Mise au point

1.9K 110 19
                                    


J'allais devenir folle.
Plus de médocs, les souvenirs et.. Cinq.
J'étais assise, repliée sur moi même sur le lit en tapant nerveusement du pied.
Tout tournait en boucle dans ma tête et même le Tic Tac de mon collier m'agaçait plus qu'autre chose.
Les mains. C'était quoi cette obsession pour les mains ? Ma mère les dessinait en permanence ok, mais elle ne tuait pas des gens pour ça.
Et puis je vois mal une femme de plus de cinquante ans tuer de sang froid des gens dans leur apparemment.

Cinq : cette affaire te massacre la tête.
Celia : si seulement il n'y avait que ça.
Cinq : sérieux, tu dois faire une pause.

Il s'assit devant moi et posa sa main sur mon genoux.

Celia : C'est un vrai casse tête, ce meurtrier est un vrai fantôme.
Cinq : il y a cette histoire avec les mains...
Celia : après l'œil, les mains. C'est quoi la prochaine étape, le coeur ?
Cinq : et le dossier que tu as trouvé ?
Celia : je l'ai laché quand tu m'as attrapé pour nous teleporter. J'ai pas eu le temps de lire grand chose. Juste un nom, Janvier. Et une date, le 6 avril, soit dans six jours.

Je souffla légèrement en rigolant.

Celia : je vais commencer à croire que cette date est maudite. Ou alors c'est juste moi.
Cinq : on ne choisis pas sa vie, on la subit juste.
Celia : profond.
Cinq : oui, même moi je m'étonne.

Je plongea mon regard dans le sien. Son corps avait beau avoir rajeuni, ses yeux étaient indescriptibles. La sagesse de la vieillesse mais la folie de la situation et l'amusement et le pétillement de l'enfance masquée par l'horreur de son histoire.

Celia : je ne sais pas si tu as l'ai différent ou si au final, rien a changer.
Cinq : je suis différent avec toi, ça c'est sûr.
Celia : ce n'est pas comparable Cinq. On s'est connu dans l'apocalypse, on était que tous les deux. Un peu comme si...
Cinq : si on avait pas eu le choix ?
Celia : oui voilà.. sauf que je sais qu'on a toujours le choix. Et on aurait pu se haïr ou s'entretuer mais on est rester ensemble.
Cinq : même si ?
Celia : une part de moi se demandra toujours, si on s'était connu dans la vie actuelle et le monde comme on le connaît maintenant, est ce que cela serait différent ?
Cinq : certaines choses ne changent pas.
Celia : mais chaque personne est signifiante et chaque seconde à son importance.

Et peut être que si c'était toi qui était apparut et non la directrice, tout serait différent aujourd'hui.
Ho cher journal, j'ai rencontré un garçon
Il a fait de mon cœur de poupée, une lumière de joie. Ho cher journal, nous nous sommes déchirez. Bienvenue de la vie de-

Celia : tu sais ce qui m'a permis de tenir le coup toutes ses années ?

Il se retourna vers moi.

Celia : c'est de me dire que peut être tu y étais arrivé. Tu avais arrêter l'apocalypse. Je ne savais pas que tu étais encore bloqué dedans quand j'en suis partie, mais croire que tu étais encore en vie me donnait une raison d'exister. C'est vrai, à part toi je n'étais personne. Pas de famille, un passé désastreux et une perspective d'avenir qui n'était qu'un jeu. Tuer à donner du sens à ma vie c'est vrai, surtout que « c'était pour la bonne cause », mais ce n'était pas une raison de continuer. Puis te voilà, le formidable Cinq Hargreeves, qui a survécu tout seul à l'apocalypse pendant 30 ans. Tu as offert 15 ans de loyaux services à la commission avant de re disparaître. Mais quand je t'ai vu, de nouveau dans ton corps d'adolescent comme si rien n'avait changé, qu'on s'était juste quitté une journée, j'ai eu mal. Et j'avais beau te haïr de toutes mes forces, je priais pour que tu ailles bien. J'ai été séparé de toi là moitié du temps dont tu l'as été de moi mais j'ai penser à toi chaque jour. Et nous voilà aujourd'hui à essayer d'arrêter un fantôme obnubilé par les mains.
Cinq : où tu veux en venir ?
Celia : ça ne peut pas continuer comme ça Cinq. On se fait plus de mal qu'autre chose.

Il soupira vexé.

Celia : combien de fois on va devoir encore se blesser pour pouvoir être enfin heureux ?
Cinq : c'est pas le bonheur que je cherche.
Celia : alors c'est quoi ?

Il ne répondit pas, surpris par la question.

Celia : tu as passé tellement de temps à vouloir arrêter la fin du monde. Tu t'es construit autour de ça. Mais maintenant tu as l'occasion de vivre une deuxième vie, en oubliant tout ça.
Cinq : et par conséquent en t'oubliant toi...
Celia : tu sais que c'est la meilleure option
Cinq : ne joue pas celle qui veut faire ça pour mon bien veux tu. Avoue juste que tu as peur, comme la première fois.
Celia : tu n'es pas vraiment le mieux placé pour me faire la morale sur les sentiments. On joue à un jeu perdu d'avance !

Je baissa la tête et serra la mâchoire, ravalant mes larmes. Ce jeu était presque devenu une addiction.

Celia : et même si j'ai abandonné trop vite, toi tu devrais arrêter d'espérer.
Cinq : ça a le mérite d'être claire.
Celia : on va finir cette mission et repartir chacun de notre coté. Tu vas recommencer une nouvelle vie, avec ta famille et moi je redeviendrais la meilleure assassin du continuum espace-temps.
Cinq : ce n'est pas juste si tu es là seule a décidé
Celia : on n'est pas un couple a ce que je sache.

Il ria derechef en soufflant.

Cinq : non, on n'est pas un couple.

Le silence retomba dans la pièce, je ne m'en voulais pas d'avoir dis ce que je pensais mais la tension était pesante. J'inspira et posa ma main sur son épaule.

Celia : écoute.

Il se dégagea.

Celia : je ne veux pas te blessé et je suis désolée si c'est le cas mais-
Cinq : arrête. 
Celia : mais. C'est la vérité, la preuve en est, on se détruit mutuellement. Tu sais que je ne connais pas les sentiments et que je ne veux pas avoir affaire à ça. Et je sais aussi que tu ne remettras jamais ton égo de côté-
Cinq : j'ai dis arrête !

Il m'attrapa le poignet et me surpris si fort que je me cogna contre le mur derrière moi. Il me fallut quelque seconde pour reprendre mes esprits. Il avait ses mains poser sur mes épaules, m'empêchant de bouger, m'enfermant dans une cage électrique. Il baissa la tête et inspira en contractant sa mâchoire.

Cinq : arrête, de parler, de ce que tu ne peux pas savoir. Ok ? Tu ne sais rien de moi.

Il me regarda dans les yeux, nos visages a seulement une dizaine de centimètres l'un de l'autre. Il y avait une telle lueur dans son regard, elle m'émerveillait et me glaçais le sang en même temps. Je ne savais peut être rien de lui, auquel cas il ne savait rien de moi non plus.

Celia : tu-

Je fus interrompue par la sonnerie de mon téléphone.

Cinq : et merde.

Il me lâcha et se recula tandis que j'attrapa l'appareil qui jouait sa musique en boucle.

Celia : oui ?
Balthazar : salut Celia ça va ?

Je leva les yeux sur le garçon avant de souffler.

Celia : on ne peut mieux, et vous ?
Balthazar : a merveille ! Je me demandais, est ce que ça vous dirais de venir à une fête demain  avec nous ?
Celia : je ne pense pas que cela soit une bonne idée vous savez, avec-
Balthazar : ho allez s'il vous plaît ? Cela ferait super plaisir à Maya, elle rêve de vous rencontrer.
Celia : c'est d'accord.. nous viendrons.
Balthazar : génial ! Je vous envois les infos par messages, Maya va être ravie.

Maya ?

Celia : Maya, votre copine ?
Balthazar : oui c'est elle.
Celia : par pur curiosités, quel est son nom ?
Balthazar : Deval. Maya Deval.
Celia : d'accord, merci beaucoup. A demain.
Balthazar : a demain !

Il raccrocha et je posa mon téléphone en tremblant sur la table de nuit.
Non c'est impossible.

Cinq : quoi ?
Celia : Maya Deval...
Cinq : Deval ? Comme toi ?
Celia : non moi c'est Holmes. Mais Maya Deval c'est... ma mère.

Je te hais de m'avoir fait tomber amoureux de toi Where stories live. Discover now