Chapitre 6

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Boum boum.. boum boum.. boum boum..

J'entends le bruits sourd des battements de mon cœur.

Mes sanglots se sont apaisés. J'ose à peine respirer. Gray me tient bien serré dans ses bras, comme la prisonnière consentante que je suis. Aucun de nous n'esquisse le moindre geste ni ne prononce un seul mot.

Il m'a bercé de longues minutes avant que je me calme. Et mes démons se sont tus. Pas enfuis, non, juste enfouis, quelque part au creux de mon ventre. Assez loin pour que je me reprenne, mais pas suffisamment pour avoir envie de quitter ses bras. Sa douceur m'a surprise. Et son odeur m'enivre. Le nez dans son cou, je lâche un profond soupir et me décider à m'éloigner de lui, mais pas trop.

-Tu veux en parler? Me demande t'il en calant derrière mon oreille une mèche de cheveux qui s'était plaquée contre ma joue baignée de larmes.

Je secoue la tête et il n'insiste pas, même si je peux sentir qu'il se pose une multitude de questions.

-Merci..

Mes remerciements englobent tout. Sa présence, sa sollicitude, le fait qu'il ne me questionne pas plus. Et là tout de suite, je n'ai qu'une envie. Me blottir à nouveau contre lui, sentir sa chaleur qui me fait tout à coup défaut.

Ce besoin irrationnel m'amène au bord d'un précipice où la réflexion n'est plus de mise. Son visage à quelques centimètres du mien me fait perdre le reste de ma lucidité et sans réfléchir, je pose mes lèvres sur les siennes. Pour reprendre vie. Enfin.

Je me raccroche à lui comme a une bouée de sauvetage parce que je ne veux pas couler. J'ai fermé les yeux, je veux juste ressentir, oublier. Sa main coule sur ma joue pour venir emprisonner mon cou, mais sa route ne s'arrête pas là. Ses doigts frôlent la peau sensible de ma clavicule puis viennent se loger sur le haut de ma poitrine dans d'exquises caresses qui laissent de légers frissons sur ma peau glacée. Je sens la pointe de mes seins, gonflés de désir, se durcir tout naturellement contre son torse nu. Son autre bras fait pression sur mon bassin pour le coller à lui alors que nos langues entament un ballet artistique.

Merde. J'avais presque oublié à quel point c'était bon de l'embrasser.

Voilà le gros problème. Avec lui, j'oublie tout.

Je m'installe à califourchon sur ses cuisses et me frotte contre lui, avide de sa peau, de ses caresses, de toutes les promesses silencieuses qu'insinuent ses baisers. Et je ne contrôle plus le gémissement qui s'échappe de mes lèvres lorsque sa main brûlante passe sous mon tee-shirt.

Mon soupir déclenche un sursaut de conscience qui, dans sa grande bienveillance, me file une bonne claque. Je fais un bond en arrière sous le regard perdu du bel apollon et lui demande d'une voix calme de sortir de ma chambre.

Son air perplexe cède aussitôt la place a cette lueur d'amusement qui lui est coutumière et qui a le don de m'exaspérer.

-Je devrais peut être rester avec toi cette nuit, pour m'assurer que tout va bien.

Sa voix chaude et envoûtante susurrée au creux de mon oreille m'envoie de traitres décharges dans le bas ventre et je me mordille la joue pour faire taire le petit gémissement qu'elle me procure.

Bordel, j'imagine que c'est juste le contexte actuel, mais mon désir pour lui est tellement puissant que je ne suis pas sure d'y résister très longtemps. Il doit sortir. Maintenant!

-Ça va aller merci, dis-je d'une voix étranglée qui ne lui échappe manifestement pas.

Il fait néanmoins demi tour sans commenter.

L'OBSESSIONWhere stories live. Discover now