Murmures (E-BOOK dispo)

Bonus 2 - Le fantôme du lac (1)

Salut, un bonus surprise pour te remercier d'avoir gardé Murmures 1 dans ta bibliothèque. Il y aura deux parties. Bonne lecture! L.

* * * 

Cléore 

Pendant l'été, nous étions partis en vacances en forêt, près d'un grand lac. C'était agréable cette douce température, de se retrouver moi et mon amoureux, tous les deux, dans ce lieu ressourçant. On pouvait louer des petits bungalows, et ils étaient tous assez espacés les uns des autres. On pouvait croiser des gens en allant se promener ou au bord du lac mais les gens étaient tout aussi transportés par cette énergie harmonieuse.. C'était là le grand pouvoir de la nature. 

Ca faisait quelques jours que Raphaël et moi étions ici. On apprenait à se découvrir davantage, je trouvais en lui la moitié dont j'avais toujours rêvé. 

Ce matin-là, on avait décidé de faire une balade en forêt et de terminer la journée et regarder le coucher du soleil, assis près du lac. Entre-temps, on rentrerait u bungalow pour manger et regarder un film ou une série. On avait préparé des sacs et ça faisait une vingtaine de minutes que nous suivions le sentier. En regardant autour de moi, je me laissais enivrer par la brise légère, le murmure des arbres et toute cette diversité verdoyante. Surtout j'étais enchanté par l'éclat vert de ses yeux lorsqu'il me souriait. 

- Ca va ? Tu n'es pas trop fatigué ? me demanda-t-il, en tirant la bouteille d'eau vers moi.

- Je vais bien, dis-je, toujours troublé de sa prévenance envers moi. Et toi ?

- Oui, on est presque arrivés au point de vue, regarde.

Il pointa son index vers un panneau. Il me tendit sa main et nous finîmes les derniers mètres restant en parlant de tout et de rien. 

J'étais éblouie par ce que je voyais devant moi. Le point de vue en question était magnifique : des montagnes à perte de vue, avec la forêt en contrebas. Le ciel était d'un bleu éclatant, l'instant était parfait. Nous restâmes silencieux un moment, profitant de l'agréable atmosphère. Puis, je contemplai Raphaël et me sentis reconnaissante de l'avoir près de moi. Ses cheveux bruns virevoltèrent à cause du vent et de profil il était encore plus beau. Sentant mon examen, il me regarda lui aussi et je me perdis dans ses yeux. 

- Au lieu de profiter de la vue, tu me regardes ? dit-il, le ton moqueur.

- Toi, avec l'horizon en arrière-plan, c'est pour moi, la vue parfaite.

Il rougit puis me prit dans ses bras.

- Je t'aime, souffla-t-il, à mon oreille.

- Je t'aime, murmurai-je doucement.

Moi dans ses bras, j'étais la plus heureuse. Moi dans ses bras, au milieu de cette splendide nature, j'étais la plus comblée. 

Peu après, nous fîmes quelques photos de nous, de ce lieu, de nous avec ce point de vue, ensuite, nous reprîmes le chemin du logement pour le déjeuner. 

* * * 

Raphaël 

C'était vraiment génial cette nouvelle journée avec ma Raiponce. J'étais en paix avec elle, je me sentais vraiment vivant à ses côtés. Elle m'impressionnait chaque jour, je n'avais nullement peur de son don, ni du monde paranormal qu'elle côtoyait parfois. D'ailleurs, depuis que nous étions venus ici, elle n'était plus assaillie par ces esprits : je pense qu'être en nature jouait beaucoup. Les ondes étaient positives et cet endroit était l'idéal pour s'y ressourcer.

La rentrée était dans deux semaines environ et le temps semblait passer plus vite depuis qu'on était ensemble. J'avais parfois envie d'arrêter le temps pour pouvoir davantage profiter de sa présence, au fond j'avais peur d'en manquer avec elle. 

En arrivant au bungalow, nous prîmes une douche séparément puis nous mangeâmes de la salade et de la viande avec du pain. Nous discutâmes de musique et je promis de lui apprendre à jouer de la guitare bientôt. En attendant, je lui jouai un morceau et son regard était si intense que je dus me reprendre à plusieurs fois avant de jouer tout le morceau correctement. J'étais dingue de cette fille. 

En regardant un film, elle s'assoupit et je pus avoir le loisir de la contempler : ses longs cheveux soyeux, son visage rond (et ses joues !), sa bouche irrésistible... Son parfum floral me détendit et soudain, je m'endormis moi aussi. Près d'elle, je me sentais entier. 

* * * 

Cléore 

Je me réveillai en sursaut : je m'étais endormie devant le film et apparemment je n'étais pas la seule. Je souris en voyant la bouille de mon amoureux, je le poussai un peu et je bus un verre d'eau. Il ne se réveilla pas. Je partis à la salle de bain pour passer de l'eau froide sur mon visage afin de m'extirper de ma torpeur. En fermant le robinet, j'eus un frisson de terreur face à mon reflet : ce n'était pas le mien.

C'était celui d'une dame d'une quarantaine d'années je dirais. Elle me scruta de ses yeux vides, son apparence semblait humide, sa longue robe grise était dégoulinante et ses cheveux noirs étaient gorgées d'eau. 

Quand elle ouvrit la bouche pour me parler, une trombe d'eau en sortit. Je m'exclamai et jetai un oeil au sol : il était sec. Je tournai la tête vers le miroir. 

Je ne vis que mon reflet apeuré en face de moi. 

Tremblante, je retournai au salon. Rapha bougea un peu et avait l'air de se réveiller. Il ouvrit les yeux et me sourit instinctivement. Cependant, celui-ci retomba aussi rapidement qu'il était apparu en remarquant mon air effaré. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit-il, en se postant rapidement près de moi. 

- Il y avait un esprit dans la salle de bain. Une femme, je l'ai vue. Elle était comme trempée de la tête au pieds. Et quand elle a voulu communiquer avec moi, une gerbe d'eau est sortie de sa bouche comme si... ça emplissait tout son être. 

Il m'étreignit avec force et me rassura en disant qu'il m'aiderait, que je n'étais pas seule.

- Désolée, d'habitude, je sais me contrôler quand je vois un défunt mais étant donné que je m'étais habituée à ne plus en voir ici, ça m'a surprise.

- Ne t'en fais pas, tiens bois du coca, ça va te remonter un peu.

J'acceptai et nous bûmes en silence puis il me demanda : 

- Elle a besoin de ton aide tu crois ? Je veux dire... va-t-elle revenir te voir ?

Je haussai les épaules.

- Sûrement. Désolée je ne voulais pas gâcher ces vacances avec toi.

Il secoua la tête, mécontent par rapport à ma façon de penser.

- Peu importe ce qu'il s'y passe, si je suis avec toi, tout me convient. 

Je lui pris la main et la lui serrai fortement, le remerciant silencieusement de tout l'amour qu'il m'apportait.

- Allons au lac pour se détendre un peu, le coucher du soleil n'attend que nous.

- Oui, allons-y. 

Sur ce, nous marchâmes vers le lac. Quelques personnes déambulaient dans les alentours. Toujours main dans la main, on prit place sur un banc, en admirant l'immensité d'eau devant nous. 

Tout à coup, une silhouette retint mon attention. Une personne marchait sur l'eau. Et était tournée vers moi. C'était la dame de toute à l'heure. Elle me toisa longuement puis disparut sous l'eau. 

- Raphaël...

Il n'était plus là. 

* * * 

(Partie 2 à suivre)