Chapitre 4 : Merywen

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Merywen s'installa sur une pierre plate au centre de sa salle de classe. Elle avait peu de camarades, une dizaine tout au plus, malgré tout elle avait reconnu quelques visages de la noblesse Fae, des Immortels du Feu, dans les rangs. Elle savait que la plupart des Faes préféraient faire étudier leurs enfants dans des écoles plus proche de chez eux, les Faes étaient dans ce sens assez casaniers et préféraient leur propre territoire.

«Bonjour, je serai votre professeur principal dans les trois années avenir, je suis Maître Zuzio, et nous allons débuter votre apprentissage avec la pratique et une phase de test. Mais avant, souvenez vous d'une chose : le feu est intarissable et surtout c'est l'élément le plus affamé. Connaissez vous la légende de Fiera ? Non bien sûr que non, Fiera, déesse de la fougue et avare de défis, elle accepta celui du Dieu de la gourmandise. Il soutenait qu'il aurait toujours plus faim que la déesse et n'arrêterait pas de manger avant elle. Fiera lui donna tort en utilisant le pouvoir de son père : le Feu. Le Dieu Mineur de la Gourmandise du s'avouer vaincu. Retenez ceci : le Feu est insaciable et vous ne pourrez jamais entièrement le contrôler.

Merywen connaissait cette légende, sa mère l'avait abreuvé de tout les mythes connus pour "sa culture" comme elle aimait dire.

—Nous allons commencer dès maintenant par un exercice simple, changez vous le plus rapidement possible et nous commencerons. »

Merywen suivit ses camardes Immortelles dans les vestiaires décorés par des graffitis faits à la flamme qui se situaient derrière des portes à l'extrémité de la salle. Certains des graffitis représentaient des noms, d'autres des dessins, la Fae repéra une belle rune signifiant le feu.

La Fae avait opté pour un short en toile noir et une brassière rouge. Elle n'avait rien d'autre et se sentait assez gênée, elle s'empêcha de plaquer ses mains sur sa poitrine pour la faire disparaitre. Mais elle se contient. L'Immortelle n'avait pas l'habitude de s'exhiber, enfin pas en tenue de sport. Seulement dans de grandes robes de nobles, parfois même avec ses diadèmes qui lui comprimaient la tête.

Une fois revenue dans la salle principale, Merywen remarqua que son professeur avait fait apparaître des sortes de boules d'herbes sèches entremêlées de la taille d'un œuf de Coureur, soit plus large qu'elle, et expliqua :

«Vous allez enflammer cette boule enduite d'huile et faire des pompes tout en la gardant au dessus de vous en essayant de ne pas vous brûler.

Merywen loupa un battement de cœur : elle allait devoir enflammer quelque chose, l'alimenter, le faire leviter au dessus d'elle tout en faisant des pompes...

C'était ça son petit test ? Merywen eut le pressentiment que cette année n'allait pas être de tout repos.

Rapidement la Fae s'empêcha de réfléchir et enflamma la boule sans trop efforts, puis elle commença à faire des pompes en soulevant avec la force de son esprit sa boule enflammée au dessus de son dos.

Merywen avait une très bonne condition physique, mais elle n'avais jamais fait d'exercice de musculation spécifique. Son corps était sculpté par ses jeux d'escalades sur les murailles avec ses trois grands frères, leurs courses dans la lave et leur courses poursuite sur les toits de la Capitale Fae appelée la Forteresse. Merywen vivait effectivement dans la capitale de Terrafae comme la plupart des Faes, il y avait peu de villages en Terrafae, seulement quelques grandes villes disséminées sur le territoire.

La Reine Brazia régnait avec intelligence et son palais était au centre de la Forteresse. La Forteresse était en réalité un gigantesque volcan creusé par les Faes dans lequel ils avaient construits des maisons avec un système ingénieux pour faire couler la lave du volcan, qui était loin d'être endormi, en dehors. De grandes murailles permettaient de surveiller les alentours et les enfants jouaient beaucoup dessus, malgré les interdictions de leurs parents. Les gardes se prenaient parfois aux jeux, jusqu'à ce que les petits nobles grandissent et transforment leurs rêves d'enfants en devoirs d'aristocrates.

Les Quatre : Les dunes rouges Where stories live. Discover now