J'ai trouvé la porte...

Halteko

« L'enfant devant lui était un oxymore. Un assemblage pêle-mêle de contraires qui rendait ce petit être frêle... différent.

Il semblait faible, mais son regard trahissait une grande force intérieure. Son expression était d'une neutralité inquiétante, alors que le léger tremblement de son corps laissait indiquer qu'il était encore capable de ressentir de la peur. Ses poings serrés criaient la colère, les sillons pâles sur ses joues crasseuses trahissaient qu'il avait pleuré et ses yeux gris laissaient filtrer un infime espoir, bien caché mais réel.

Il se reconnut tellement dans cet enfant que ça fit mal. »

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« Une paire de yeux argentés se posa sur lui.

— Pourquoi tu m'aides ?

Quelle réponse donner ? Y avait-il même une réponse ?

— Moi aussi je me suis perdu.

Il n'avait pas voulu laisser s'échapper ces mots. Pourtant, aucun sentiment de regret ne serra son cœur. »

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« L'enfant retint à grande peine ses larmes.

— Quand est-ce que je pourrai rentrer chez moi ? demanda-t-il.

Un silence. Sombre.

— Jamais. »

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« Halteko.

Oui, il allait l'appeler comme ça. Un nom qui lui plaisait bien...

— Que penses-tu d'Halteko ?

L'enfant fronça les sourcils, les lèvres plissées en une moue qui fit presque sourire Vysfrel.

— Je m'appelle Halteko.

Un sourire éclaira son visage.

Un nouveau nom, une nouvelle histoire, un nouveau chez-soi. »

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« Le lendemain, un paysage surprenant de nouveauté s'offrit aux yeux ébahis d'Halteko. Ils étaient désormais bien loin des forêts tropicales qui entouraient le territoire de Primordia et l'immense prairie qui s'étendait face à eux semblait s'étirer à l'infini.

— Alors ? demanda Hildre avec un sourire narquois. Surpris ?

— Un peu, admit Halteko.

Sa réponse fit rire les deux magiciens.

— L'Etendue d'Emeraude est toujours surprenante, fit doucement remarquer Vysfrel. Même des années après, je ne me lasse pas du spectacle qu'elle m'offre.

Halteko médita ces paroles en scrutant plus attentivement cette fameuse Etendue. Un fleuve la traversait de part en part, serpentant autour des rares collines qui surgissaient parfois des herbes.

— Ce sont des villes, sur les collines ? demanda-t-il.

— Oui, acquiesça Vysfrel. Les Cités d'Emeraude. Tu trouveras beaucoup de métis et autres réfugiés qui n'ont pas rejoints nos rangs. Et quelques autres surprenantes espèces...