Juste une fois

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J'envoya valser mes affaires en rageant quand je fus a peine rentrer dans la chambre. Des larmes coulèrent sur mes joues, effaçant mon mascara mais c'était le dernier de mes soucis. Je me sentais impuissante et je ne pouvais rien faire pour l'empêcher. J'avala ma salive en soufflant d'amertume.

Celia : elle sait, elle joue avec moi. Elle me manipule comme elle la toujours fait et elle y arrive encore parfaitement. Je voyais dans son regard qu'elle avait conscience d'avoir gagner, est ce que ça l'a arrêter pour autant ? Non ! Elle m'attaquait sur ce qui me faisait mal, elle connaît mes faiblesses et où viser pour m'atteindre. Comme si c était elle qui voyait en moi.
Cinq : Celia calme toi.

Je parcourais la chambre de long en large, remonter comme une pile électrique. Je tremblais de rage, de colère et de ce sentiment de ne pas arriver à mes fins.

Celia : j'ai été stupide. De croire que je pourrais géré la situation. Je savais que j'allais la revoir, elle l'avait prévu, voulu et moi j'ai foncé tête baissé dans son piège. Elle a réussi à me bloquer, à m'empêcher de lire en elle. A me rendre impuissante.
Cinq : arrête.
Celia : j'ai été tellement faible pendant cette soirée. Dès le début j'ai foiré, à croire que je ne sais faire que ça. J'ai dépassé les limites que je m'étais imposé et voilà le résultat ! Ma mère m'a retourné le cerveau, mon don est incontrôlable car je n'ai plus mes médicaments et bien sûr tout cela n'aura servis à rien parce qu'au final on n'a pas avancé et on aura certainement empiré les cho-

Je n'en pas le temps d'en dire plus qu'il m'attrapa par les épaules et plaqua ses lèvres contre les miennes. Je me crispa et resta immobile sous le coup de la surprise. Quand je manqua d'air et que je repris de conscience de la situation, je le repoussa à deux doigts de le gifler, sauf que ses mains bloquait toujours mes bras. Quand il fut assurer que je ne risquais pas de le tuer sur place, il me lâcha doucement et recula d'un pas.

Celia : mais t'es malade ou quoi ?! Putain mais qu'est ce que tu fous ?!
Cinq : ce qu'il faut pour te calmer.
Celia : bah c'est réussi !
Cinq : ça aurait marché si tu n'étais pas aussi... obstinée.
Celia : obstinée ?! Bordel Cinq on parle pas de décider ce qu'on va manger ce soir, on parle de sentiments là !
Cinq : parce que tu sais ce que c'est ?!
Celia : c'est dégueulasse de me dire ça...

De nouvelles larmes roulèrent sur mes joues. Il serrait les poings et sa respiration était saccadée. Personnellement je ne savais pas ce que je ressentais. Je pense que le champagne et les émotions me montaient à la tête ce qui ne donnerait rien de bon. Je le savais, une petite voix criait dans ma tête de faire attention. Mais je dois avouer que je n'avais pas envie de l'écouter. J'entendais mon cœur battre dans ma poitrine et l'électricité de la pièce combinée à la vue du garçon aussi blessé que je l'étais me fit craquée.
Je réduis l'espace entre nous à néant et posa mes mains sur ses joues pour lui faire tourner la tête vers moi avant de l'embrasser, abandonnant définitivement toute idée de bonne résolution ou de bonne conscience.
Je n'étais pas sensé aimer le goût de ses lèvres comme j'en brûlais pour l'instant. Je devais pas. Je voulais arrêter, mon cerveau me criait de le faire mais mon corps ne pouvait que désobéir. Mon cœur lui, a part me signifier qu'il était bel et bien là en battant plus fort que la normale, ne faisait pas grand chose. Mais je vous l'ai dit, les sentiments je ne connais pas.
Il attrapa ma nuque et enfuit sa main dans mes cheveux tandis que l'autre se posa sur ma hanche pour me rapprocher de lui. Nos souffles se mélangeaient, à l'égale de la chaleur de nos corps qui ne faisait qu'augmenter.
Je me rappelle avoir sentis ses doigts descendre la fermeture éclaire de ma robe doucement jusqu'au bas de mon dos puis je n'arriva plus à penser, ou alors seulement à la sensation de brûlure qui ravageait ma peau.

Quand je rouvris les yeux, il faisait toujours noir dans la pièce, j'étais peu habillée, c'est à dire seulement que d'une culotte et mon « collègue » l'était tout autant. Il avait ses bras autour de moi et je sentais son souffle contre ma peau. Je sentais aussi son torse se soulever et s'abaisser au rythme de sa respiration, vu que j'étais un peu appuyé dessus. J'avais son odeur sous le nez et encore le souvenir de ses mains caressant mon corps puis de ses lèvres caressant les miennes. Elles avaient ce goût si unique. Je me passa la langue sur les miennes avant de me pincer les lèvres et de refermer les yeux retenant mes larmes.
Je ne veux pas dire que je regrettais ce qu'il s'était passer hier mais c'était une erreur. Je ne pourrais jamais lui rendre ce qu'il donne et c'est pas ça l'amour. Enfin de ce que j'en savais.
Je m'en voulais, d'avoir abandonné si facilement, de me sentir si vulnérable avec lui et surtout de devoir le blesser encore une fois. Parce qu'on sait que c'est ce qui allait se passer.
Quand une goutte rebelle passa la frontière de mes paupières, je rouvris mes yeux humides avant de lever la tête pour lui poser un baiser sur la joue et de murmurer.

Celia : je suis désolée...

J'enfuis ma tête dans son cou et inspira avant d'essayer de me dégager mais une force que je ne lui connaissais pas me retint.
Dieu me met à l'épreuve, hein ?
Je me résigna pour cette nuit, foutue pour foutue, il méritait une bonne nuit de sommeil.
Pour ma part je chercha un moyen de parler sans réenvenimer la situation. Puisque la discussion qu'on risquait d'avoir demain s'annonçait mouvementée.

C'est la sensation de caresse le long de mon échine qui me re-réveilla, au matin cette fois.
Je constata qu'il était complètement couchée sur le dos avec un bras replié derrière la tête alors que j'étais appuyée contre lui et avait toujours ma tête dans son cou. Ça allait être plus dur de se concentrer avec de nouveaux incendies qui accompagnaient. Parce que oui, c'était clairement ça, des incendies. Des flammes qui ravageaient tout sur leur passage, y compris ce qui leur permettait de vivre.

Cinq : bonjour...

Sa voix rauque et cassée me sortit de mes pensées.

Celia : bonjour...

Je ne savais pas si il était juste mal réveillé ou si il s'attendait à ce qui allait se produire. Je le scruta en l'attente d'une réaction quand il prit mon menton entre ses doigts et me releva la tête, approchant la sienne un peu trop près.
Je posa mes mains sur son torse.

Celia : Cinq attend.

Il se recula en soupirant et me lâcha en s'écartant. Même si ça me faisait plus mal que je ne voulais me l'avouer, je l'avais mérité.

Cinq : ça va, c'est bon. J'ai compris.
Celia : non ce n'est pas-
Cinq : plus besoin de parler Celia, j'ai juste été bête de pensé que tout pourrait s'arranger.

Il se leva et s'assit sur le bord du lit. Je me leva à mon tour et m'appuya contre lui, posant ma main droite à la racine de sa nuque, ma main gauche sur son bras et ma tête sur son épaule. J'avais envie de pleurer.

Celia : ce n'est pas ce que tu crois. Je ne regrette pas ce qu'il s'est passé hier, du moins je ne crois pas mais-

Je m'arrêta en avalant ma salive, ce qui me fit atrocement mal.

Celia : je n'y connais rien moi je aux sentiments, et je ne pourrais jamais te donner ce que tu me demandes. C'est pas ça l'amour.
Cinq : qu'est-ce que tu en sais si tu refuses d'essayer ?

Je pleurais, clairement.

Celia : tout ce que j'ai connus dans ma vie c'est la peur et la colère. Ou alors je ne ressentais rien. Savoir ce que les gens pensant quand ils sont sur le point de mourir ça a renforcé les murs que j'avais construits autour de moi.
Je ne peux pas apprendre à aimer, ou du moins je ne suis pas prête.
Cinq : et évidemment tu ne sais pas quand tu le seras.
Celia : ce n'est pas juste je sais. Et j'en suis désolé mais je ne peux pas changer ce qu'il en est. C'est pour ça que je voulais place des barrières entre nous, pour éviter de souffrir encore plus. Mais il faut croire que tu as toujours de l'emprise sur moi.
Cinq : c'est bon, j'ai compris. Je ne détournerait plus du droit chemin.
Celia : ce n'est pas ce que voulais dire.
Cinq : mais c'est ce que tu penses. Donc comme tu l'avais prévu on va finir cette mission et redevenir des étrangers au yeux de l'autre.
Celia : Cinq...

Il se dégagea et se leva avant de partir s'enfermer dans la salle de bain en claquant la porte, ce qui me fit légèrement sursauter. D'autres gouttes d'eau devinrent salées en rentrant en contact avec ma peau, ce qui me faisait apprendre la tristesse.
Mais l'amour ne devrait pas faire aussi mal.

Je te hais de m'avoir fait tomber amoureux de toi Where stories live. Discover now