«Forteresse de l'absurde»

trois.

Her own story.N.
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Je suis dans l'incapacité de filmer ce qu'il se passe devant moi.

Mais je peux vous assurer que ce n'est pas des lol.

Le brouhaha de tout à l'heure n'a rien avoir avec celui qui se propage actuellement.

Le sol blanc est désormais taché de sang dans tous les recoins.

Je voyais des hommes agoniser sur ma droite et d'autres se dévêtir face à moi.

Sûrement dû à la douleur que leur procure l'acide que l'un des détenus s'est amusé à asperger sur chaque personne qui croisait son chemin.

Les policiers et les gardiens étaient dépassés.

Je le sentais par leur posture, par leur voix, par leurs cris.

Tandis que moi, j'étais restée figée devant la porte de l'infirmerie,

ébahie par le spectacle qui s'offrait à moi.

Je dois passer pour la plus grande des incapables mais si on m'avait dit que mon premier jour se déroulerait de cette manière ?

Je me serais mieux préparée psychologiquement comme physiquement.

À tout moment je m'avance et on me tire une balle dans la tête.

Je suis loin d'être 50 Cent hein. À peine on m'effleure le bras j'entre dans le coma. Drama Queen jusqu'au système immunitaire.

Mais bon.

Je pense qu'à un moment donné je vais être dans l'obligation de me joindre à ceux qui seront mes futurs collègues de travail.

Puis si je tiens à être embauchée longtemps, il va falloir que j'y mette du mien.

Ce serait bête et dommage de me faire renvoyer dès le premier jour.

Puis il y a des personnes dans le besoin, leur venir en aide est capital.

J'ai soufflé un bon coup, me suis massée les tempes pour finir par souffler à nouveau.

Puis j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis avancée vers les policiers qui étaient non loin de moi.

Ils tenaient fermement l'un des prisonniers contre le sol et l'un d'eux avait le genou posé sur son cou, l'empêchant donc de respirer.