Chapitre 11

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La douce lueur du soleil m'extirpe du sommeil et j'offre un sourire béat au jour qui se lève. Je me suis rarement sentie aussi reposée. Aucun cauchemar n'est venu hanter ma nuit, et un sentiment tout à fait inédit de plénitude m'envahit, comme si, enfin, j'étais en paix avec moi même. J'essaie de me retourner, mais je me retrouve bloquée contre un mur.

Mon nez se fronce, imité par mes paupières toujours closes. Le brouillard cotonneux du sommeil se dissipe lentement, tandis que mon cerveau essaie tant bien que mal d'analyser les stimulus que ma mémoire lui envoie.

Sommeil. Mur. Soirée. Gray...

Oh putain!

Je me redresse brutalement et percute le fameux «mur» qui me fixe sans dire un mot. Après lui avoir lancé un regard de détresse, je me recroqueville dans un coin, aussi loin que possible de l'apollon à moitié nu face à moi.

Je suis une adulte responsable, je suis une adulte responsable, je suis.. bordel, l'univers est cruel.

Bon d'accord, je veux bien croire à ce foutu destin.. Si Gray sort de ma vie je promet que je suis prête à croire à toutes ces conneries! Je ferme les yeux mais il est toujours là devant moi, avec sa marque de fabrique, j'ai nommé son petit air narquois que je déteste tant, mais qui me fait craquer. La petite fossette qui creuse le coin de sa bouche m'indique qu'il s'amuse bien de la situation, et moi, j'ai deux envies qui s'entrechoquent, m'énerver ou l'embrasser. Parce que les images furtives de nos ébats traversent peu à peu mon esprit. Et .. waouh! D'accord, c'est puéril, mais j'avoue, j'ai adoré notre soirée, et la nuit davantage encore. Gray est un amant fabuleux, et je ne crois jamais autant avoir pris mon pied que cette nuit..

Le visage de Lucy me percute brusquement et je me lève, en embarquant le drap pour couvrir ma nudité. Sauf que par la même occasion, je découvre la sienne. O combien attractive..

Merde, merde, merde.

Je ferme les yeux, m'emmêle les pieds dans le tapis, et me retrouve les quatre fers en l'air dans une position plus que compromettante. Est ce que la journée peut être pire ça?

-Laisse moi t'aider, me dit Gray d'une voix posée ou je sens le soupçon de moquerie pointer le bout de son nez.

-Merci, mais ça ira.

J'ouvre les yeux et me relève de la façon la plus digne possible, autant dire que la scène n'est pas brillante, mais je me cache rapidement les yeux derrière l'une de mes mains quand je redresse la tête. Gray est nu juste devant moi, à portée de main, et la vision de son corps, et de tout ce qu'il a pu me faire cette nuit, est bien trop tentante.

-Bordel! Rhabille toi Gray!

J'entends son éclat de rire, ce qui a le don de me faire enrager. Ses mains se posent sur mes bras, qu'il parcourt de bas en haut, en prenant son temps, comme pour tester les réactions de mon corps face au sien. Et mon corps, comme s'il agissait de connivence avec le moindre de ses gestes, se réveille en de délicieux frissons.

Je lache mon masque de dignité qui, soyons honnêtes, s'est déjà retrouvé piétiné un bon nombre de fois depuis le réveil, et lui envoie mon plus beau regard larmoyant.

-S'il te plaît..

Gray hésite une fraction de seconde, avant de se reculer. C'en est presque trop facile. Il se penche à la recherche de son pantalon, m'offrant une vue plongeante sur ses jolies petites fesses rebondies au passage, puis se poste à nouveau devant moi.

Entre temps, j'ai réussi à enfiler mon soutien gorge et ma culotte à toute allure, mais mes joues rouges et ma chevelure désordonnée ne font que piètre illusion.

L'OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant