Une vielle connaissance

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Je rouvris les yeux et tourna doucement ma tête vers lui.
Bon, je vous ai peut être un peu mentis.
Je connaissais Cinq et pour être totalement honnête et bien il ce peut qu'on ai eu.. bref.

Celia : parler de quoi ?
Cinq : je t'en prie, ne fait pas comme si rien ne c'était passé.
Celia : Cinq ça fait...
Cinq : 40 ans.
Celia : pour toi. Pour moi ça doit faire une vingtaine d'années.
Cinq : d'ailleurs comment cela se fait il ? Que tu n'es pas bougé d'un poil alors que moi j'ai eu le temps de devenir...
Celia : un vieillard ?
Cinq : oui voila.
Celia : et bien, les joies de travailler dans une organisation qui gère le temps, c'est que j'ai pu en tirer des avantages à d'autres niveaux.
Les gens font plus facilement confiance à une adolescente qu'à une femme de 40 ans.
Cinq : en faites t'es aussi vielle que moi.
Celia : sauf qu'à la différence moi je ne bougerais plus.
Cinq : c'est très vampirique
Celia : et pourtant tu es loin d'Edward Cullen...

Je soupira et il se re concentra sur la route.

Cinq : ça c'est mal finis hein ?
Celia : ouais, ça c'est mal finis...

Flashback

J'ouvris péniblement les yeux en gémissant. Putain mais c'est quoi cette merde ?
Un ombre me boucha la vue et quand cette dernière fit la mise au point, je pus apercevoir un jeune garçon, qui devait avoir dans les 12, 14 ans, penché au dessus de moi. Je me releva en sursaut et m'éloigna un bon mètre plus loin, sans baisser ma garde.

Celia : bordel mais t'es qui toi ? Et qu'est-ce qui c'est passé ici ?
??? : la fin du monde, 1er Avril 2019. On est le 9. Avril.
Celia : et comment tu as survécu ?
??? : je te retourne la question.
Celia : je ne sais plus. Je me souviens de m'être réveiller dans ce qui restait de ma maison puis je suis partie et black out. Enfin jusqu'ici. À ton tour maintenant.
??? : j'ai voulu sauté dans le temps, et j'ai été trop loin.
Celia : et pourquoi tu n'as pas fait machine arrière ?
??? : comme si je n'y avais pas déjà penser !
Celia : et elle c'est qui ?

Je désigna un mannequin, enfin un buste de mannequin appuyé dans une sorte de chariot.

??? : elle s'appelle Dolores.
Celia : et toi ?

Il me détailla et je m'approcha de lui avant de tendre la main. Il la prit et la serra.

Celia : je m'appelle Celia.
??? : Cinq. Cinq Hargreeves.

Fin Flashback

Celia : on arrive bientôt ?
Cinq : pose encore une fois la question et je te fais boire l'intégralité du réservoir à essence.
Celia : toujours aussi sympa...

Je regarda l'heure sur mon téléphone avant de soupirer encore une fois. Bon, a défaut d'avoir une conversation, autant essayer de dormir.
Je replia ma veste en boule avant de la caler derrière ma tête pour pouvoir m'appuyer dessus. Je plia mon bras pour la soutenir et ramena mes jambes vers moi puis je ferma les yeux, pensant à ce nouveau partenariat qui s'annonçait plutôt électrique.
Si j'avais ouvert les yeux encore 2 minutes je l'aurais vu -ou pas du coup- me détailler avant de soupirer à son tour et de reposer son regard sur la route. Je l'aurais peut être même entendu chuchoter « ouais, toujours aussi sympa... ».

J'ouvris les yeux le lendemain matin pour constater qu'il faisait bel et bien jour et que la voiture était à l'arrêt sur une aire d'autoroute. Un mouvement de tête sur la gauche m'indiqua que le garçon qui m'accompagnait dormait lui aussi. On pourrait presque le trouver mignon comme ça, enfin, même si il allait bien vite se réveiller et redevenir cet espèce de connard en chaussette haute. Je m'étira avant de sortir de la voiture et de marcher en profitant de l'air frais sur ma peau. Quelque mètre plus loin se tenait un stand de café et j'en pris deux, bien noirs puis revint à la voiture non sans me demander pourquoi j'avais fait ça. Je bus une gorgée de ma boisson avant de rentrer dans le véhicule, caler mon café entre mes jambes et tourner la tête vers le beau au bout dormant.
Je soupira et murmura.

Celia : pourquoi est-ce que j'ai accepté cette mission moi déjà ?

Je secoua la tête avant de poser ma main sur le bras du jeune homme et frotta doucement.
Il gémit en bougeant légèrement et fronçant les sourcils, se tournant légèrement vers moi.
Je pris ma voix la plus douce possible, ne voulant pas rajoutez de l'huile sur le feu.

Celia : Cinq... hé ho, Cinq...

Toujours un gémissement mais pas de réponse, bon, laissant tombé la tendresse.

Celia : Cinq. Debout. Maintenant.

Il soupira et ouvrit enfin les yeux. Je souris.

Celia : je t'ai pris du café !

Je lui tendis son gobelet et il bu une gorgée avant de refroncé les sourcils et de me regarder avec un air étonné.

Cinq : c'est du rhum ?
Celia : ha, je me suis trompé, ça c est le miens.

J'échangea nos boissons puis bu la mienne en fixant l'extérieur.

Celia : je ne suis pas passionné par la géographie mais on est pas encore à San Francisco je me trompe ?
Cinq : non, il reste encore une heure de route.
Celia : fatigué ?
Cinq : Jet lag.
Celia : et comment va.. ta famille ? J'imagine que si on est là c'est que tu as réussi à arrêté la fin du monde ?
Cinq : ma première sœur a ruiné deux mariages, la deuxième était la principale cause de l'apocalypse, un de mes frères est amoureux de la fille de la directrice-
Celia : la directrice avait une fille ?
Cinq : c'est une longue histoire
Celia : hé bah merde alors...
Cinq : mon autre frère est amoureux de ma première sœur, et le dernier d'un soldat américain dont il a réussi à changer l'avenir donc il se plonge dans l'alcool et tous ses trucs la. Et y'en a un qui est mort alors.
Celia : waw
Cinq : tu me passes ton café ?

Toujours sans quitté le point invisible qui me servait de.. de quoi au juste ? Je lui tendis ma boisson qu il attrapa avant de le finir d'une traite.

Celia : et toi ? Pourquoi tu travailles encore ici ?
Cinq : je paye une dette envers Herb. toi ?
Celia : je reste la meilleure assassin du continuum espace-temps.
Cinq : tu aimes vraiment ça ?
Celia : ça quoi ?
Cinq : tuer.

Je fronça les sourcils, drôle de question. Et je n'y avais jamais vraiment réfléchis. Quand la directrice était venue me chercher, j'étais très embrouillé et en colère et avoir une perspective d'avenir avec un but à accomplir m'avait aider.
Après c'était devenu une sorte de routine, si pas une compétition. Il tourna la tête vers moi en attente de ma réaction.

Cinq : depuis combien de temps tu fais ce travail ?
Celia : 20 ans.
Cinq : et combien de personne tu as tuer ?
Celia : beaucoup... j'ai arrêter de compter.
Cinq : imaginions que tu en tues un peu plus d'une centaine par an, ça fait que tu as environ 2000 morts sur les bras. Tu sais ce que ça représente 2000 morts ?
Celia : ça fait beaucoup de monde.. mais tu en as fait tout autant. Peut être même plus.
Cinq : sauf que moi cela ne m'a jamais plus.
Celia : pas du tout ?
Cinq : pas du tout.
Celia : alors qu'est-ce que tu fais là ?
Cinq : je l'ai dis, je rends service à Herb.

J'hocha la tête peu convaincue puis entreprit de me replonger dans de vieux souvenirs que j'aurais préféré oublié.

Flashback

Cela devait faire 8 heures que nous marchions, et franchement cela devenait insupportable. J'envoya valser un tas de grava du pied avant d'accélérer pour rattraper mon nouveau partenaire.

Celia : où est-ce qu'on va ?
Cinq : dans un endroit plus sûr.
Celia : parce qu'il y en a un ?
Cinq : aucune idée.

Il s'arrêta un instant pour que j'arrive à son niveau et me passa une gourde. Je bu le peu d'eau qui y restait avant de la jeter et plus loin.

Celia : qu'est-ce qui cause l'apocalypse Cinq ?
Cinq : j'en ai aucune idée, tout ce que j'ai, c'est ça.

Il sortit un œil de verre de sa poche et le lustra légèrement alors que je grimaçais.

Fin Flashback

Celia : et au final cet œil de verre ?
Cinq : une perte de temps.

Comme toute cette histoire, une perte de temps
...

Je te hais de m'avoir fait tomber amoureux de toi Where stories live. Discover now