Bouton de rose

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Je me souviens...

Un jour, Il me donna rendez-vous dans un petit café, dans les quartiers chauds de la ville. Rapidement, j'avançais longeant les boutiques de « massages » et les enseignes aux néons tapageurs des sex-shops. Mes talons claquaient sur le trottoir, le regard des hommes était insistant.

C'est avec soulagement que j'entrais dans le bar et me glissais sur la banquette en face de lui. Je pensais savoir pourquoi j'étais là. La veille, je n'avais pas été à la hauteur de Ses espérances, et aujourd'hui, Il voulait sans doute me sanctionner.

Je ne m'étais pas trompée. Calmement, Il m'expliqua les termes de ma punition : je devais me rendre dans la boutique d'en face qu'Il me désigna, flâner un instant, puis demander au vendeur à voir un des rosebuds.

Mais pas n'importe lequel. Sur son téléphone, Il me montra la photo de celui qu'Il voulait. Il était noir mat, avec un strass blanc sur la base. Je devais lui rapporter, mais sans le payer. À charge pour moi d'utiliser tous les moyens que je jugerais bons pour y arriver.

A Sa façon d'insister sur le « tous les moyens » je compris parfaitement ce qu'Il sous-entendait. Je me sentis rougir quand différents scénarios tous plus débridés les uns que les autres envahirent mon esprit.

En tremblant, je me dirigeais vers le rideau de velours qui servait de porte. C'était bien la première fois de ma vie que je mettais les pieds dans ce genre d'endroit. J'en avais une vision sordide et glauque, où traînaient tous les pervers du coin, vendant des objets plus ou moins douteux.

Mais, dès que je franchis le seuil, je fus agréablement surprise. Le lieu était propre, éclairé, bien rangé. Quelques hommes regardaient les DVD pornos sans me prêter attention. J'étais seule du côté sex-toys.

J'observais la multitude de jouets érotiques ainsi exposés sur les rayons : des godemichets en différentes matières, vibrants ou non, des plugs, des pinces à seins. Certains objets paraissaient plus attrayants et excitants que d'autres.

Du coin de l'œil, j'aperçus la vitrine dans laquelle était exposé le but de ma venue. Le rosebud noir était niché sur un petit coussin blanc tel un joyau hors de prix. On aurait pu se croire devant le présentoir d'une bijouterie.

Voyant mon intérêt, le vendeur s'approcha, et me proposa de me sortir un modèle. J'acquiesçais et il m'en posa un dans la main. Je l'observais avec curiosité. Depuis que je Le connaissais, Il n'en avait jamais utilisé.

Le poids me surprit, ainsi que son contact froid. Avec un sourire égrillard, le marchand me répondit que le métal se réchauffait vite, si bien qu'on ne le sentait plus. Et pour débuter, un 200 gr se faisait rapidement oublier.

Comment ne pas le payer ? Je tournais le jouet dans tous les sens, réfléchissant à un moyen. Une idée me trottait dans la tête et mes joues me brûlaient de honte rien que d'y penser. Et pourtant, bien que je sois envahi par la gêne, ma chatte palpitait, je mouillais comme une folle.

Maintenant, je devais mettre à exécution mon plan. Je fis signe au vendeur que je le prenais. En me dirigeant vers la caisse, je regardais rapidement autour de moi s'il y avait encore du monde dans la boutique, mais les rares clients étaient sortis.

À l'annonce du prix, je minaudais, papillonnant des cils. Je me sentais un peu gauche dans ce jeu que je ne maîtrisais pas bien. D'une voix rendue rauque par la peur, et l'excitation grandissante, je fis part de mon envie de l'essayer tout de suite.

Joignant le geste à la parole, je me tournais en relevant ma jupe et en tendant mon cul. Dans les miroirs, je constatais la surprise de l'homme, sa joie d'avoir une cliente aussi peu farouche. Il me fit pivoter vers le comptoir.

D'une main sur la nuque, il m'inclina dessus, m'écartant les jambes en même temps. Il s'accroupit tout en me disant qu'il allait bien me lubrifier pour ne pas irriter les muqueuses fragiles. Je crus que j'allais jouir instantanément quand sa langue se posa sur ma rosette.

Avec délicatesse, il me lécha, titilla mon orifice serré. Puis, de la pointe, il en força l'entrée, tout en salivant abondamment. Sous ses caresses, mes muscles s'ouvraient comme les boutons d'une fleur.

La fraîcheur du métal me fit tressaillir. Mais le rosebud s'enfonça sans problème dans mes entrailles, sa forme facilitant grandement l'insertion. Mes sphincters se refermèrent sur le mince pied, maintenant le sex-toy bien en place.

Toujours derrière moi, le vendeur se mit à me lécher les nymphes avec ardeur. Sa langue agaçait mon clitoris gonflé de désir, alors que deux de ses doigts s'introduisaient dans ma fente dégoulinante. Je les sentais glisser sur le jouet, le caresser à travers la fine paroi.

Agrippée au comptoir, mon bassin ondulait au rythme de ses va-et-vient. C'est avec un petit feulement de plaisir que je jouis dans sa bouche. J'étais vidée par cet orgasme, pantelante. Aussi, quand il sortit son téléphone portable pour mitrailler mon cul, je n'avais plus la force de réagir.

Lentement, je me redressais, rajustais ma jupe et sortis de la boutique sans un mot ni un regard en arrière. Je me dépêchais de retourner au café d'en face où Il m'attendait. J'avais la sensation que tout le monde savait ce que j'avais fait, ce que je portais entre mes fesses.

Comme le vendeur me l'avait assuré, je ne sentais quasiment pas la présence du jouet quand je marchais. Par contre, le rosebud se rappela à moi quand je m'assis par une légère pression anale. Cela m'excita, et je craignis de laisser une auréole de mouille sur la banquette.

Silencieuse, j'attendais qu'Il m'interroge. Mais rien. Il regardait avec un petit sourire un message qu'Il venait de recevoir sur son téléphone portable. Le vendeur, un de ses amis, Lui avait envoyé la photo qu'il avait prise de mon cul orné du bijou, avec un mot.

Oui, ce jour-là, Il a été fier de moi. J'avais réussi sa punition sans pleurer, sans me dérober. Il avait pardonné mes fautes et tourné la page. Mais aujourd'hui, que dois-je faire pour mériter Son absolution?

Mon ventre se tord devant ce téléphone qui reste inexorablement muet. J'aimerais tellement qu'Il m'appelle, qu'Il soit en colère, qu'Il me promette les pires représailles. Je me sens prête à recevoir le nombre de coups qu'Il estime nécessaire pour laver mon offense.

Au moins, je saurais qu'Il ne m'a pas reléguée au fond de son esprit, qu'Il tient encore un peu à moi. Son silence est une torture pour moi. Je suis dans l'incertitude de mon futur à Ses côtés, s'il y a toujours un futur.

Pourquoi Il n'appelle pas?

Insolente...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant