Chapitre 12 : Merywen

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Merywen était enfin arrivée en Terrafae, chez elle. Le voyage avait été long et éprouvant et son Coureur était très fatigué. Enfin "chez elle" était un bien grand mot... là où elle avait grandit.

Elle vivait dans la capitale Fae : la Forteresse. La capitale avait été construite assez rapidement après la séparation des peuples. Les Faes avaient évidé un volcan, toujours en activité, et avaient construit à l'intérieur une capitale, avec des échoppes, des châteaux, des bibliothèques... tout pour pouvoir survivre normalement.

Le gros problème de Terrafae ce sont les ressources, dans les terres volcaniques il n'y a pas beaucoup de choses qui poussent, quasiment rien. Seulement quelques plantes rêches ou brûlées et des épices rouges. Les ancêtres de Merywen avaient donc décidé de piller le Royaume le plus abondant qui était juste à côté de chez eux : Terratae. Ces deux peuples étaient donc en rivalité constante même si ça faisait quelques années qu'il n'y avait pas eu de guerre à proprement parlé.

La famille de Merywen était très influente et elle vivait donc avec la famille de la reine dans le Palais Royal. Mais comparé aux attentes de ses parents, enfin surtout de sa mère, Merywen faisait ce qu'il lui plaisait, elle n'était la petite princesse parfaite. Petite elle s'amusait à ruiner les banquets préparés par la Reine avec ses frères, parfois en cassant de la décoration ou parfois en jouant des tours aux émissaires. Une fois, alors qu'elle était vraiment jeune, avec ses frères ils avaient fait une farce à l'émissaire des Taes venus signer un traité de paix après de nombreuses heures de négociations et Merywen avait tout gâché en suspendant l'émissaire par le pantalon à un chandelier accroché au plafond pendant un repas.

La Reine avait des enfants, un garçon et trois filles. Merywen ne s'était jamais bien entendu avec les autres enfants même si les adultes avaient tout fait pour que leurs enfants s'entraident. Merywen les trouvait trop snobs, ils profitaient beaucoup de leur position et elle se demandait ce qui allait se passer lors de la disparition de la Reine. Ils allaient devoir se débrouiller seuls, enfin avec leur centaines de serviteurs, mais sans leur mère.

Merywen arriva à l'aube, elle avait chevauché son Coureur toute la nuit en passant par la Route Surveillée, mais elle n'était pas si fatiguée. La Fae avait seulement les fesses et les jambes endolories.

Pour accéder à la Forteresse il n'existait qu'un seul passage officiel, le pont-levis de bronze. En réalité, le pont-levis n'était pas entièrement en bronze, il était en pierre plaquée de bronze. (Merywen et ses frères avaient vérifié en creusant un petit trou dedans avec une substance hautement corrosive : le pipi de mourite).

Une bouffée de chaleur familière lui ébouriffa les cheveux lorsqu'elle passa sur le pont-levis qui traversait la rivière de lave. Cette rivière était alimentée par le volcan de la Forteresse qui était en constante éruption. La rivière mêlait le orange, le rouge et le jaune et formait de belles volutes dans son courant.

Les gardes qui gardaient l'entrée de la Forteresse la saluèrent d'un mouvement de tête qu'elle leur rendit. Leur uniforme était fait de mailles, de cuir et de plaques de métal on ne peut plus solides. Les Faes étaient célèbres pour le forge au cœur même des volcans qui donnaient aux lames une solidité inégalée.

La Forteresse était déjà pleine d'agitation, des enfants couraient dans les rues, des marchands proposaient des épices venues de l'autre bout du continent. Elle laissa son Coureur, nommé Omelette, dans les écuries au pied du château pour qu'un palefrenier s'occupe de lui.

Merywen monta dans le Palais Royal, où logeait sa famille, et entra dans la salle à manger de leurs appartements.

«Merywen ! Tu arrives enfin, la salua sa mère.

Les Quatre : Les dunes rouges Where stories live. Discover now