Léonie déambulait tranquillement dans le paysage verdoyant. Les arbres se paraient à son passage de leur feuillage vert tendre, les fleurs s'ouvraient comme par magie et les oiseaux se mettaient à chanter mélodieusement. Elle était l'auteure, et le paysage semblait se conformer à sa moindre exigence. Telle un peintre ajustant le coloris de sa toile ou un musicien modifiant sa partition, elle imaginait sans cesse de nouvelles choses à apporter à ce monde. Son monde.
Elle leva son visage constellé de taches de rousseur vers le ciel, les yeux remplis d'une curiosité sereine.
Elle s'imagina un soir d'orage. Aussitôt, les nuages se parèrent de couleurs sombres, le tonnerre gronda et un éclair zébra le ciel. Elle souhaita le retour du beau temps, et le paysage se modifia pour suivre le cours de sa pensée.
Intéressant.
Il fallait un nom à cette cité. Cette cité aux arbres noueux, aux maisons creusées au sein même de ceux-ci et aux couleurs verdoyantes. Un nom qui traduirait la tranquillité de son peuple futur.
Banyaghu.
Le nom lui vint subitement. Banyaghu. Elle le prononça, un sourire aux lèvres, le goûta, le savoura.
Banyaghu.
Léonie le présenta à la cité.
Et la cité l'adopta.
Banyaghu.
Lorsqu'elle fut de retour à son bureau, les yeux dans le vague et les doigts constellés de taches d'encre, elle souriait.
Elle avait sa ville.
Mais une ville sans peuple, ça ne servait à rien. Elle ferma les yeux...
Un portait se dessinait dans son esprit. Un visage fin... non, un visage rond, aux lèvres pleines recourbées en un sourire joyeux. Une peau verte, des cheveux bouclés rebiquant follement autour des joues rebondies et parés de fleurs et de lianes entremêlées. Deux iris, aussi vertes que les feuilles du buis la fixaient.
Léonie recula vivement.
Devant elle se tenait la jeune fille. Vêtue de feuilles et de lianes, pieds nus.
Elwena.
Léonie n'avait même pas eu besoin de se forcer pour trouver le nom. Il s'était emparé, tout seul, comme un grand, de la fille en face d'elle. L'avait-elle inventé, ou était-il déjà là avant ? Il lui allait tellement bien...
Elwena.
Elwena... la quoi, au juste ? Elle n'était pas humaine. Pas une elfe, non plus. Pas troll, ni naine, ni géante, ni ogre, ni fée...
Il fallait un nom pour ce peuple. Ce peuple d'amoureux de la nature, dansant pieds nus sous la pluie et respirant à plein poumons l'odeur terreuse de leur cité feuillue. Un nom pour ces pacifiques au caractère facile à vivre, bienveillants et toujours prêts à aider.
Léonie faillit se décourager. Aucun nom ne lui venait.
Pourquoi ne commencerait-il pas par « M » ? M...
Mo...Ma...Mu...
Mufole.
Le peuple des Mufole.
— C'est très joli.
Léonie sursauta violemment. Elle avait parlé. Elwena avait parlé.
— Evidemment. Tu semblais perdue, j'ai voulu t'aider ?
Ah, oui. Son personnage lui parlait dans sa tête. Tout allait bien.
Très bien, même.
— Le peuple des Mufole.
Léonie et Elwena sourirent en même temps. Oui, ça sonnait vraiment bien.
Léonie était heureuse, infiniment heureuse. La charge de travail restante était énorme, bien sûr. Un monde entier à construire, des milliers de noms à trouver. Des personnalités à construire, des personnages à créer.
Des millions d'histoires à imaginer.
Et tellement plus à raconter...
Bonjour !
Comment allez-vous ?
Non, vous ne rêvez pas. Comme ces chapitres sont courts, ça me permet de me détendre en fin de journée et de me replonger avec délice dans ces vieux souvenirs d'écriture.
Et honnêtement ? Penser aux fondations de l'histoire me donne de l'espoir concernant sa suite.
Voici donc comment naquit, il y a fort longtemps, le peuple des Mufole. Car comme chacun sait, la Terre vint en premier (et bla bla bla, prologue...). Viendront ensuite les Faniaki. Car oui, étonnement, je me suis tout de suite concentrée sur eux après avoir "créé" Banyaghu.
Voili voilou... J'espère que ça vous a plu !
Bisous <3
PS : Nous sommes le 1er décembre... Quoi de mieux qu'un bon calendrier de l'Avent pour savourer l'attente jusqu'à Noël ? FelicityLovegood01 en écrit justement un. Et croyez-moi : chaque texte qu'elle écrit est aussi délicieux qu'un bon chocolat chaud ! A consommer sans modération jusqu'au 24. 😊❤
UPDATE : Ce dessin en haut, c'est moi qui l'ai fait. Mon premier essai. Je n'en suis pas fière, mais c'est mieux que rien non ?
DU LIEST GERADE
J'ai trouvé la porte...
Sonstiges"Enfant, je rêvais d'étourdissantes aventures fourmillantes de dangers mais je n'arrivais pas à trouver la porte d'entrée vers un monde parallèle ! J'ai fini par me convaincre qu'elle n'existait pas. J'ai grandi, vieilli, et je me suis contenté d'un...
