que nous irions à une soirée mondaine chez une de ses connaissances. C'était une réception spécialement réservée aux initiés ayant les mêmes plaisirs que nous.

Comme j'étais toujours en phase d'apprentissage, Il m'imposa une robe en mousseline blanche tellement transparente qu'on voyait très bien que j'étais nue dessous. Ainsi vêtue, tous pourraient m'identifier comme une débutante ce qui me vexa un peu.

La soirée se passait dans un magnifique duplex au sommet d'une immense tour. Bien que moderne, l'appartement avait un coté siècle dernier, avec de grands miroirs suspendus sur des murs tendus de velours rouge, un parquet de chêne sombre.

Quand nous arrivâmes, la fête battait son plein. Nous avions seulement fait quelques pas, qu'une jeune serveuse nous abordât pour Lui proposer une boisson. Elle portait pour unique vêtement un petit tablier blanc qui ne couvrait même pas son intimité..

À peine eut-Il saisi deux verres qu'un homme la débarrassa de son plateau et l'entraîna dans un coin où un autre Maître les attendait. Tous deux commencèrent à user d'elle sans autre forme de procès. Je l'avoue m'excita un peu.

Où que je portais mon regard, des dominés des deux sexes donnaient du plaisir aux Dominants présents, qu'il soit le leur ou pas. À cet instant, j'étais secrètement ravie qu'Il m'introduise en tant que novice.

Alors que nous déambulions lentement dans l'appartement, la Maîtresse des lieux arriva. Elle l'invita à la suivre, m'ignorant complètement, sauf quand elle m'ordonna de m'asseoir sur une chaise en face d'elle. Il préféra rester debout derrière moi, une main sur mon épaule.

Quand elle posa ses paumes sur mes genoux pour les écarter, je sursautais, levais des yeux interrogateurs vers Lui. D'un signe de tête, Il m'incita à obéir à cette femme. Je déverrouillais mes jambes, les ouvrant largement et lui donnant accès à mon intimité.

Sans ménagement, elle enfonça deux doigts dans ma fente peu humide, tout en faisant tourner son pouce sur mon clitoris. Ses gestes étaient brusques, sa peau sèche. Elle me masturbait de façon machinale, mais avec efficacité.

Elle connaissait les endroits sensibles, ceux qui vous font frissonner, ceux qui vous contractent le ventre, ceux qui vous rendent ruisselante. Sous ses attouchements, ma respiration s'affola, mon sexe se crispait.

Des ondes de plaisir rampaient sur mes nerfs, coulaient dans mes veines. Il me fallait fournir un gros effort pour ne pas gigoter sur mon siège. Concentrée sur l'orgasme qui grandissait, j'écoutais d'une oreille distraite la conversation.

Elle parlait de moi comme si je n'étais pas là. Je n'étais qu'un objet qu'elle manipulait à sa guise. De ce que j'entendais, elle regrettait que mes tétons et mon clitoris ne soient pas percés. De plus, ma peau n'était pas assez marquée.

Aucune trace ne marbrait mon corps pour me rappeler constamment l'obéissance que je Lui devais. Calmement, Il lui signifia son désaccord : je devais me soumettre parce que je le voulais, le désirais, et non par peur d'être battue.

La Dominante fit un signe de la main, un soumis s'empressa de s'agenouiller à ses pieds. Ses mamelons étaient traversés par un anneau auquel était suspendu un poids. Celui-ci pesait lourdement sur la chair délicate à chaque mouvement du jeune homme.

Son sexe était compressé dans une cage de chasteté. Le système de fermeture était imbriqué dans le piercing Prince Albert qui lui traversait le gland. Le moindre tressautement de bandaison devait être douloureux.

Mais ce qui me choqua le plus fut le camaïeu de couleur qui couvrait son corps : rouge pour les coups récents, violet-jaune-vert pour les bleus les plus anciens. Tout dans son attitude transpirait la crainte et non la fierté de servir sa Maîtresse.

Quand elle exigea de me prendre quelque temps chez elle pour me dresser comme il faut, mon cœur rata plusieurs battements. Cette femme qui me maintenait savamment au bord de l'orgasme me terrifiait.

Sa vision de la domination n'était pas du tout la mienne ni celle qu'Il exerçait. Je ne voulais pas me retrouver sous sa coupe. Je Le sentis se tendre dans mon dos, Sa main serra douloureusement mon épaule.

D'un ton sec, Il déclina sa proposition, et je poussai un discret soupir de soulagement. Avec un sourire suave, elle l'invita à réfléchir calmement, à ne pas repousser si promptement son offre. Après tout, Il pourrait bien avoir besoin de ses services pour faire de moi une parfaite esclave.

Agacé, Il m'agrippa le bras, et m'ordonna de Le suivre, mais elle fouillait toujours mon sexe. Pendant un temps qui me parut durer une éternité, ils se défièrent du regard : elle qui le narguait, Lui qui la méprisait. J'étais au milieu, la chatte en feu, et l'épaule broyée.

Avec une lenteur délibérée, elle retira ses doigts, laissant ses ongles longs griffer mes muqueuses sensibles, et m'arracha un cri de douleur. Enfin libérée, je pus me relever, vacillant sur mes jambes flageolantes.

Après un dernier regard noir, Il m'entraîna vers l'ascenseur. Dès que les portes se refermèrent, Il me plaqua contre la cloison, emprisonna d'une main mes poignets au-dessus de ma tête, tandis que l'autre retroussait ma robe sur mes hanches.

À son tour, Il prit possession de mon intimité, et je constatais aussitôt la différence entre eux : Il se concentrait sur les zones particulièrement érogènes, alors qu'elle avait investi mon vagin intégralement.

Tout en me masturbant, Il nicha sa tête dans le creux de mon cou, et m'interrogea tout bas sur mes motivations à me soumettre à Son autorité. Était-ce seulement par crainte d'être punie comment l'avait laissé sous-entendre notre hôtesse ?

Je gémissais tellement de plaisir que je n'arrivais pas à lui répondre. Et, alors que je m'arquais sous la puissance de l'orgasme qu'Il m'offrait, l'ascenseur s'ouvrit brutalement sur un couple qui attendait à un palier inférieur.

Durant les quelques secondes qui passèrent avant la fermeture des portes, je vis clairement le regard dégoûté de la femme, celui plus égrillard de l'homme. Il faut dire que notre position ne laissait aucun doute sur ce qu'il venait de se passer.

Quand nous nous retrouvâmes dans le cocon de la cabine, Il reprit Ses esprits, essuya Ses doigts dans un mouchoir au lieu de me les donner à laisser comme à Son habitude et me ramena directement chez moi. Le week-end était fini, gâché par cette femme et ses insinuations douteuses.

Ce soir-là, je n'ai pas pu répondre à Ses questions. Et si maintenant le téléphone sonnait, je pourrais alors Lui avouer tout ce que je n'ai pas eu le temps de lui dire, tout ce que je n'ai pas osé Lui dire.

Aurais-je la chance de le faire un jour ? Lui assurer que je n'ai pas peur de Lui, que j'ai une confiance absolue en Son jugement. Jamais Il ne me battra juste pour Son plaisir ou pour me rappeler ma servitude, mes devoirs.

Je me soumets parce que je le veux, que je le désire au plus profond de moi. Je L'ai choisi pour Sa rigueur, Son autorité, mais aussi, et surtout, pour les nouveaux plaisirs qu'Il m'apporte et me fait découvrir, pour mes limites qu'Il repousse tout en douceur.

Pourquoi Il n'appelle pas ?

Insolente...Where stories live. Discover now