Encordée

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Je me souviens...

De mon pseudo, Il devina aisément une de mes envies inavouées, un de mes fantasmes secrets. Être encordée. Lors de mes recherches, ma petite culotte finissait trempée à regarder les photos de ces femmes ligotées à même le sol, ou sur un instrument. Voir suspendues, parfois la tête en bas.

Je rêvais d'être entravée, à Sa merci, sans possibilité aucune de me dérober. Je voulais me sentir prisonnière de Ses liens de chanvre, dans des positions toutes plus audacieuses les unes que les autres.

Aussi, un soir, lorsque je pénétrais dans le salon, la vue des rouleaux de corde noire posés sur la table basse me fit frémir. Mon cœur bondit, s'emballa comme un fou. J'espérais que c'était bien ce que je souhaitais ardemment.

À genoux sur le tapis, j'attendais avec une impatience grandissante Son bon vouloir. Assis dans le canapé à lire le journal, Il jetait vaguement un œil sur moi. Mais je savais qu'Il guettait mes réactions.

— Debout !

Le mot à peine prononcé, je me levais rapidement. Trop vite, à Son goût. Il me dit de nouveau reprendre ma position initiale. Aucune précipitation n'était tolérée, même si elle démontrait mon plaisir pour la future séance. Je devais me relever avec élégance, fluidité.

Il jouait avec mon désir d'expérimenter enfin cette pratique qui, je le souhaitais, serait aussi excitante que les images visionnées. Prenant sur moi, je recommençai plus posément, insufflant de la grâce dans mes mouvements. Avec un petit sourire, Il sembla satisfait de l'exécution de son ordre.

Avec une terrible lenteur, Il enroula les cordes sur mon corps, les passant autour de mon buste, encerclant mes seins, s'immisçant entre mes lèvres intimes. Sans geste brusque, Il serra les nœuds, ajusta les liens.

Ma chair se comprimait peu à peu. J'eus soudain la sensation que je ne pouvais plus respirer, que mes poumons n'arrivaient pas à se gonfler. Affolée, je cherchais de l'air, gigotais pour m'échapper de ce cocon qui me contraignait.

Calmement, Il me dit de ne pas me battre contre la corde, que je ne pouvais gagner cette bataille. Il me fallait me détendre, me laisser porter par les liens. Que c'était eux qui soutiendraient mon corps, et non pas l'inverse.

Ses mains allaient et venaient sur ma peau tout en douceur, apaisantes. Fermant les yeux, je me focalisais sur Ses gestes, inspirais et expirais quand Il me le disait. Mon calme revient aussi vite que la crise avait surgi.

Je me retrouvais à plat ventre, les bras croisés dans le dos, les jambes repliées. Assis dans le canapé, Il surveillait mon trouble, prêt à intervenir au moindre problème. Mais je m'étais reprise, respirant tranquillement.

Je relevais la tête, Lui souriant de bonheur. Enfin, ce que j'attendais le plus était en train de se réaliser. J'étais à ses pieds, nue, entravée, encore plus soumise que d'habitude. Il pouvait faire de moi ce que bon Lui semblait.

Mon sexe s'inonda à la pensée qu'Il pouvait me prendre sans que je ne puisse Lui refuser. Même si, par notre engagement, j'avais accepté psychologiquement ce fait d'être toujours à Sa disposition. Ce soir il m'était physiquement impossible de me dérober.

Il se rapprocha de moi, s'agenouilla entre mes cuisses, et je sentis immédiatement les vibrations du toy qu'il a posé sur mon clitoris. Mon corps tremblait, mes jambes essayaient de se tendre, mes doigts tentaient d'agripper quelque chose.

La corde mordait ma chair. Et malgré cette petite douleur, le plaisir enflait dans mon ventre, charriant de la lave en fusion dans mes veines. Je me tortillais sur le sol, L'implorant de me baiser. Je voulais jouir sous Ses coups de reins, être Sa chose, Son esclave soumise.

Lentement, Il enfonça un vibromasseur dans ma chatte trempée. À tel point que le jouet glissa sans encombre. Je fus prise de soubresauts, l'orgasme était si proche, mais je ne basculais pas. Je gémis, Le suppliais de m'accorder la délivrance à laquelle j'aspirai tant.

Alors, Il écarta mes fesses, Son gland força en douceur les muscles serrés de mon cul, et Il me pénétra de toute sa longueur. Comme le sex-toy était toujours fiché en moi, mon fourreau était beaucoup plus étroit que d'habitude. Je sentais tous les reliefs de Son membre qui me pilonnait sans relâche, de plus en plus vite.

Vivre mon désir le plus secret déclencha un orgasme puissant, fulgurant. Partant du plus profond de mon ventre, il déferla par vagues dans tout mon corps, embrasant mes nerfs. Et quand Il taquina mon clitoris, un nouveau tsunami me ravagea, me laissant quasiment inconsciente.

Je ne m'aperçus même pas qu'Il me détachait et m'emportait sur le canapé pour que je me remette des émotions qui venaient de me secouer.

Mes doigts tracent sur ma peau le contour d'un lien imaginaire. Lentement, je tends la main, ouvre le tiroir de la table basse, en sors une cordelette. Je la sens, m'enivrant de l'odeur de chanvre, la passe sur mon corps goûtant son côté rugueux.

Nos séances de bondage me laissaient toujours dans un état léthargique, engourdie par la volupté. Grâce à Ses conseils, je sais m'encorder toute seule, entraver mes seins, comprimer ma chair. Mais le plaisir n'est pas le même, pas aussi intense.

Pourquoi Il n'appelle pas?

Insolente...Where stories live. Discover now