La mécanique du coeur

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Cinq : ...est-ce que tu m'aimes au moins ?

La question me frappa de plein fouet. Le penser et le montrer était une chose mais le dire clairement.

Celia : je...
Cinq : ... ne sais pas ?
Celia : non, je... oui.
Cinq : oui quoi ?

Décidément il me faisait tourner en rond. A défaut de pouvoir tourner en carré. J'inspira longuement, gardant toujours mes yeux clos.

Celia : je t'aime.

Il sourit en soufflant et me releva la tête avant de se pencher vers moi.

Celia : mais ça va un peu trop vite. Et j'ai besoin de régler certaine chose avant.
Cinq : et ces choses tu peux les réglés maintenant ou l'on va devoir attendre demain matin ?
Celia : je ne pense qu'il est l'heure d'aller rendre une visite en prison.
Cinq : non, tu as raison.

Je souris faiblement et il m'embrassa sur le front. J'avais l'impression de construire une cage autour de moi et de sauter les deux pieds joints dedans. Mais bon, peut être fallait il construire son propre piège pour pouvoir sortir de celui dans laquelle la vie nous emprisonne.

Après cette discussion plutôt engageante, nous tombâmes tous les deux endormis, toujours épuisés par les événements récents.
J'ouvris les yeux le lendemain réveillée par l'odeur du café me chatouillant les narines.
Une main me frotta doucement de l'épaule à l'avant bras et une tasse fumante apparut devant mes yeux.

Cinq ; bonjour, pour de vrai cette fois.

Je m'assis contre le mur et attrapa la boisson avant d'en boire une gorgée, mon cerveau se remettant doucement en marche.

Cinq : par curiosité, tu désires que je vienne avec toi ou pas ?
Celia : non. Je dois faire une croix sur mon passé pour pouvoir me tourner sur mon avenir, et je dois le faire seule.

Je me leva et enleva mon tee shirt avant d'attraper une blouse et un jeans et de les enfiler. J'attrapa aussi ma paire de chaussures puis me rassis sur le lit pour les enfiler.

Celia : pour info, mon avenir c'est toi.

Je posa ma main sur sa nuque et me pencha vers lui pour l'embrasser sur la joue.

Celia : merci.
Cinq : pourquoi ?
Celia : d'être là. D'être toi.

Je souris, me releva et attrapa mon téléphone avant de le ranger dans ma poche et de sortir de la chambre, direction la prison.
Les murs gris et la froideur de l'endroit me feraient toujours frissonner. Je donna mes effets personnels à l'entrée, en échange d'une petite plaque avec un numéro et un entretient avec ma mère. Je respira profondément avant d'entrer dans la pièce et de m'assoir sur une chaise aussi froide qu'une chambre froide. Et dieu sait que je pouvais me permettre de faire la comparaison. Elle releva la tête vers moi, les mains jointes par des menottes.

Celia : bonjour maman.
Maya : qu'est-ce que tu fais là ?
Celia : je voulais te voir. Quand on ne peut pas tourner la page autant fermer le livre, non ?
Maya : je t'écoute.
Celia : même moi je ne sais pas pourquoi mais j'ai décidé de te pardonner. Enfin, si je comprend pourquoi. Je ne veux pas passer ma vie à avoir de la rancoeur à ton égard alors que j'ai une chance de la recommencer. J'aimerais juste comprendre pourquoi ?
Maya : pourquoi quoi ?
Celia : pourquoi tuer ? Tu aurais juste pu prendre leur main, puis les laisser vivre.
Maya : je voulais que des gens souffrent comme moi j'ai souffert. Le cœur, c'est un rouage bien complexe tu ne trouves pas ? On pourrait presque dire que c'est une mécanique.
Celia : je doute que le mien ai été capable de ressentir quelque chose.

Elle me regarda dans les yeux puis renifla.
Cette femme me fascinerait toujours autant.

Maya : je pensais ce que j'ai dis, je suis désolé.
Celia : je sais. Et malgré tout tu resteras toujours ma mère.

Je te hais de m'avoir fait tomber amoureux de toi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant